Lanceurs d’alerte et culture de l’impunité à Yaoundé
L’agression de Paul Chouta amplifie le sort réservé à un lanceur d’alerte dans le Cameroun de Kim Jong Biya
Certains y trouveront toujours toutes les belles justifications.
Mais rien, absolument rien ne vaut et ne remplace une vie ôtée par les tontons macoutes d’un dictateur…
De nombreux camerounais peinent à l’entériner, livrés à ce chantage affectif exercé en permanence en rapport avec leurs liens de famille au Cameroun.
Vous pouvez être plus utiles aux vôtres et même aux causes que vous défendez dans les pays qui garantissent votre sécurité.
En effet, dans un contexte de violence politique croissante, de violations des droits de l’homme et d’impunité totale au Cameroun, les attaques contre les journalistes et les lanceurs d’alerte se multiplient, avec le récent lynchage de Paul Chouta et l’envoi par le gouvernement de troupes contre des enseignants en grève car pas rémunérés parfois depuis plus de 10 années.
Une culture de violence politique qui ne montre hélas aucun signe d’apaisement.
Le lynchage et la tentative de meurtre de Paul Chouta sont un triste rappel d’un pays où le système judiciaire s’est érodé, tandis que la corruption a tellement proliféré qu’elle a révélé une culture politique d’impunité quasi totale. Il va sans dire que dans cette culture politique hautement toxique, les crimes contre les journalistes et les lanceurs d’alerte ne sont pas poursuivis par la justice. N’importe qui peut ainsi décider de faire taire ce journaliste ou ce lanceur d’alerte, car il n’y aura pas de conséquences avec un régime qui affiche une indifférence presque irréelle face au sort de ses propres citoyens.
C’est là que les organisations de défense des droits de l’Homme telles que le CL2P / ICL2P trouvent leur mission. Car chaque changement significatif des droits de l’homme au Cameroun est le résultat direct de dissidents, d’activistes, d’universitaires et de journalistes, de l’intérieur et de l’extérieur du pays, qui s’expriment et font pression sur les autorités Camerounaises.
Cette pression ne s’arrêtera jamais tant que tous les auteurs de violations flagrantes des droits de l’homme ne comparaîtront pas devant les tribunaux. Il est très tentant en effet, dans une culture d’immortalité obscène, de penser que cette situation macabre durera éternellement, mais ce ne sera pas le cas.
À bon entendeur salut!
Institut du Comité de Libération des Prisonniers Politiques ICL2P / CL2P
English version
Whistleblowers and a Culture of impunity in Yaoundé
Paul Chouta exemplifies the fate reserved for a whistleblower in Kim Jong Biya’s Cameroon
Some will always find all the beautiful justifications there.
Nothing, absolutely nothing is worth and replaces a life taken away by the tontons macoutes of a dictator…
Many Cameroonians are struggling to endorse it, delivered to this emotional blackmail constantly exercised in relation to their family ties in Cameroon.
You can be more useful to yours and even to the causes you defend in the countries that guarantee your safety.
Indeed, against a backdrop of increasing political violence, human rights violations and impunity in Cameroon, attacks against journalists and whistleblowers are spiking, with the recent lynching of Paul Chouta and the government sending troops against decades of unpaid teachers on strike. A culture of political violence that shows no sign of abating.
Paul Chouta’s lynching and attempted murder is a sad reminder of a country where the country’s justice system has eroded, while corruption has proliferated so bad to expose a political culture in near-total impunity. It goes without saying that in that highly toxic political culture, crimes against journalists and whistleblowers are not prosecuted. Anyone can decide to silence this journalist or that whistleblower, because there are not going to be consequences with a regime that displays an almost unreal indifference to the plight of their own citizens.
This is where human right organizations such as the CL2P/ICL2P find its mission because every significant change in human rights in Cameroon is a direct result of activists, academics and journalists, from inside and outside of the country, speaking out and placing pressure on Cameroonian authorities and that pressure will never stops until all of the perpetrators of gross human right violations see their days in court. It is very tempting, in a culture of obscene immortality, to think that this macabre situation will last forever but it won’t.
A bon entendeur salut!
The Committee For The Release of Political Prisoners Institute – ICL2P / CL2P