Paul BIYA
(81 ans) Président de la République du Cameroun depuis 1982 , et surtout Président du Conseil Supérieur de la Magistrature
De par la constitution du Cameroun, il est l’unique détenteur du pouvoir de nommer, de noter, et de révoquer l’ensemble des magistrats du Cameroun. Dans les faits, la mise en accusation de ses anciens compagnons de route tombés en disgrâce, et exceptionnellement des «victimes collatérales» que sont Michel Thierry ATANGANA ou Lydienne Yen Eyoum a procédé et obéit à la seule volonté de Paul BIYA. Leur libération en dépend aussi.
Juste pourrait on remarquer, sans nécessairement alimenter la polémique, qu’indépendamment du fait que Paul BIYA règne sans partage sur le Cameroun depuis 31 interminables années, le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terresolidaire) indique dans un rapport publié le 08 juin 2009 sur le thème «Biens mal acquis, à qui profite le crime?» que le Président à vie du Cameroun figure parmi les chefs de l’État détenteurs avec leurs familles de fortunes colossales en Occident (http://ccfd-terresolidaire.
Jean FOUMANE AKAME
(77 ans) cousin direct et exécuteur judiciaire des volontés de Paul BIYA.
Ce magistrat hors échelle, ancien ministre de l’administration territoriale (l’équivalent du ministre de l’intérieur) est le conseiller aux affaires juridiques du Président de la République du Cameroun. Secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature, et depuis le 16 avril 2010 Président du Tribunal de Première Instance de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), il a seul la haute main sur les hommes et le fonctionnement de l’ensemble du système judiciaire au Cameroun.
En cette qualité Jean Foumane Akame fait et défait les carrières des magistrats. C’est notamment lui qui s’occupe de «monter» des dossiers compromettants sur les personnalités montantes et/ou remuantes» du sérail Camerounais, sait les sortir en temps opportuns, choisit et oriente les juges, indique la conduite des procès et la nature des peines pendant les délibérés; puis s’emploie de «gérer/geler» les procédures d’appel ou de recours, surtout d’alourdir les peines et renouveler indéfiniment les accusations contre les prisonniers à perpétuité de Paul BIYA…C’est vraisemblablement Foumane Akame qui jugera du «bon moment» de l’audience devant la Cour Suprême dans l’affaire Thierry Michel ATANGANA, bien évidemment après concertation et en parfait accord avec Paul BIYA.
Ce très discret et fidèle confident du dictateur camerounais, n’est pas moins actif dans les affaires d’enrichissement illicite qui alimentent la chronique médiatique au Cameroun. Propriétaire du luxueux complexe «RockFarm» à Ndonkol, son village natal en pleine forêt équatoriale camerounaise (45 chambres, 02 suites, une huilerie et une confiturerie), Jean Foumane Akame voit régulièrement son nom cité dans le détournement de quelques 30/40 milliards Fcfa perçus à titre de dédommagements pour le compte de la défunte Cameroon Airlines (Camair), à la suite du crash de son Boeing 737 à Douala le 3 décembre 1995, faisant 71 victimes dont les familles n’ont toujours pas été indemnisées à ce jour (http://www.camer.be/index1.
Edgard Alain MEBE NGO’O (56 ans) un des fils «adoptifs» de Paul BIYA (du fait des relations filiales entretenues par les parents), issue de la préfectorale, et aujourd’hui Ministre de la défense du Cameroun; après une ascension fulgurante (Préfet, Directeur du cabinet civil à la Présidence de la République, Délégué Général à la Sûreté Nationale, Ministre de la défense…) en partie grâce à «l’élimination» rondement (bien) menée de Titus Edzoa et Thierry Michel Atangana en Mai 1997?
En effet c’est un arrêté préfectoral signé de sa plume qui va restreindre les mouvements et les communications de l’ancien secrétaire général de la Présidence de la République Titus Edzoa, démissionnaire du gouvernement et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 1997.
Edgard Alain Mebe Ngo’o alors Préfet du Mfoundi (le département de Yaoundé) pilotera (àdistance) l’encerclement du domicile de Titus Edzoa par les forces de l’ordre au quartier bastos de la capitale camerounaise. Confiné chez lui, Titus Edzoa sera coupé de l’extérieur, privé de tout contact…Il sera arrêté avec Michel Thierry Atangana, puis maintenu en «détention provisoire» à la Prison centrale de Kodengui, avant d’être tous les deux définitivement transférés dans les sous-sols du Secrétariat d’État à la Défense (anciennement délégation générale à la gendarmerie nationale, sous la tutelle du Ministre de la Défense au Cameroun).
Sordide coïncidence: c’est précisément Edgard Alain Mebe Ngo’o, alors qu’il était Préfet de Yaoundé en Mai 1997, devait s’occuper de l’arrestation de Titus Edzoa et Thierry Michel Atangana; qui était encore il y a peu leur principal geôlier à son poste de ministre de la défense du Cameroun.
Inutile de s’étendre sur l’enrichissement et la fortune qui lui sont prêtés, puisque ses propriétés seraient vus et connus de tous dans la république du Cameroun et à l’étranger. Elles sont à intervalles réguliers répertoriées par les camerounais (http://www.kongossa.fr/
Laurent ESSO (72 ans), l’interlocuteur officiel des chancelleries étrangères, notamment de l’ambassadeur de France, sur les questions de Justice, à son poste stratégique de Ministre d’État en charge de la Justice Garde des Sceaux du Cameroun.
Bien que détenteur officiellement du pouvoir d’interrompre les poursuites judiciaires et les procès au Cameroun, Laurent ESSO brille surtout par sa grande capacité d’endormissement dans les dossiers dits sensibles tels que ceux de Thierry Michel Atangana et Titus Edzoa, Marafa Hamidou Yaya, ou Pierre Désiré Engo…qui relevent directement de sa «Haute Hiérarchie» de la Présidence de la République (Paul Biya et son conseiller Jean-Foumane Akame).
Ce ponte du régime dictatorial de Paul BIYA, magistrat de formation, aura occupé toutes les fonctions importantes dans ses différents gouvernements depuis 1982. Tour à tour Conseiller Technique au Secrétariat Général de la Présidence de la République cumulativement avec ses fonctions de Secrétaire du Conseil Supérieur de la Magistrature. Conseiller Spéciale à la Présidence de la République, Chancelier de l’Université de Yaoundé, Secrétaire Général Adjoint à la Présidence de la République, Directeur du Cabinet Civil de la Présidence de la République, Ministre de la Justice Garde des Sceaux, Ministre de la Santé Publique, Ministre Délégué chargé de la Défense, Ministre des Relations Extérieures, Ministre d’État Secrétaire Général à la Présidence de la République…puis Ministre d’État Ministre de la Justice Garde des Sceaux; un poste qu’il occupait déjà en mai 1997 au moment de l’arrestation puis de l’incarcération arbitraire de Titus Edzoa avec Michel Thierry Atangana par exemple.
C’est dire si l’homme ESSO maîtrisait toutes les ficelles sur ce dossier Thierry Michel Atangana-Titus EDZOA. Il connaissait surtout la détermination de Paul BIYA de voir croupir ces prisonniers dans les cellules minuscules du Secrétariat d’État à la Défense (SED) à Yaoundé; et pouvait ainsi exiger de se faire communiquer un jugement au moment du délibéré, de provoquer le vote express d’une nouvelle loi (le 16 juillet 2012) ouvrant la possibilité à des juges qui n’ont pas pris part aux délibérations de condamner ces accusés après une recomposition de leur collège…
Voilà comment Thierry Michel Atangana et Titus Edzoa ont notamment écopé d’une nouvelle peine de 20 ans d’emprisonnement sur des faits pour les quels il avait déjà été condamnés en 1997.
La toute puissance de Laurent ESSO peut malheureusement mener à la mort tragique des journalistes lorsque ces derniers s’autorisent bien malgré eux , comme le regretté Bibi NGOTA, d’aller fouiner dans la gestion opaque des revenus pétroliers au Cameroun. (http://observers.france24.
Amadou ALI (71 ans), le justicier du grand Nord de Paul BIYA particulièrement chargé de traquer ses «frères» sudistes ambitieux
Le prédécesseur de Laurent ESSO au Ministère de la Justice, a comme lui fait le tour des porte-feuilles ministériels les plus prestigieux sous le règne de Paul BIYA: Délégué Général à la Gendarmerie nationale, Ministre de la défense, Secrétaire Général à la Présidence de la République, Vice-Premier Ministre en charge de la Justice Garde des Sceaux, Vice-Premier Ministre détaché à la Présidence de la République en charge des Assemblées…. Dans des confidences faîtes à l’ancien ambassadeur des États-Unis au Cameroun et publiées par le câblo-opérateur Wikileaks (http://wikileaks.org/cable/
Comme Ministre de la Justice Amadou ALI va particulièrement s’employer à ternir la réputation des personnalités issues de ces régions par différents moyens. Il procédera d’abord par la publication sous forme de listes des noms des supposés détourneurs de fonds publics au Cameroun, puis des homosexuels… (où vont évidemment souvent figurer en bonne place les éperviables Thierry Michel Atangana, Titus Edzoa, Pierre Désiré Engo, Marafa Hamidou Yaya, etc… ).
Il va surtout théoriser, avec l’aide de l’ex-ministre d’État de l’économie et des finances Édouard AKAME MFOUMOU (67ans,cousin direct de Pau lBIYA, mais aussi frère cadet de son redouté conseiller aux affaires juridiques Jean FOUMANE AKAME cité plus haut) la fameuse technique du «rouleau compresseur» camerounais: expérimentée la première fois contre les accusés Titus Edzoa et Thierry Michel Atangana, elle consiste à ce que tout condamné – dans le cadre des dossiers sensibles relatifs à la prétendue lutte nationale contre la corruption au Cameroun, communément appelée «opération épervier»- soit perpétuellement accusé, et ne puisse jamais purger sa peine carcérale sans qu’une autre ou d’autres (forcément plus lourdes) ne vienne(nt) l’accabler.
Titus Edzoa produira les preuves de cette cabale judiciaire lors d’une audience judiciaire le 06 mai 2011 devant le tribunal de Grande instance du Mfoundi à Yaoundé. Il s’agit de l’enregistrement d’une conversation téléphonique entre Amadou Ali et Édouard AKAME MFOUMOU aujourd’hui connue par de nombreux camerounais (http://germinalnewspaper.com/
Le justicier de Paul BIYA semble depuis avoir perdu de sa superbe dans la machine répressive camerounaise, puisqu’il se retrouve empêtré dans «l’affaire Dooh Collins» – une sorte d’affaire Clearstream à la camerounaise – dans laquelle les listings de faux comptes bancaires à l’étranger, attribués à des personnalités embastillées par le régime de Yaoundé (Titus Edzoa, Thierry Michel Atangana, Pierre Désiré Engo, entre-autres…), se sont avérés truqués. Pire, «l’expert financier» du nom de Francis Dooh Collins commis par le vice-Premier ministre Amadou Ali se retrouve lui même soupçonné par les autorités américaines d’avoir distrait pas moins de 800 millions de francs CFA lors d’imaginaires commissions rogatoires à l’étranger.(http://www.camer.
ISSA TCHIROMA BAKARY (68 ans) “l’ex-putschiste du 06 avril 1984” amnistié, d’abord opposant politique, puis thuriféraire du régime dictatorial de Yaoundé. Deux fois ministre de Paul BIYA, d’abord en charge du portefeuille des transports entre 1992 et 1995, puis de celui de la communication depuis 2009.
À cette fonction monsieur TCHIROMA est précisément chargé de divertir l’opinion internationale sur les sujets sensibles, tels que les emprisonnements arbitraires à forte connotation politique, la mauvaise gouvernance chronique, le simulacre de démocratie, les décès en détention des prisonniers de Paul Biya, et surtout les violations massives et répétées des droits de l’Homme au Cameroun.
C’est presque en fidèle lieutenant de Paul BIYA que Issa Tchiroma Bakary endosse la tâche (ingrate) de défendre trop souvent l’indéfendable dans les médias nationaux et internationaux, dont les purges politiques infligées aux anciens dignitaires tombés en disgrâce du régime de Paul BIYA. Sur les dossiesr Michel Thierry Atangana-Titus Edzoa, Marafa Hamidou Yaya, ou plus récemment le décès après une détention dite provisoire de quatre (04) année de l’ancien ministre Henri Engoulou….Monsieur Issa Tchiroma est donc celui qui va au charbon, épargnant ainsi aux vrais geôliers cités plus haut, d’une part d’être clairement identifiés, d’autre part d’avoir un jour à répondre de ces faits.
Chercherait-il de la sorte à se faire pardonner par Paul BIYA, qu’il ne s’y prendrait autrement. Ce d’autant que son nom revient avec insistance dans le scandale dit des «milliards de la honte» au Cameroun: cette quarantaine de milliards de CFA de dédommagements (mentionnés plus haut avec Jean FOUMANE AKAME), détournés par les pontes du régime de Yaoundé, à la suite du crash du boeing 737 de la défunte Cameroon Airlines à Douala le 3 décembre 1995. Inutile de rappeler que les familles n’en ont jamais vu la couleur!
Principal enseignement: Nous pourrions indéfiniment allonger ou actualiser cette liste, avec les nombreux exécutants et autres petites mains serviles. Il n’en reste pas moins que dans la fosse aux lions des purges politiques au Cameroun, Paul BIYA détient seul le pouvoir de décision. Tous les autres sont, ou des proches collaborateurs fidèles, ou des serviteurs zélés; mus d’abord par la dévorante ascension au sein d’un sérail totalitaire, devenant dans cette quête effrénée de “reconnaissance” par le prince…des bourreaux et des ennemis jurés de celles ou ceux qui comme Thierry Michel Atangana, Titus Edzoa, Pierre Désiré Engo, Marafa Hamidou Yaya… sont portés aux gémonies par le régime de Paul BIYA.
Joël Didier Engo – Porte-Parole du CL2P
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