Au risque de déplaire à un certain nombre d’activistes Camerounais qui pourraient encore une fois me réduire également à ma « proximité sociologique » voire uniquement à ma filiation paternelle (comme cela m’arrive fréquemment lorsque nous avons des divergences), l’ambassadeur du Cameroun en Belgique M. Daniel Evina Abe’e n’est vraiment pas le prototype du dignitaire du régime de Yaoundé: hermétique aux souffrances de ses compatriotes (notamment de la diaspora) et insensible aux drames humains qui ont cours dans son pays, même s’il est tenu par un devoir de réserve en sa qualité de plus haut représentant diplomatique de son pays dans le Benelux.
Tous ceux qui l’ont connu depuis sa première affectation à l’ambassade du Cameroun en France dans les années 90, savent qu’il est un des rares professionnels de ce régime parmi son personnel diplomatique à l’étranger. À moins qu’il ait changé depuis, c’est un diplomate soucieux du bien-être de tous ses compatriotes, indépendamment de leurs origines et opinions; qui leur assure un traitement égal, allant même parfois bien au-delà de ses attributions.
À titre d’illustration c’est notamment le seul qui a accepté de me recevoir à l’ambassade du Cameroun à Paris en 2001, alors que j’étais » blacklisté » pour avoir engagé des conseils français ( Maîtres Paul Lombard et Olivier Baratelli) pour aller défendre mon père alors livré à l’arbitraire des procès kafkaïens au Cameroun. Non seulement il m’avait reçu mais avait joué les intermédiaires comme simple personnel diplomatique afin que je puisse rencontrer l’ambassadeur de l’époque (S.E Pascal Biloa Tang) dont les passeports des deux avocats français étaient « retenus » dans le bureau en attendant le « feu vert » des visas du palais présidentiel de Yaoundé.
Vidéo:
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Ce témoignage déplaira certainement à celles et ceux qui l’ont traqué alors qu’il effectuait son jogging matinal à Bruxelles.
Je n’ai fait allégeance et n’appartiens à aucune chapelle politique au Cameroun. Pour autant j’invite ceux des activistes qui s’inscrivent dans cette logique partisane à faire preuve de discernement, en évitant ces amalgames que je suis toujours le premier à dénoncer, notamment lorsqu’ils sont faits sur l’épouse du principal opposant Camerounais, Maurice Kamto, qui occupe elle aussi des fonctions imminentes au même ministère des affaires étrangères du Cameroun.
En effet dans une république, être haut fonctionnaire, diplomate et même haut représentant à l’étranger, ne fait pas automatiquement de la personne qui occupe cette fonction un acteur politique, un complice actif ou passif des décisions ou choix politiques actés au sommet d’un État, y compris quand elle est amenée à les exécuter et même à les défendre devant les instances internationales. Elle ne peut d’autant pas être tenue pour responsable que les donneurs d’ordres sont ici connus, et que le fonctionnement de l’État obéit à une organisation qui fait d’elle, au mieux un fidèle serviteur, au pire un exécutant zélé, car haut représentant à l’étranger dans le cas d’espèce d’un d’État en guerre.
Je vous remercie
Joël Didier Engo, Président du Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
Vidéo:
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