C’est ainsi qu’opère la justice aux ordres de Paul Biya au Cameroun, notamment lorsqu’elle est prise en flagrante détention sans jugement de plusieurs prisonniers politiques, assimilés par sa propagande à des détenus dits de droit commun…
Généralement au bout d’interminables mois et parfois années, elle se rappelle alors au (bon) souvenir de ceux d’entre eux qui n’ont pas succombé à la torture en captivité, organise des parodies de procès sous la pression conjuguée des organisations de la société civile et des partenaires internationaux, puis leur inflige individuellement des peines carcérales quasiment taillées sur mesure car inférieures au temps qu’ils ont passé arbitrairement en détention, question de pouvoir justifier celle-ci et surtout se prévaloir d’être un État de droit soucieux du respect des lois…
Il s’agit en réalité depuis 38 ans d’une satrapie tropicale sous l’emprise d’un despotisme légal…
Avec une mécanique carcérale parfaitement bien huilée jusqu’à l’émergence sur la scène politique du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun ( MRC) du Professeur Maurice Kamto (séquestré à son domicile depuis un mois) qui, grâce à ses relais activistes dans les diasporas, sa détermination à résister au régime en place… donne plus que du fil à retordre à cette belle mécanique, et semble petit à petit mettre à mal le système de terreur de M. Biya au point de l’obliger à libérer plus rapidement qu’à l’accoutumée ses militants et sympathisants à travers ces condamnations iniques de pure diversion.
En réalité ces peines carcérales fantaisistes ne changeront absolument rien, ni au caractère politique, ni à la nature arbitraire des détentions de femmes et d’hommes qui auront commis le seul crime de lèse-majesté au Cameroun de revendiquer ouvertement un changement de régime politique.
Voilà ce que retiendra l’Histoire!!!
JDE