RÉACTION A L’ARTICLE «CAMEROUN, ENQUÊTE: QUI EST VRAIMENT BATOUM THIERRY?» PARU SUR CAMER BE
Monsieur Yannick Ebosse,
Je suis Tchaleu Barthélémy, secrétaire général de l’Addec et étudiant au niveau 4 de la filière génie civil de l’école nationale polytechnique de Yaoundé. J’ai été frappé de stupeur le vendredi 27 novembre 2015 au soir lorsque j’ai pris connaissance de votre article paru sur le site d’information Camer be le jeudi 26 novembre 2015 et titré « CAMEROUN, ENQUÊTE: QUI EST VRAIMENT BATOUM THIERRY ? :: CAMEROON ». Je n’ai pu rester stoïque devant cette médisance. En fait, j’ai également remarqué que vous ne cachiez pas votre parti pris. En effet, dans un commentaire fait quelques heures après la parution de votre article, vous ajoutez «Je me rejouis que la verité puisse autant faire mal mes amis lecteurs. Comme les fesses l’on est obligé de s’asseoir avec. Votre Zorro Batoum n’est pas blanc et le meilleur de l’information sur les circonstances de son arrestation est à lire Lundi. J’ai reservé le meilleur pour la fin. bne lecture».
L’urgence d’une réaction
Devant ce satisfecit malsain, j’ai été interloqué et je me suis interrogé s’il s’agissait bien de Batoum Thierry car si vous aviez prêté un peu d’attention, vous auriez remarqué qu’il s’appelle Ba Nyobe et non Ba Sona. L’article sorti sur l’actualité concernant la vente illégale de la carte de l’étudiant et d’autres ingrédients de l’article m’ont résigné à accepter qu’il s’agisse bel et bien de Batoum Ba Nyobe Jean Thierry. En outre, j’ai été interpellé à plus d’un titre. Puisque dans un premier temps la photo utilisée dans cet article est la mienne, dans un second temps je suis un étudiant de l’université de Yaoundé 1 et donc concerné par la vente de la carte de l’étudiant et enfin je suis membre de l’Addec dont Batoum Thierry est le président. Penchant pour une inadvertance concernant la photo, une vérification rapide m’a plutôt fait comprendre qu’il pourrait s’agir d’un stratagème bien huilé puisque la photo utilisée pour les précédents articles concernant Batoum correspond effectivement. J’ose croire que je fais fausse route.
On se rappelle que le 27 octobre 2014, dans une inexactitude des faits et des amalgames surprenant pour un article d’enquête malgré vos nombreuses sources approchées (malheureusement l’Addec n’y faisait pas partie), vous aviez déjà trainé dans la boue l’Addec dans un article publié dans Le Soir et titré « Les vérités cachées sur les revendications de l’ADDEC ». J’ai donc dû mettre en hibernation une partie de mon programme pour apporter une réponse à la hauteur de cet affront. J’ai déjà pu lire contrevérités sur contrevérités, insultes, accusations de corruption et de compromission contre l’Addec; des faits qui touchent l’être des membres de l’Addec, ceux-là qui sont motivés par la seule volonté d’œuvrer à l’amélioration des conditions de vie et de formation des étudiants pour une contribution réelle de nos universités au développement du Cameroun et qui dès lors s’investissent jour et nuit sans la moindre obole. Je sais que le matérialisme camerounais a dû mal à s’accoutumer à de telles pensées sacrilèges pour certains. D’habitude, ces intrigues choquantes sont des choses que nous laissons balader pour qu’elles meurent de leur propre mort puisque la vérité finit par triompher. Mais cette fois, la sérénité et la confiance qui ont toujours été celles des membres de l’Addec m’ont à contrario poussé à ne pas maintenir ma réponse dans les tiroirs, de la dévoiler pour attaquer de front cette claustromanie journalistique pour règlement de comptes à travers des articles qui ont apparemment pour seule visée que d’atteindre la dignité d’une personne tout en maintenant les vrais auteurs de ces infamies dans l’ombre. L’Addec ne fait pas dans la sournoiserie de bas étage, elle se dévoile. Or là, on constate qu’un étudiant, camarade de l’Addec est faussement lynché médiatique et trainé dans la boue parce qu’il est président de cette association. On voudrait ainsi le faire passer à la vindicte populaire parce qu’il se soumet aux décisions de cette association. C’est vraiment bancal !
Votre méprise sur les membres de l’Addec
Il faudrait déjà afin que vous compreniez mon état d’esprit, vous faire savoir que je ne suis pas entré à l’université pour étudier comme voudrait faire croire à tort le recteur de l’UY1 aux étudiants dans son communiqué. Mais je suis venu me former ; par l’acquisition des connaissances et de l’expérience, former mon être, ma personnalité, ma citoyenneté. Je ne me suis pas inscrit à l’université pour répéter la rengaine propagandiste, mensongère et avilissante véhiculée dans nos universités mais me préparer à une vie active pour une société dans laquelle j’ai le devoir d’être un acteur et non une victime pour le bien être de mon pays. Je ne suis pas arrivé à l’université pour pérenniser le colonialisme comme à ses premières heures, j’y suis même entré pour aider le Cameroun à sortir de celle que nos propres frères tissent et souhaitant élargir. Je tenais à faire cette précision, pour vous dire que vous n’avez pas affaire à des perroquets, et je souhaite pour vous, de vous armer mieux si vous souhaitez toucher à notre dignité par la récitation de ce qui vous est dit par vos sources qui se sentent apparemment mieux dans l’ombre.
Je peux comprendre que la mentalité mégalomane de nombreux responsables universitaires de se débarrasser par tous les moyens d’une indépendance estudiantine responsable les amènent à croire que révéler le dossier académique du président de l’Addec Batoum Thierry serait un point faible pour notre sensibilisation contre la vente illégale de la carte d’étudiants. C’est se leurrer que d’y croire cela.
A travers des références déplacées sur le parcours académique de Batoum qu’il assume certainement, même si vous ne relevez pas les nuances que votre déontologie par esprit d’honnêteté aurait dû faire part par souci de relayer la vérité, vous essayez de jeter l’opprobre sur la personne et ses compétences. Je rappelle simplement à toute fin utile que Um Nyobe indéniablement Père de la Nation, n’a jamais fait des études supérieures. Tout comme Ernest Ouandié qui a été un stratège dont l’intelligence a donné des sueurs froides à des chefs d’armée camerounaise et française pendant de longues années. D’ailleurs celui-ci a tenu des débats contre des agrégés comme Senghor à la salle des fêtes d’Akwa à qui il a montré sa cohérence sur la question de la nécessité de la fin du colonialisme. Mieux encore Emile ZOLA grand écrivain après quatre tentatives au bac, s’est résolu à l’écriture et ses œuvres font l’objet de nos jours de plusieurs thèses à travers le monde entier. En ce qui concerne l’Addec, elle prime les compétences et les qualités et non ces petits critères du nombre de fois, il a fallu pour avoir le bac. Ceux qui nous gouvernent aujourd’hui, n’ont pas reçu une formation plus qualifiée en leur temps à l’extérieur à travers des bourses ? Mais où en est notre pays ?
Je voudrais faire un autre simple rappel. Si vous aviez pris un petit temps pour vérifier vos informations, vous auriez constaté que Batoum Thierry tout comme moi avions été suspendus pour deux ans par le ministre de l’enseignement supérieur Jacques Fame Ndongo avec le concours du recteur de l’UY1 Maurice Aurélien Sosso. Les décisions prises nous autorisaient à nous inscrire à nouveau lors de l’année académique 2015/2016 au niveau 4 que nous avions pourtant déjà traversé. Le ministre et le recteur pensaient sans doute que nous serions tellement tétanisés jusqu’à nous museler et nous courber l’échine pour s’excuser de défendre nos droits piétinés. Mais un engagement à l’Addec dans un régime d’arbitraire et d’abus d’autorité nous met dans des prédispositions pour subir ces frasques malheureuses. Faire appel constamment à la suspension inique de Batoum dans cet article est un acte de rosserie surtout lorsqu’on connait le forfait qui a entouré ces suspensions. Donc, je constate avec peine qu’il ne faut pas seulement le calomnier, il faut le « descendre ». Mais je crois que vous faites fausse route et vos fameuses sources également.
Je sais que c’est le même stratagème que le recteur a utilisé contre moi en présence de mes parents. Aller fouiller mon dossier académique pour utiliser les failles. Etant incapable d’un reproche sur mon parcours académique, un cycle primaire et secondaire sans faute, une mention au bac c enviée par de nombreuses personnes, une licence filière mathématique avec une moyenne que peu de personnes peuvent se targuer en avoir eu. Je sais qu’avec un peu plus d’effort, j’aurai pu mieux faire mais pour moi la moyenne n’est pas la quintessence de la formation. Il faut aller dire cela à vos sources. Mon entrée à Polytechnique est incontestable et incontestée avec un rang très enviable. Je ne donne pas plus de détails car ce n’est pas l’essentiel. Le recteur se croyant capable d’endiguer notre formation à l’Addec, avait fait savoir à ma famille « convoquée » qu’il fallait me contrôler, soi-disant je voulais être un Mandela (le recteur me prête le souhait d’être un Mandela tout simplement parce que je milite dans une association qu’il sent qu’il n’a pas la maitrise). Ce qui pourrait être un compliment sous d’autres cieux perd son sens ici, le recteur en prêtant ce souhait que lui seul peut justifier, ajoutait que je ne pouvais l’être à l’université sous peine de subir des représailles. D’ailleurs en précisant, que je suis connu des services de police et des renseignements (ce qui n’est pas étonnant pour un Etat policier), le recteur souhaitait jouer sur la peur familiale. Ce qu’il avait presque réussi, vu la peine et la peur dans lesquelles mes proches étaient plongés. Est-ce de la hauteur d’un recteur d’agir de la sorte ?
Pourtant, c’est le secrétaire général de l’université Jean Emmanuel Pondi qui parle souvent du grand homme qu’est Nelson Mandela et souhaitant que les jeunes suivent cet exemple pour le bien de l’Afrique. Mais dans les actes, on constate le contraire, que ses actions sont aux antipodes de celles de Mandela. C’est bien lui qui a, tant en octobre 2014 que récemment, porté plainte contre les membres de l’Addec en prétextant des éléments offusquant. Il faut signaler que les plaintes sont venues après que les concernés aient été auditionnés et gardés à vue en cellule. La duplicité de nos intello-diplômés et autorités, qui sont des as de grandes théories pourtant dans la pratique, ils verrouillent. Que c’est honteux ! Ils répondront tous devant l’histoire un jour ou un autre. Mais sachez que vous participez par ce type d’article, à ce système de gestion du bien public par les menaces, l’autoritarisme silencieux.
Vous pouvez aisément faire le constat qu’on ne se situe pas sur la même longueur d’onde. Nous voulons à l’Addec développer les compétences, le savoir-faire, le savoir-être, le savoir- vivre. Mais comme nous sommes dans une société qui privilégie le parchemin, on le passe. D’ailleurs, si nous n’avions pas été bloqués dans notre cursus peut-être fait par jalousie, nous serions aujourd’hui entrain de servir notre pays dans la vie active. Je suis convaincu que Batoum Thierry lorsqu’il sortira de l’école normale, sera un enseignant aimé et apprécié de ses élèves parce que l’Addec forme l’être. Mais il faut rester circonspect, le ministre Jacques Fame Ndongo avait dit qu’il ne peut admettre les rebelles dans l’administration. Qu’entend-on par rebelle ? Il faut le lui demander pour votre scoop de lundi.
Je sais que j’ai déjà été menacé à plusieurs reprises par des autorités de l’UY1, mais il faut que les Camerounais sachent défendre leurs droits. Pour tout étudiant, la liberté d’expression et de pensée est consacrée, en ce sens je n’ai pas à me soumettre à leur injonction illégale. En plus du fait que ces responsables de l’UY1 ne respectent pas les règles (violation du décret fixant les frais universitaires, l’atteinte de l’intégrité physique et de l’honneur de l’étudiant…), ils estiment qu’ils ont le droit d’avilir les autres ? Ce n’est pas admissible. La constitution du Cameroun consacre l’égalité de tous Camerounais en droits et devoirs et lorsque certains abusent de leur autorité, ils se mettent par conséquent en margent de la légalité. Dans ce cas, le poste ne saurait être un paravent pour admonester et houspiller dans l’illégalité des étudiants et couvrir l’autoritarisme auquel se livre cette institution universitaire (nous ne disons pas que cet autoritarisme n’existe pas dans les autres institutions universitaires).
Les circonstances de la photo
Comme je vous ai dit plus haut, nous sommes prêts à subir les retours certes abusifs de nos actions. C’est pour moi l’occasion de vous relater les circonstances qui entourent la prise de cette photo.
Cette photo est prise au parquet de Mfou. Elle date du 02 juillet 2015 et j’y ai 21 ans. C’est à la suite de la marche que le collectif « Sauvons l’Université de Yaoundé 2-Soa » et l’Addec souhaitaient organiser le vendredi 30 juin 2012 pour s’opposer au maintien de certaines autorités à leurs postes après leurs condamnations par le conseil de discipline budgétaire et financière du CONSUPE de fautes de gestion. Si les citoyens ne sont plus capables de demander une probité dans la gestion de leurs affaires et une fin de l’opacité. Alors, il faut dire que nous ne sommes plus des citoyens. De plus, il s’agit des affaires universitaires. Quoi de plus normal dès lors pour une association d’étudiants et un collectif d’étudiants de réclamer une meilleure gouvernance managériale, ce qui nécessitait le départ des fautifs qui ne jouissaient plus de l’intégrité que demandent les postes occupés.
Malgré que les démarches administratives aient été accomplies dans les règles, cette marche a été empêchée et nous sommes 4 à avoir été embarqués ; Nzouabet Hervé, Denis Atangana, Njouonkou Souleymanou, Tchaleu Barthélémy. Puis nous avons été maintenus trois jours en cellules et trainés dans différents commissariats pour que nos camarades perdent notre trace. Après ces trois jours de cellule, une mascarade de procès s’est tenue, au terme duquel nous avions été condamnés à un an ferme sur trois ans de sursis. Je tiens à vous souligner que c’est à cette occasion le Président de la République avait pris un décret le même 30 juin 2012 qui nommait de nouveaux recteurs dont celui actuel de l’université de Yaoundé 1. Mais je crois que d’après nos fins analystes, nous avions certainement été « manipulés ». Ce qui est tout de même navrant, c’est le manque de profondeur de l’analyse mais tout simplement des intrigues pour pouvoir faire croire qu’il faut se désintéresser de l’action posée et sa signification car il y a des personnes tapies dans l’ombre pour les manipuler. Conséquence, la mentalité camerounaise ne fait régresser et des victoires obtenues dans la souffrance en 1990 piétinées au fil du temps.
Votre sentence sur l’Addec et son président
On peut lire dans votre article « Le « Président de l’ADDEC » comme le disent jusqu’ici certaines personnes mal renseignées, n’est tout autre qu’un activiste certainement à la solde d’intérêts ou d’intéressés obscurs »
Je suis surpris en lisant cet article que Batoum Thierry ne serait plus président de notre association. Vous précisez plutôt dans l’article « D’après plusieurs informations recoupées, nulle part on ne retrouve l’organisation d’une assemblée générale donnant mandat à Batoum Ba Sona Thierry pour parler au nom de l’ADDEC. » Je ne sais pas où, au rectorat de l’UY1 ? Ça ne peut être à l’Addec, sinon vous auriez reçu la bonne information.
Votre sollicitude pour le bon fonctionnement de notre association me touche et l’Addec est très ouverte aux conseils et suggestions mais je crois que vous sortez un peu de votre cadre de compétence en souhaitant imposer à l’Addec quoi que ce soit et un président. Peut-être, aurait-il été nécessaire que vous donniez le nom de l’actuel président. Le fonctionnement démocratique de notre association vous hérisse-t-il ? C’est vrai que la démocratisation de notre association va à contre-courant du culte de la personnalité développé dans nos universités. Les autorités universitaires hostiles au souhait de démocratisation peuvent être choqués par notre fonctionnement transparent, mais je ne pense pas que ça soit une raison pour que vous estimiez avoir l’autorité sans aucunement consulter l’association en question, de jeter l’opprobre sur son président en inventant au passage des mensonges. J’aurai pu comprendre votre hâte à propager une désinformation s’il y avait rétention d’information au niveau de l’Addec, ce qui n’est pas le cas.
En outre, ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est la réduction des activités d’une association à un individu avec une volonté malsaine de faire croire qu’il serait «certainement à la solde d’intérêts ou d’intéressés obscurs ». Votre certitude déconcertante et inconvenante révèle que cet article poursuit un autre intérêt que la vérité. Cette manipulation vise quelle fin ? Car s’il faut rétablir les choses, Batoum Thierry président de l’Addec a été pris par les éléments de police campus à l’extérieur du campus de l’université de Yaoundé 1 et ramené à l’intérieur le lundi 16 novembre 2015. Il était en compagnie d’autres camarades dans une campagne de sensibilisation contre la vente illégale de la carte de l’étudiant en vue de la marche pacifique et silencieuse organisée par l’Addec et non Batoum. Il faut même dire que certains de nos camarades ont été brutalisés et menacés par les agents de Police campus tout au long de cette phase de sensibilisation qui s’est étalée sur plusieurs jours. Si c’est alors Batoum que vous essayez d’avoir absolument dans votre ligne de mire, alors il n’est plus question de la problématique de la vente illégale de la carte de l’étudiant mais d’un règlement de comptes sur une affaire que porte l’Addec. Là, ce se serait dangereux car en plus du fait que le recteur de l’université de Yaoundé 1 met en danger la vie des membres de l’association par le recrutement de gros bras, il utiliserait également la voie médiatique pour s’attaquer à nos membres ?
Si c’est par contre l’association qui serait traitée d’être à la solde des intérêts obscurs. L’association serait en droit de demander pourquoi elle n’est pas soumise aux mêmes accusations lorsqu’elle organise un colloque des étudiants du Cameroun pour réfléchir sur l’université avec au sortir des propositions, ou alors lorsqu’elle produit un rapport sur la situation du logement estudiantin avec des propositions, ou encore lorsqu’elle participe à des thématiques, en portant certaines sur l’éducation principalement pour des rapports de la société civile. On peut légitimement se poser cette même question lorsqu’elle résolve constamment les problèmes académiques et de logement des étudiants avec souvent des conséquences néfastes pour ses membres, ou encore lorsque ses membres se déplacent pour différentes universités en vue d’une sensibilisation et discussions avec les étudiants, ou encore lorsqu’elle interpelle des différentes autorités universitaires de différentes institutions universitaires. Non, en ce moment elle n’est pas manipulée. Mais elle devient manipuler lorsqu’elle s’oppose à un vice persistant sur un campus universitaire. Ce même président Batoum Thierry que vous souhaitez absolument désaxer, a failli être incarcéré à Buea parce qu’il défendait les étudiants, il a été voué aux gémonies par les dirigeants de l’IBA à Nkongsamba parce qu’il souhaitait une discussion apaisée avec ceux-ci pour trouver une solution viable de ce côté-là. Son passage à Dschang pour s’enquérir de la situation des étudiants et discuter avec eux a d’ailleurs causé des misères à des leaders qui l’ont accueilli. Certains ont d’ailleurs vu leur dossier de candidature à un poste de délégation rejeté pour cette simple raison.
Je crois que de nombreux camerounais sont atteints du syndrome du chef et laudateurs du vice dans une société en délitement comme la nôtre en se confortant dans le «on va faire comment ». Je crois que dans un tel microcosme, l’analyse de chacun s’arc boute sur une telle insanité. L’Addec a pris une décision, celle de sensibiliser les étudiants contre la vente illégale de la carte de l’étudiant. C’est son droit. Maintenant utiliser la vilenie pour déstabiliser son président et en pensant déstabiliser l’association, sincèrement c’est très mal connaitre l’Addec. Cette association ne vit pas sur le culte de la personnalité, de ce fait quel que soit les tentatives de déstabilisation que certains tentent et qui nous reviennent, notre association survivra.
Je crois qu’après plus de11 ans de fonctionnement sans discontinuité de l’Addec, la mentalité des autorités de nos institutions et de certaines personnalités dans notre pays, doit s’adapter à l’état de conscience que nous essayons de faire évoluer. Il faut admettre, que vous le vouliez ou pas, que malgré l’indigence ambiante, de nombreux étudiants refusent de se soumettre à la corruption, à la collusion du vice pour faire progresser les mœurs, à la gouvernance par le tube digestif. Peut-être certains ne s’en rendent pas compte, l’état d’appauvrissement de la population a abâtardi la conscience de nombreux camerounais dont les étudiants.
En plus, je ne sais pas si vous vous rendez compte des différents contradictions immenses qui meublent cet article. J’aurai pu les comprendre s’il était signé d’un responsable de l’Université de Yaoundé 1. Alors que le journaliste que vous êtes, que j’espére professionnel a tout de même manqué de reparti en ce qui concerne cet article. Si vous aviez approché l’Addec, on vous aurait présenté le document d’un conseil des présidents d’association de étudiants de l’Université de Yaoundé 1 qui s’était improvisé avec la bénédiction du recteur Maurice Aurélien Sosso toujours sur le même problème de la vente de la carte de l’étudiant. Leur déclaration publiée le 15 octobre 2014, qui reprend in extenso les thèses du recteur, accuse les membres de l’Addec de faire du chantage pour avoir de l’argent du recteur (ce qui pourrait être une méthodologie de pensée naturelle au Cameroun vu que c’est le ventre et le bas ventre qui gouvernent la réflexion de certains dont de ces étudiants signataires). Cette déclaration fait savoir que la somme de 6000 f cfa réclamée aux étudiants et « non exigibles » selon ses signataires donnaient droit à « une assurance-maladie et une carte d’étudiant biométrique ». La carte d’étudiant revenait en fait à 1000 fcfa. Ceux qui ne déboursaient pas cette somme, n’avaient droit à une carte d’étudiant. Ils précisaient d’ailleurs que « il s’agit de sommes non exigibles mais que chaque étudiant est fier et libre de débourser ». Par contre, vous nous faites savoir que « la question du paiement de la carte, unanimement et pas seulement Thierry Batoum, les étudiants avaient rejetés en bloc l’idée de la mettre en vente pour les étudiants ». Je crois que vos sources doivent s’accorder au risque de se ridiculiser de par ses propres contradictions. Tout cela parce qu’il faut tordre l’information à leur convenance. L’Addec, c’est l’association qui, depuis le début de cette affaire d’augmentation subreptice des droits universitaires, a manifesté son opposition à cette augmentation et même par écrit (le 31 mars 2013 au recteur de Douala, le 26 juillet 2013 au recteur de Yaoundé 1), en réitérant la violation du décret de 1993 fixant les taux des droits universitaires. D’ailleurs, si vous feignez ne pas le savoir, cette dénonciation du rançonnement à ciel ouvert est la raison de notre exclusion temporaire.
En fouillant bien les archives, les premières informations véhiculées en 2014 laissaient comprendre que l’Addec était totalement d’accord avec le surplus à payer. Certains articles (dont votre article paru dans le journal Le Soir n°348 du lundi 27 octobre 2014) étaient allés jusqu’à dire que l’Addec s’était « rebellée » parce qu’on avait refusé de lui donner sa part de mangeoire compte tenu du fait la somme de 100frs sur la somme de 1000 frs de demandée aux étudiants pour établir leur carte, allait aux associations d’étudiants. Aujourd’hui, vous révélez que tous les étudiants avaient rejeté en bloc l’idée de mettre la carte en vente aux étudiants. Pourtant ces étudiants disent dans une déclaration le contraire. Vos sources sont-elles crédibles ou bien la manipulation d’informations qu’elles exercent mal depuis mars 2014 leur retombe déjà dessus?
Dans une approximation qui me scandalise, vous ajoutez « Plusieurs années s’étant écoulé depuis lors et d’autres concertations s’étant déroulé, le partenaire consacré entre UBA et l’Université de Yaoundé aura pris en compte toutes les doléances des étudiants. La carte VISA Internationale et infalsifiable mise à leur disposition n’étant pas payante à ce jour.» Je ne crois pas qu’il y a un mystère à maintenir ici, le recteur avait informé ses collabos étudiants en janvier 2015 qu’il se tournerait vers UBA. Mais je ne comprends pas quelles doléances des étudiants ont été prises en compte, celle de faire passer la somme exigée de 1000f à 2000f ? Je crois qu’il y a un souci logique dans le fond.
Pourquoi vous n’ajoutez pas dans cet article qu’ils sont très nombreux les étudiants qui ont déboursé 1000 fcfa, mais n’ont jamais reçu leur carte d’étudiant et d’autres, les photos étaient soient floues et non identifiables. Pourtant, cette somme ne leur a jamais été remboursée. Ou que l’Addec avait apprécié favorablement l’amélioration de la carte de l’étudiant mais s’était opposée à la vente de celle-ci. C’est vrai que vous ne pouvez le faire, vous aviez déjà pris position pour vos sources dans l’article de l’année passée. Mais je crois que votre montage de l’information pour décrédibiliser l’Addec et Batoum Thierry n’aura pas de lendemain. D’ailleurs quand vous faites référence à un procès-verbal produit par les autorités universitaires de Yaoundé 1. Il faut dire qu’il a des suspicions à émettre car moi qui ai été traduit au conseil de discipline en avril 2014, j’ai pu constater que le rapport du conseil de discipline que j’ai pu obtenir par voie judiciaire a été tronqué et falsifié. En ce qui me concerne, je ne peux dire que rien n’est impossible.
Sur le fond du problème.
Je ne serai pas long sur ce point puisque l’Addec produira une déclaration sur ce point. Je vous invite tout de même à remarquer que l’Addec est restés depuis le début de cette affaire cohérente sur sa ligne ; la non augmentation subreptice des droits universitaires.
J’ai été amusé de constater que tout au long de votre article, qu’aucune allusion n’a été faite à la revendication de l’Addec et aux faits qu’elle a relevés. Est-ce que le décret présidentiel n° 93/033 du 19 Janvier 1993 que l’Addec convoque est vrai ? Le recteur n’a-t-il pas signé des notes visibles partout obligeant des étudiants à souscrire ? N’Y a-t-il pas des mesures contraignantes imposées aux étudiants pour qu’ils souscrivent ? Toutes ces questions ont une réponse affirmative. Alors pourquoi trouver des subterfuges qui trahissent plutôt un flou et cache des intérêts particuliers en jeu.
Je dirai également que personne n’a le monopole de la modernité. Toute université a le devoir de se bonifier, de se moderniser, ce n’est que naturel. Ça va dans le sens souhaité par l’Addec. C’est la raison pour laquelle, elle s’est impliquée dans les préinscriptions de 2012 qui inauguraient les préinscriptions en ligne. Sans l’aide de qui que ce soit, l’Addec s’était organisée devant un défi lancé par le recteur qui semblait ne pas croire à notre capacité d’organisation et de dévouement à la cause de l’étudiant. Ce que l’Addec lui a démontré en enregistrant gratuitement plus de 2500 étudiants en un temps record sans aucune aide de l’université. La réimplication de l’université et de certaines de ses associations associées réticentes au début est venue avec les vieux démons de la désorganisation et de la corruption qui ont astreint l’Addec à lever pied. Il n’y a eu aucune complaisance du recteur. D‘ailleurs devant l’hostilité de ses collaborateurs et des associations d’étudiants, c’est en l’Addec que ce recteur sait qu’il a pu trouver un soutien. Aujourd’hui qu’on essaye de gauchir l’histoire en plaçant le recteur dans une situation de bienveillance est ironique, pourtant tout le monde sait qu’il a tiré plus profit que l’Addec de cette situation. Mais ce n’était pas notre objectif là-bas, notre objectif était d’aider les étudiants. Et le recteur a cru que c’était l’occasion de mettre l’Addec dans sa botte en oubliant que l’Addec prône pour une collaboration qui se fait dans le strict respect de notre indépendance et dans la transparence. Une modernisation qui est indéniablement souhaitable doit tout de même se faire dans les règles. Le dire serait-il souhaité jouer le jeu de personnes tapies dans l’ombre comme si l’étudiant est incapable de réfléchir ?
Au-delà de cette révision de l’histoire, nous constatons que c’est vous qui êtes en réel décalage. Parce que si vos sources avaient voulu être sincères avec vous ou tout de même, vous auriez cherché à vérifier les informations et vous auriez constaté contrairement à ce que l’Addec voulait sincèrement croire, l’avènement des inscriptions en ligne n’a pas fondamentalement édulcorer les tracasseries qui jonchent les inscriptions et préinscriptions. Les étudiants vous diront qu’après la phase en ligne qui est déjà une source de rançonnement des étudiants qui doivent souvent payer des sommes onéreuses pour obtenir de l’aide, il y a la phase de dépôt de dossier physique. Je vous invite à assister à une phase de dépôt de dossier. Là, je verrai si vous conserverez la même opinion. On aurait même pu croire que le compte universitaire crée lors des préinscriptions et inscriptions aurait pu être utilisé à bon escient. Pour l’instant, il n’en est rien. Il faut par ailleurs savoir que les étudiants doivent fournir des photos pour certains documents et certaines cartes d’abonnement. J’espère que vous pourrez présenter aux étudiants l’avènement du numérique sur le campus.
En outre, il faut constater qu’il a fallu deux ans au recteur pour qu’il donne une explication certes infime aux étudiants sur la raison pour laquelle, aucune carte d’étudiant ne leur est délivrée depuis l’année académique 2013/2014 pourtant ils payent leurs droits universitaires. Il s’agit bien des droits universitaires. En vous rappelant d’ailleurs que la somme de 1000 F demandée l’année passée toujours pour la carte se faisait dans l’informel. Si pour vous, c’est la meilleure façon de gérer, c’est qu’il faut s’interroger. Les étudiants de l’université de Yaoundé 1 enquêtés lors d’une étude indépendante commandée par l’Addec pour six universités publiques au Cameroun en février 2015, ont de leur côté estimé à 79% être non satisfaits de l’Administration actuelle ; 99% disent ne pas avoir connaissance du budget actuel de l’université. Donc quand vous nous fournissez des chiffres sur le coût par exemple de la carte de l’étudiant, vous devez comprendre que vous êtes un privilégié. Peut-être parce que vous êtes un journaliste porteur de la voix des autorités universitaires tandis que les autres ne sont que des étudiants ; 76,1% pensent que cette université n’est pas un lieu par excellence de la liberté d’expression et d’opinion.
Sur le supposé destin de Batoum
En taxant la personne d’être trublion et d’indiscipliné, je voudrais savoir si c’est le fait de réclamer que ses droits ne soient pas bafoués qui en fait de lui un trublion et un indiscipliné. J’ai bien peur pour notre pays, j’espère que nous l’aimons tous. Et même, je crois que c’est avec raison qu’il a réussi l’école normale car nous avons besoin dans notre pays des hommes et femmes responsables et non des béni-oui-oui, incapables de justifier leurs actions (les procès de l’opération épervier nous en témoignent largement de ce truisme). Ce qui montre que si nous n’étions pas dans une campagne infecte de désinformation, de calomnie, de manipulation de l’opinion publique, la raison n’aura pas permis une telle juxtaposition maladroite d’argumentations de ce type et justement vous achevez votre article par une autre infâme manipulation.
Votre paragraphe « Quel avenir pour Batoum Thierry ? » semble s’inscrire dans une volonté de nuisance réelle de la personne. Je me suis questionné particulièrement sur le bien-fondé de ce paragraphe et j’ai compris que c’est une volonté de surfer sur la peccadille des jeunes à ne pas s’intéresser à la politique. Certainement pour que la gérontocratie perdure et les jeunes continuent à être des laissés-pour-compte. Il faut expliquer aux lecteurs que vouloir faire croire que Batoum a des visées politiques risque en effet d’éloigner les concernés dont les étudiants des revendications légitimes de l’Addec que jusqu’à présent personne ne remet en cause. Le seul argument entendu çà et là c’est que l’Addec serait manipulée. En plus en faisant référence au président Paul Biya et 2018, vous essayez de montrer que Batoum serait un vrai « rebelle ». N’est-ce pas inepte cette argumentation. Premièrement parce que vous n’avez aucune preuve, deuxièmement parce que c’est son droit de faire de la politique s’il veut la faire. Il faut comprendre que l’Addec est une association de libres pensées. Des étudiants membres du CPP, du MRC, du RDPC, du SDF, de l’UPC … peuvent militer à l’Addec. D’ailleurs c’est un engagement que l’Addec encourage parce que la politique est la gestion de la cité. Est-ce qu’il serait raisonnable d’interdire aux étudiants de participer à la gestion de leur cité ? Donc gardons-nous des commentaires inutiles.
Je ne sais d’ailleurs si Batoum adhèrera à un parti politique un jour, mais moi je peux dire que je n’adhèrerai jamais au RDPC. C’est mon droit de le dire et je jouis de ce droit, si ça vous choque c’est votre droit. Mais pourquoi vous ne faites pas également référence aux présidents d’association d’étudiants et aux délégués d’étudiants qui pullulent dans nos universités et qui se font ostentatoirement identifier comme membres du RDPC. Ceux-là sont en fait des obéissants, il n’est pas question de braquer le réverbère sur eux. Je constate seulement que ce deux poids deux mesures expose encore plus votre impartialité et je sais à la lecture de cet article que vous n’êtes qu’un chargé de mission avec la mission de le lyncher médiatique. J’attirerai simplement l’attention de vos lecteurs sur le fait que ça soit vous qui faites actuellement de la manipulation et d’ailleurs vos soutiens au rectorat de l’UY1 dans le cas d’espèce qui divulguent les dossiers des étudiants pour les nuire sont des membres du RDPC. En fin de compte, quel est le parti politique qui fait dans la manipulation ?
Yaoundé, le 29 novembre 2015.
Tchaleu Barthélémy
SG Addec/ étudiant à l’ENSPY
© ADDEC : Tchaleu Barthélémy
Thierry Batoum : Le soldat des droits des étudiants :: CAMEROONEngagé dans plusieurs luttes pour le bien être des apprenants dans les universités d’Etats, le président de l’Addec compte aller jusqu’au bout.
Cela fait environ plusieurs années que Thierry Batoum originaire de Ngambè dans la région du Littoral a pris sur lui les combats contre le paiement de la carte d’étudiant au sein des Universités d’Etat. Une lutte téméraire qui a entraîné son interpellation le 16 novembre dernier alors qu’il préparait une marche pacifique au sein du campus de l’université de Yaoundé I pour dénoncer ce qu’il considère comme un abus. Après avoir passé trois nuits dans les cellules du commissariat de Yaoundé 5e, il a comparu pour la première fois le 24 novembre denier devant le Tribunal de première instance du Mfoundi. Le procès qui a duré une quinzaine de minutes a permis à l’accusé d’être signifié des faits qui lui sont reprochés notamment, « la participation à l’organisation d’une manifestation sans autorisation dans un lieu ouvert». Des faits pour lesquels, il plaide non coupable.
Malgré son interpellation et les menaces dont ils ne cessent d’être victime, le président de l’Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec) entend poursuivre son combat jusqu’au bout. « Ce n’est pas le combat d’une seule personne, nous sommes un groupe et nous irons aussi loin que le besoin se fera sentir», confie le jeune avec perspicacité. Troisième et unique garçon d’une fratrie de cinq, son tempérament de protecteur et protégé au sein de sa famille garantit sans doute son moral haut. Engagé dans ses multiples combats liés à la défense des droits des étudiants, Thierry Batoum frappe à toutes les portes peu importe le prix à payer. D’ailleurs en 2013, alors qu’il avait saisi la Commission nationale anticorruption (Conac) pour signifier la vente des cartes d’étudiants au sein des universités d’Etat, il a été suspendu des Universités d’Etat.
Une décision qui n’a pas mis en berne ses actions malgré les propositions que ses compères et lui ont reçu. « Après notre suspension des Universités d’Etat, nous avons reçu des propositions d’exil. Ce que nous avons rejeté avec beaucoup d’énergie. Nous nous sommes dit que se serait lâche », explique ce futur Professeur des lycées d’enseignement général (Pleg). Au-delà de tous ses engagements Thierry a mesuré et continue de mesurer le risque. Le premier coup qu’il reçoit est dans ses études. « La suspension nous a demandé de reprendre les cours en quatrième année alors que nous étions déjà finissants. Du coup, nous ne sommes pas habilité à sortir la semaine prochaine avec nos promotionnaires », relate-t-il avec désolation.