Cameroun : un pays où l’ingratitude fait partie d’un certain ADN tribaliste, raciste et profondément cupide
Ce n’est simplement pas possible de lire ce qu’on peut lire, et d’entendre ce qu’on peut entendre, y compris dans des médias généralistes, en termes d’invectives à caractère ou connotation xénophobe et raciste sur Yannick Noah au Cameroun…Sans que la moindre autorité morale, le moindre Aîné sorte du silence assourdissant pour dire : STOP ça suffit avec ce lynchage…d’un digne fils Etoudi de Yaoundé, d’un noble ressortissant du Cameroun.
Nous en avons honte au point d’être profondément indignés et meurtris.
De grâce pas lui au Cameroun, notamment pour tout ce qu’il a pu apporter en termes de visibilité internationale à ce pays.
Cette affaire Eto’o/Noah est l’expression de la politique minoritaire consistant à s’enraciner dans une politique ethnofaciste basée sur la ghettoïsation des identités et l’expérience vécue, figeant toute identité superficielle dans un paradigme identitaire stagnant et conduisant à une expansion et une exploitation de la différence. Ils ne servent qu’à alimenter le statu quo. Ces processus d’ « altérisation » des autres Camerounais ne servent qu’à balkaniser la société civile et faire le jeu du régime de la terreur de Yaoundé en l’institutionnalisant comme arbitre dans cet ordre social répressif écrasant, et fermant toutes les voies d’expression de la riche diversité du Cameroun et de ses personnes et ne laissant que des conditions précaires d’intégration dans le statu quo avec la suppression de toutes les formes d’attitudes jugées « insoumises » donc « non conformes ».
Plus précisément, le problème c’est toutes ces mentalités et rhétoriques ethnofascistes et xénophobes qui n’ont absolument rien à faire ici.
C’est contre ces mentalités qui cherchent à nous enfermer dans de minuscules ghettos qu’il faut lutter à tout prix car, en fin de compte, de telles mentalités ne servent que le statu quo réactionnaire et dictatorial.
À juste titre, la crise n’est pas seulement politique et économique, mais aussi une crise des modes de subjectivation et de son double phénomène qui est la sauvagerie du désordre quotidien et la stérilité de l’ordre discursif. Il faut donc briser l’ordre répressif pour briser la subjectivation des sujets ethnofacistes qui le soutient et le garantit.
Tout simplement, le CL2P/ICl2P appelle à une « prise de conscience » nécessaires pour renverser les exclusions, les répulsions et les formes de hiérarchie implicites dans les relations des minorités avec l’État. Car ces devenirs pourraient déclencher une certaine micropolitique des perceptions et des affects; étant donné qu’ils affecteraient des modes de ségrégation, des interruptions qui agissent directement au niveau des corps et des désirs.
Institut du Comité de Libération des Prisonniers Politiques ICL2P / CL2P
English version
Becoming a minority in Yaoundé: the Eto’o – Noah affair
Cameroon: a country where ingratitude is part of a certain tribalist, racist and deeply greedy DNA
It is simply not possible to read what we can read, and to hear what we can hear, including in the official media and public sphere, in terms of xenophobic and racist invectives or connotations against Yannick Noah in Cameroon… Without the slightest moral authority, the least Elder comes out of the deafening silence to say: STOP that’s enough with this lynching… of a worthy son Etoudi of Yaoundé, of a noble national from Cameroon.
We are ashamed of it to the point of being deeply indignant and bruised.
For God’ Sake not Yannick Noah in Cameroon, especially for all that he was able to bring in terms of international visibility to this country.
This Eto’o – Noah’s affair is the expression of the minority politics of becoming grounded in ethnofacist politics based on the ghettoization of identities and lived experience freezing all superficial identity into a stagnant identity paradigm and leading to an expansion and exploitation of difference.
That only serve to feed the status quo. These processes of « othering » other Cameroonians only serve to balkanize civil society and play into the hands of the Yaoundé regime by institutionalizing it as an arbiter in this repressive social order crushing and closing all avenues of expression of the rich diversity of Cameroon and its people and leaving only precarious conditions of integration into the status quo with all forms of attitude judged as “rebellious” therefore “non-compliant” suppressed.
More specifically, the problem is all the ethnofascist and xenophobic mentalities that have no place here.
It is against these mindsets that seek to lock us into tiny ghettos that we must fight at all costs because, in the end, such mindsets only serve the status quo.
Fittingly, the crisis is not only political and economic, but also a crisis of the modes of subjectivation and its double phenomenon which is the savagery of daily disorder and the sterility of the discursive order. Therefore, the repressive order must be broken to break the subjectivation of ethnofacist subjects that supports and guarantees it.
Simply put, The CL2P/ICL2P calls for a new “acquisitions of awareness,” that is necessary to subvert the exclusions, repulsions and forms of hierarchy implicit in minorities’ relationship with the state. These becoming could trigger a certain micropolitics of perceptions and affect given that they would be affecting modes of segregation—interruptions that act directly at the level of bodies and desires.
The Committee For The Release of Political Prisoners Institute – ICL2P / CL2P