La garde à vue d’Ousmane Sonko pour troubles à l’ordre public a été levée dimanche 7 mars au soir. Mais l’opposant comparaissait en cette fin de matinée devant le juge d’instruction pour répondre des accusations de viol avec menaces formulées contre lui par une employée d’un salon de massage. Ousmane Sonko a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire.
Depuis quelques minutes, au palais de justice de Dakar, on assiste à des scènes surréalistes. Des manifestants qui étaient rassemblés aux abords depuis ce matin viennent de s’avancer en foule devant le palais de justice avec des drapeaux rouge-jaune-vert en criant, en chantant. Une réaction juste après l’annonce de la décision du juge d’inculper Ousmane Sonko de le placer en liberté sous contrôle judiciaire. Il n’est donc pas sous mandat de dépôt, une autre option que pouvait prendre le juge d’instruction qui avait convoqué l’opposant ce matin.
À la sortie du tribunal, Maître Ciré Clédor Ly, l’un des avocats du Collectif de défense d’Ousmane Sonko a donné des précisions sur les conditions qui assortissent la liberté sous contrôle judiciaire.
La procédure se poursuit. On se tient à la disposition du juge. Il nous a lu les six obligations d’Ousmane Sonko et nous allons respecter ces obligations.
Maître Ciré Clédor Ly, avocat de Ousmane Sonko
Charlotte Idrac
Ousmane Sonko a été conduit au palais de justice aux alentours de 5 heures du matin, selon ses avocats qui se trouvaient également à l’intérieur du tribunal. Ousmane Sonko doit donc faire face aux juges d’instruction. Cette comparution était prévue à 11 heures TU. Cette décision était très attendue dans un contexte de tensions.
La tension descend d’un cran à Dakar
Après l’annonce de sa libération et de son placement sous contrôle judiciaire, la tension est redescendue en ville, dans la capitale. C’est flagrant, la ville est vraiment sous très haute sécurité avec des blindés de l’armée, notamment aux abords du palais présidentiel. Cette foule est pour l’instant bon enfant, c’est calme. En revanche, des incidents ont été signalés ces dernières heures dans certains quartiers comme les Parcelles d’Assainies ou encore Colobane. Des échauffourées signalées aussi à l’université Cheikh-Anta-Diop.
On va voir si cette décision du juge, cette mise sous contrôle judiciaire va pouvoir apaiser un peu les tensions, voir aussi si les appels au calme de ces derniers jours de responsables politiques, religieux, de diplomates ou encore de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) auront des effets salvateurs. On saura cela les prochaines heures.
Texte par : RFI