Dans un geste d’humilité nous ne cesserons jamais d’implorer le “bon cœur” de notre Président à vie aimé Paul Biya, afin qu’il libère enfin, “cette personne”, qui n’est autre que l’avocate Franco-camerounaise Lydienne Eyoum séquestrée parce qu’elle aurait “détourné” ses propres honoraires.
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Face à l’arbitraire d’un régime totalitaire, il faut ainsi parfois savoir tout encaisser, y compris la mauvaise foi d’un Chef de l’État d’un pays qui nous est aussi cher que le Cameroun, notamment à l’égard de ceux qu’il désigne comme des détourneurs de fonds publics, et que notre organisation a l’objectivité d’assimiler – dans des cas bien spécifiés – à des prisonniers politiques.
Me Lydienne Eyoum, la suppliciée du Renouveau*
Retour sur le destin tragique d’une pépite du barreau camerounais reconnue par ses pairs. Prise dans les griffes d’une machine politico-judiciaire qui ne veut pas la lâcher.
Article écrit par Fabienne Debarge et Joël Didier Engo, à l’occasion de la journée internationale de la femme le 08 mars dernier, et inspiré de l’article de Michel Mbiem Tong ,«Cameroun, spécial 08 mars, Maître Lydienne Yen Eyoum, la suppliciée du Renouveau», hurinews.com
La vie de Me Lydienne Yen Eyoum, âgée aujourd’hui de 55 ans, a basculé un certain 8 janvier 2010 au quartier Hippodrome de Yaoundé. Interpellée par des membres d’une unité spéciale de la police camerounaise lourdement armés, brutalement installée dans une camionnette entourée d’hommes en tenue, Lydienne Eyoum commence sa descente aux enfers: garde à vue pendant deux (02) jours, déferrement devant le juge, suivi immédiatement d’une interminable détention provisoire à la prison centrale de sinistre réputation de Kondengui à Yaoundé.
Le cœur du problème? Une somme de 1, 077 milliards de F Cfa, que son client de longue date (l’État du Cameroun) lui reproche d’avoir perçu de façon indue, alors qu’elle avait engagé pour son compte une procédure de contestation des modes de recouvrement des créances dudit État auprès – entre-autres – de la filiale camerounaise de la banque française Société Générale, la Société Générale de Banque du Cameroun (SGBC).
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Les dés sont jetés…
Aujourd’hui, cela fait plus de cinq (05) ans que Me Lydienne Yen Eyoum se trouve privée de liberté pour un prétendu crime de détournement de deniers publics qu’elle n’a pas commis. Mise en détention en 2010 sur une simple lettre de cachet, elle a été condamnée le 25 septembre 2014 à 25 années de prison au terme d’une autre parodie de procès.
Dans cette période tragique que vit Me Lydienne Yen Eyoum, la peine de 25 années de prison n’est pas le fardeau le plus lourd à porter. En effet le quotidien d’une journée à Kodengui – univers carcéral concentrationnaire, malodorant, bruyant, et insalubre – est un marathon de survie au jour le jour. Lydienne doit supporter encore et encore ce supplice dans un état de santé parfois chancelant, dans l’interminable attente d’une éventuelle “grâce” du Président de la République du Cameroun, Paul BIYA.
Triste destin, pourrait-on conclure, dans un fatalisme doublé de résignation.
Non, Lydienne doit sortir de cet enfer parce qu’elle est innocente. Juste devrons-nous redoubler d’effort afin qu’elle recouvre son entière liberté, son honneur de citoyenne franco-camerounaise, de femme, épouse et mère bafouée.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques au Cameroun (CL2P)