Dette d’honneur à Yaoundé
Dans la réalité absurde dans laquelle nous sommes confinés depuis quatre décennies, un magnat des médias financés par l’État peut voir son passeport confisqué par le régime puis être absous de tout crime du jour au lendemain. Une autre fois, c’est un journaliste venu couvrir la CAN qui est traîné au SED, le service secret militaire le plus redouté pour interrogatoire.
Par conséquent, nous avons ainsi une collection d’informations de première main indiquant une culture judiciaire sans dette d’honneur au Cameroun, aucun sens des codes moraux cohérents ou de l’équité et une culture juridique frivole où la loi est continuellement manipulée pour éviter de rendre des comptes et punir les personnes considérées comme étant une menace et donc, insuffisamment fidèle au régime en place.
Dans un pays normal, les nuages qui s’amoncellent autour du régime de Yaoundé représenteraient un grave risque juridique et de réputation pour des politiciens normaux. Mais étant donné son talent pour l’impunité, il est loin d’être certain que le régime paiera.
Cependant, ce manque de fondement moral et éthique solide peut venir les hanter, un fait dont ils ne sont probablement pas conscients puisqu’ils sont ivres du Kool Aid et du culte de l’immortalité obscène de « Nnôm Ngui » (leur chef des chefs).
Avec ce manque de dette d’honneur, la vérité est que le régime de Biya est en train de créer un monstre qu’il ne peut plus contrôler. C’est juste dommage que nous devions tous payer un lourd tribut pour leur trahison et leurs mensonges.
Espérons que le bon sens finira par l’emporter, parce que ce non-sens systémique est épuisant et mortel.
L’Institut du Comité de Libération des Prisonniers Politiques – ICL2P
English version
Debt of honor
In the absurdist reality we are confine in for the recent four decades, a state sponsored media tycoon can have his passport confiscated by the regime and absolve of all crime. The next day, a journalist coming to cover the CAN is being dragged into the SED, the most dreaded military secret service for interrogation.
Hence, we have a collection of firsthand information pointing to a judicial culture with no debt of honor, no sense of consistent moral codes or fairness and a frivolous legal culture where the law is continually manipulated to avoid accountability and to punish people considered to a be a threat and, therefore, insufficiently loyal to the regime.
In a normal country, the gathering clouds around the regime of Yaoundé would represent a grave legal and reputational risk to normal politicians, but given its talent for impunity, it’s far from certain that the regime will pay. However, this lack of strong moral and ethical foundation can come to haunt them back, a fact that they are not probably aware of since they are drunk of the Kool Aid and the cult of the Nnom Ngui’s cult of obscene immortality.
As with a lack of debt of honor ethos, the true is that the Biya’s regime is creating a monster that they cannot control. It’s just a shame that all of us must pay a heavy price for their treachery and lies. We hope sanity will ultimately prevail because this nonsense is exhausting and lethal.
The Committee For The Release of Political Prisoners Institute – ICL2P / CL2P