Libération pour Tous : sur la politique tribale et la politique anti-noir
Par Pr. Olivier J. Tchouaffe, Porte-parole du CL2P
Il y a beaucoup de politiciens africains idiots qui ne comprennent pas que le tribalisme est une manifestation de la haine de soi, de l’automutilation et du narcissisme psychopathique qui perpétuent en réalité la politique anti-noir d’inspiration coloniale.
En effet, le tribalisme, par définition, est une forme de politique anti-noir. C’est parce que les tribus sont une invention coloniale qui a servi pour but de diviser pour régner et d’empêcher l’établissement d’une véritable politique noire et d’une conscience politique noire par des érudits tels que Steve Biko. En cela Steve Biko était encore plus dangereux que l’ANC et Nelson Mandela réunis car il était clairement en dehors des logiques coloniales et raciales de l’apartheid.
Aussi, jusqu’à ce que les tribalistes et les ethnofascistes, et toutes les personnes qui ont intériorisé la suprématie blanche et les politiques anti-noirs, renoncent à leur engagement en faveur de l’automutilation, la haine de soi et l’égocentrisme pouvoiriste, nous ne verrons pas la fin des politiques (anti-noir). Car nous vivons dans un monde où il semble beaucoup plus facile, beaucoup moins menaçant pour ceux qui valorisent l’individualisme, de laisser l’exploitation réelle – et métaphorique – des Noirs se poursuivre sans entrave. Ainsi, opprimer d’autres Noirs, sous quelque forme que ce soit, est un acte de politique anti-noir.
Cela dit, nous sommes également au Cameroun dans un État tribal où ceux qui pactisent n’en disent pas un mot quand il leur profite et s’érigent en seules victimes quand celui-ci se retourne contre eux.
Le combat contre le tribalisme d’État ne peut s’accommoder d’une mémoire courte et sélective, pas plus il résiste à la tentation du repli partisan et communautaire. Il exige une totale objectivité dans un désintéressement incontestable. C’est cela notre divergence de fond avec les partisans de la victimisation tribale. Et souffrez que nous puissions l’exprimer en toute liberté sans en permanence vouloir nous enfermer dans une case voire une cage tribale.
Ainsi, nous devons désapprendre les catégories eurocentriques coloniales pour comprendre que personne n’a le droit de thésauriser les ressources de l’État dans des endroits comme le Cameroun.
Au CL2P, nous privilégions un engagement éthique les uns envers les autres au niveau de chaque individu. En cultivant la solidarité, en investissant dans la construction communautaire et en pratiquant l’antiracisme au quotidien, nous pourrons commencer à saper lentement les bases structurelles qui soutiennent l’iniquité et l’injustice à travers une politique radicale des petits pas.
Alors, peut-être juste après, l’institutionnalisation pourrait emboîter le pas.
Pr. Olivier J. Tchouaffe, Porte-parole du CL2P
English version
Liberation for All: On Tribal Politics and Anti-Black Politics
By Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P
There are a lot of idiotic African politicians who do not understand that tribalism is a manifestation of self-hatred, self-harm and psychopathic narcissism that perpetuate anti-black politics.
Indeed, tribalism, by definition, is a form of anti-black politics. This is because tribes are colonial invention that served the purpose of divide and conquer and to prevent the establishment of a real black politics and black political consciousness developed by scholars such as Steve Biko. In this Steve Biko was even more dangerous than the ANC and Nelson Mandela because he was clearly outside of the colonial and racial logics of the apartheid.
Thus, until tribalists and ethnofascist people, and all people who have internalized white supremacy and anti-Blackness, relinquish their commitment to self-harm, self-hatred, and self-centering, we will not see the end of (anti-Black) politics, for we live in a world where it seems far easier, far less threatening for those who value individualism, to let the real — and metaphorical — exploitation of black people to continue unimpeded. Thus, oppressing other black folks, in any shape or form, is an act of anti-black politics.
Having said that, we live in a tribal state where those who are contracted under that tribal state do not say a word about it when it benefits them and set themselves up as sole victims when it turns against them.
The fight against state tribalism cannot be accommodated with a short and selective memory, nor does it resist the temptation of partisan and communal withdrawal. It demands total objectivity in unquestionable disinterestedness.
Thus, we must unlearn colonial Eurocentric categories to understand that nobody has the right to hoard state resources in places like Cameroon. At the CL2P, we prioritize an ethical engagement with each other at the level of the individual. By cultivating solidarity, investing in community-building, and practicing antiracism in the day-to-day, we might start to slowly undermine the structural realities that uphold inequity and injustice through a radical politics of the small.
Then, just maybe, the institution could follow suit.
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P