Ministre, Président de conseil d’administration (PCA), Sénat, Assemblée Nationale, Délégué du Gouvernement, Directeur général etc, voilà quelques institutions qui ont à leur tête des ‘Hommes’ dont les âges varient entre 70 et 96 ans. En effet, le journal d’enquêtes et d’informations Le Soir n° 484 du lundi 14 décembre 2015 revient sur les raisons qui pousseraient le Chef de l’État Paul Biya à maintenir ces vieillards à la mangeoire. Selon un proche de Biya (sous anonymat ndlr): «La fidélité en amitié du président Paul Biya est incontestable. Ne connaissant pas bien les jeunes, il aurait peur de faire confiance à la jeunesse. Car, plusieurs parmi ces jeunes parlent beaucoup. La discrétion serait un caractère très appréciée par le prince. Il éprouve une affection particulière envers ses amis qui sont visiblement discret à ses yeux. D’ailleurs selon le prince, ces octogénaires abattent un travail exemplaire.».
Profitant de la confiance à leur endroit accordée par le Chef de l’État, tous s’accrochent et broutent l’herbe verte que leur donne gratuitement les postes qu’ils occupent. Ils sont nombreux qui croupissent sous le poids de l’âge, selon le journal. On peut citer entre autres Chief Mukete 96 ans, PCA de Camtel; Niat Njifendji Marcel 81 ans, Président du Sénat; Ousmane Mey 86 ans Pca de la Cnps; Philémon Yang 75 ans, Premier ministre; Cavaye Yeguie Djibril 74 ans, Président de l’Assemblée Nationale; William Eteki Mboumoua 87 ans, Président de la Croix rouge; Gilbert Tsimi Evouna 72 ans, Délégué du Gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé, pour ne citer que ceux là.
Certains sont même plus que présents dans le cercle restreints du Chef de l’État. Ils seraient même les premiers à être au courant des mouvements à venir au sein du Gouvernement. L’exemple est pris par le journal sur Foumane Akame, homme d’un autre âge, discret, qui serait d’après un proche de Biya «le confident du président parce que ses causeries avec le Chef de l’État ne se retrouvent jamais dans la rue comme le font la plupart des gens du Dja et Lobo. Si vous serez arrêté, il est le premier après Biya à le savoir. Tous les ministres du Sud et même des autres régions du Cameroun ne manquent pas de lui faire des salamalecs….»
Ce n’est pas tout! De Yang Philémon en passant par Mbarga Nguélé ou William Eteki Mboumoua, certains reçoivent personnellement des coups de fils du Président, chacun selon un rôle précis qu’il joue auprès de «l’Homme Lion».
Par Lore SOUHE | Cameroon-Info.Net
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Philémon Yang somme les agents admis à la retraite à cesser le service
Le Premier Ministre dénonce le non-respect des règles régissant la mise à la retraite des agents publics. Des pratiques qui, selon lui, transgressent les directives du Chef de l’État Paul Biya.
Dans une circulaire datée du 12 novembre 2015, le Premier Ministre (PM), Philémon Yang, interpelle les membres du gouvernement sur la cessation de service des agents publics admis à faire valoir leur droit à la retraite. Le PM indique en effet que son «attention a été appelée de manière récurrente sur le fait que les règles régissant l’admission des agents publics à la retraite ne sont plus systématiquement observées dans certaines administrations et, lorsqu’elles le sont, font l’objet d’une application différenciée et discriminatoire», peut-on lire dans les colonnes du quotidien Mutations qui relaie l’information dans son édition en kiosque le lundi 14 décembre 2015.
Philémon Yang écrit qu’«une telle situation constitue, comme le rappelait déjà la circulaire n°009/Cab/Pm du 29 décembre 1994 relative à la cessation de service des agents publics, une violation flagrante des règles et principes de fonctionnement qui fondent la gestion des ressources humaines de l’État, consacrés par le statut général de la fonction publique, ainsi que les différents statuts particuliers et spéciaux».
Il condamne par ailleurs «toutes les manœuvres et tous les artifices visant à retarder l’effectivité de l’admission d’un agent public à la retraite ou à prolonger irrégulièrement le lien fonctionnel qui l’unit au service public». Des pratiques peu orthodoxes qui constituent d’après le chef du gouvernement, «autant de transgressions de la directive permanente du Président de la République contenue dans l’instruction générale n°002 du 04 juin 1998».
Cette instruction présidentielle précisait que «les ministres doivent veiller à ce que les fonctionnaires placés sous leur autorité et admis à faire valoir leurs droits à la retraite, libèrent effectivement à temps le service et soient, lorsqu’ils exercent des fonctions de responsabilité, remplacés par leurs collaborateurs appelés réglementairement à assurer l’intérim».
Au-delà des retraités en sursis dans la fonction publique, Mutations précise que Philémon Yang instruit aux membres du gouvernement de débarrasser l’administration des personnes ayant un statut ambigüe avec elle. D’autant que «la présence au sein de l’appareil de l’État des personnes aux liens juridiques incertains avec l’administration, induit un risque non négligeable pour les pouvoirs publics quant à la validité juridique des actes qu’elles posent», constate le PM.
Onana N. Aaron | Cameroon-Info.Net
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OPÉRATION «RETRAITE POUR L’AMOUR DE LA PATRIE »
Il n’y a en effet pas de raison que des personnalités de plus de 70-80 ans et plus – pour la plupart jamais élues ou élues frauduleusement- continuent de se maintenir indéfiniment à la tête de l’État du Cameroun, en exigeant que d’autres fonctionnaires aillent à la retraite.
Le renouvellement de la fonction publique et de la classe politique au Cameroun passe aussi par le départ définitif à la retraite des septuagénaires et octogénaires qui retiennent ce pays en otage depuis 33 ans.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques au Cameroun (CL2P)