Incendie mortelle à la boîte de nuit le #LIVS à Yaoundé
Les CL2P/ICL2P pleurent la perte de plus qu’un voisin, un véritable ami et frère d’enfance du quartier Etoa Meki de Yaoundé, le Colonel Biloa Ekegue Clément Patrice, plus connu sous le pseudonyme de « PAN »… ou « Epangue Leah.”
Alors que remontent les détails horribles de cet incendie meurtrier au compte-gouttes, nous apprenons que le colonel Biloa était en fait à l’extérieur de la boîte de nuit en train de parler sur son téléphone portable. Lorsque le feu a commencé, il s’est précipité à l’intérieur et a réussi à sauver des vies avant d’être avalé par le terrible incendie avec 17 autres personnes.
Nous reconnaissons dans cet acte héroïque le Pan avec lequel nous avons grandi et le Pan que nous connaissons tous. Un homme d’une énergie et d’une générosité débordantes qui n’a pas hésité à mettre sa vie en danger pour sauver son prochain. Un véritable ange gardien.
En grandissant, nos vies ont pourtant changé et nous nous sommes souvent retrouvés aux antipodes des militaires du régime Biya que Pan a servi avec dévotion. C’est une armée souvent accusée de crimes de guerre et que certains opposants réactionnaires au régime ont même qualifiée d’escadron de la mort d’un « Etat Bulu ».
Ce qu’il est important de noter, c’est qu’il y a de vrais êtres humains qui servent dans cette armée et sont prêts à mettre leur vie en jeu pour sauver leurs compatriotes camerounais, rendant toutes les vies précieuses dans le pays et mettant en avant le danger de la politisation de l’armée par des politiciens corrompus, donc la nécessité de maintenir l’armée en dehors de la politique.
En effet, l’armée ne doit pas être utilisée pour réprimer des conflits intérieurs légitimes avec une telle force. L’effondrement de la foi en les institutions politiques, la polarisation croissante et les menaces accrues de violence extrémiste se sont combinés pour légitimer l’état d’exception et le pouvoir répressif militaire. Les divisions partisanes rendant les compromis politiques plus difficiles, le contrôle des institutions est devenu primordial. Une institution avec une tradition d’impartialité politique est devenue le premier prix collectif à payer pour la sauvegarde de la cohésion nationale de ce pays.
Aussi, personne ne devrait demander aux militaires de prendre parti pour sauver la démocratie. C’est la tâche des dirigeants et des institutions civiles. Au moment où l’armée devient l’arbitre de la légitimité politique en politique, la démocratie aura été perdue.
Paix à son âme et sincères condoléances aux familles de toutes les victimes.
Olivier J. Tchouaffe et Joël Didier Engo, respectivement Porte-parole et Président du CL2P, Membres de l’ICL2P
L’Institut du Comité de Libération des Prisonniers Politiques – ICL2P / CL2P
English version
Deadly fire at the #LIVS nightclub in Yaoundé
The CL2P/ICL2P mourn the loss of more than a neighbor, a true friend and childhood brother from the Etoa Meki district of Yaoundé, the Colonel Biloa Ekegue Clement Patrice, better known under the pseudonym of « PAN »…or “Epangue Leah.”
As we learned the horrific details of this deadly fire in dribs and drabs, we learn that Colonel Biloa was actually outside the nightclub talking on his cell phone. When the fire started he rushed inside and managed to save lives before being swallowed by the terrible fire and with 17 other people so far.
It’s the Pan we grew up with and the Pan we all know. A man of boundless energy and generosity who did not hesitate to put his life on the line to save his neighbor. A true guardian angel.
Growing up, our lives changed and we often found ourselves on the opposite side of the military of the Biya regime whom Pan served with conviction. It is an army often accused of war crimes and which some opponents of the regime have even described as the death squad of a “Bulu State”.
What is important to note is that there are real human beings who serve in this army and are ready to put their lives on the line to save their fellow Cameroonians and making all lives valuable in the country foregrounding the danger of the politicization of the army by corrupt politicians and the need to keep the military out of politics.
Indeed, the military must not be used to quell legitimate domestic conflicts with lethal force.Collapsing faith in political institutions, growing polarization, and increased threats of extremist violence have combined to legitimate the state of exception and military power. With partisan divisions making political compromise more difficult, control of institutions became paramount. An institution with a tradition of nonpartisanship became the nation’s top political prize.
Thus, no one should ask the military to take sides to save democracy. That is a task for civilian leaders and institutions. The moment the military becomes the arbiter of political legitimacy in politics, democracy will have been lost.
Peace to his soul and sincere condolences to the families of all the victims.
Dr. Olivier J. Tchouaffe and Joël Didier Engo, Respectively Spokesman and President of The CL2P, Fellow Members of the ICL2P
The Committee For The Release of Political Prisoners Institute – ICL2P / CL2P