Selon un rapport du ministère des Affaires Sociales (MINAS), 911 mineurs ont été détenus dans les prisons du Cameroun au 31 décembre 2019. Dans les détails, la région du Centre arrive en tête avec notamment 221 mineurs dont 206 prévenus et 15 condamnés dans 10 prisons sur les 14 que compte la région. Elle est suivie par l’Extrême-Nord qui détient 105, dont 17 condamnés et 88 prévenus. Dans la région de l’Est, 99 mineurs sont en prison, dont 81 prévenus et 18 condamnés.
D’après le quotidien Mutations édition en kiosque ce 19 novembre 2020, la détention de ces mineurs viole clairement l’article 17 (al 2 c-iii et iv) de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant. Ledit article stipule que: «Les Etats parties à la présente Charte doivent en particulier: veiller à ce que tout enfant accusé d’avoir enfreint la loi pénale: reçoive une assistance légale ou autre appropriée pour préparer et présenter sa défense, voie son cas tranché aussi rapidement que possible par un tribunal impartial et, s’il est reconnu coupable, ait la possibilité de faire appel auprès d’un tribunal de plus haute instance…».
Ainsi, pour remédier à la situation et apporter une assistance aux mineurs en détention, le ministère des Affaires Sociales, dont l’une des missions statutaire est la protection sociale de l’enfance, va implémenter le Projet d’appui à l’enfance inadaptée (PAEI) en 2021.
«Un projet dont bénéficieront les mineurs détenus dans les prisons car selon la nomenclature adoptée dans le Tableau de bord social (TBS), les enfants en conflit avec la loi constituent l’une des catégories de l’enfance inadaptée, qui appelle des mesures spéciales de protection. Le PAEI visera ainsi à assurer à tous les enfants en conflit avec la loi au Cameroun, le bénéfice des mesures de protection prévues en droit pénal, en procédure pénale camerounaise et dans les cadres règlementaires y relatifs», précise le journal.
Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net