L’ancien directeur des Impôts était attendu ce mercredi 3 décembre au Tribunal criminel spécial pour la suite de l’audition des témoins de l’accusation. Mais son état de santé l’en a empêché.
Le procès de Polycarpe Abah Abah n’a pas eu lieu ce mercredi 3 décembre 2015 au Tribunal criminel spécial (Tcs) de Yaoundé. Pour cause de maladie, l’ancien directeur des Impôts n’a pas pu se présenter à l’audience. D’après ses avocats, il est juste un peu souffrant et est sous repos. Le collège des juges a reporté la cause au 28 décembre prochain.
L’ancien directeur des Impôts (avril 1999-décembre 2004) est accusé du détournement de 1,8 milliards de F Cfa destiné au remboursement de la TVA qui se seraient retrouvés dans son compte personnel à la Commercial Bank of Cameroon courant 2000. A la dernière audience, il est apparu que destinée au compte intitulé « Remboursement de la TVA », un agent de cette banque, sans faire attention, a viré cette somme dans le compte de M. Abah Abah. Après protestation de ce dernier, la banque s’est excusée et le montant a été extourné (débité avec intérêts et ristournes induits) de son compte pour celui de la direction des Impôts.
Détenu dans une prison de haute sécurité au sécrétariat d’Etat à la défense (bureaux du patron de la gendarmerie nationale), Polycarpe Abah Abah y purge depuis le 13 janvier dernier une peine de 25 ans de prison pour « détournements de deniers publics » portant sur plus d’un milliard de FCfa. Il lui est reproché en effet le « non reversement de la part de Tva due au Crédit foncier du Cameroun » ainsi que la non-présentation du compte d’emploi d’une somme destinée au paiement des temporaires d’un montant de plus d’un milliard de F CFA.
Mais d’après ses avocats, s’agissant de la Tva, cette quote-part a bel et bien été reversée trimestriellement jusqu’en septembre 2003, sur ordre du ministre des Finances de l’époque. Au moment où il fallait honorer cet engagement pour le compte du dernier trimestre de l’année au mois de décembre, un décret du Premier Ministre en date du 20 décembre 2003 a transformé les comptes de la Direction des Impôts en poste comptable du Trésor soumis à la seule signature du ministre des Finances.
Pour ce qui est du paiement des temporaires, son conseil a démontré qu’il n’avait pas manipulé de fonds pour en justifier le compte d’emploi. Depuis mars dernier, Polycarpe Abah Abah est reconnu comme prisonnier politique par le Comité de libération des prisonniers politiques au Cameroun (Cl2p), une Ong basée en France.