Opération Epervier: Selon le journal Africa Intelligence, Paul Biya a ordonné l’arrêt des poursuites contre Basile Atangana Kouna parce qu’il serait convaincu que son ancien ministre ne lorgnait pas son fauteuil
L’affaire de la probable libération de l’ancien ministre de l’Energie et de l’Eau Basile Atangana Kouna continue de livrer ses «secrets». Ainsi, l’on apprend en parcourant le journal disponible par abonnement Africa Intelligence que celui qui était membre du gouvernement camerounais jusqu’en 2018, et qui fut jeté en prison au motif de corruption entre autres est élargi parce qu’il n’est pas de ceux qui vers l’an 2011 cherchait à succéder à Paul Biya.
Selon le journal édité à Paris, c’est le président camerounais lui-même qui aurait demandé qu’il soit élargi. «Biya aurait agi ainsi étant désormais convaincu qu’Atangana n’a pas été l’un des membres du G11, du nom de ces hauts fonctionnaires du régime qui ambitionnaient de le remplacer lors de la présidentielle de 2011, désormais tous derrière les barreaux. C’est le cas de l’ex- ministre de l’Economie et des Finances Polycarpe Abah Abah, de l’ancien secrétaire général de la présidence Jean-Marie Atangana Mebara ou encore du ministre de la Défense Edgar Alain Mebe Ngo’o», écrit notre confrère.
Dans une correspondance datée du 2 décembre 2020 et adressée au ministre de la Justice Laurent Esso, le secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh, relayant une décision du chef de l’Etat demandait de surseoir à toutes les poursuites sur le dossier de la Cameroon Water Utilities (Camwater). «Directeur général entre 2002 et 2012 de la société d’Etat d’eau Camwater, Atangana était accusé par le Tribunal criminel (TCS) de détournements de fonds publics de l’ordre de 2,7 milliards de FCFA (4,1 millions d’euros) dans le cadre de ses anciennes fonctions. Le TCs dirigé depuis août 2020 par la juge Annie Noëlle Batende n’avait pas encore jugé cette affaire», rappelle Africa Intelligence.
Le journal précise qu’Atangana Kouna demeure emprisonné «malgré la lettre de décembre signée par Ngoh Ngoh». Il reste incarcéré pour une autre affaire. «Ayant été condamné le 7 février 2020 à douze mois de prison pour avoir fui au Nigeria en mars 2018 alors qu’il était sous le coup de l’enquête du TCS. Le président Muhammadu Buhari avait immédiatement demandé à la police d’arrêter l’ancien ministre, dans un hôtel de l’Etat de Bauchi, et de le renvoyer à Yaoundé où il avait été placé en préventive dans le cadre d’Epervier. Le fuyard pourrait ainsi sortir courant février lorsque sa peine actuelle, pour avoir violé son contrôle judiciaire en 2018, aura été purgée», lit-on. .
Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net