Je suis allé ce mardi 19 janvier 2016 au Sénat pour une conférence de presse aux côtés du Sénateur Jean-Yves LECONTE, Sénateur (PS) des Français établis hors de France.
Cette conférence concernait Lydienne YEN EYOUM, une Française détenue comme je l’ai été moi-même pendant 17 ans, de façon arbitraire au Cameroun, comme l’a dénoncé le Groupe de Travail de l’ONU sur la Détention Arbitraire. Lydienne YEN EYOUM entre aujourd’hui dans sa 7ème année de détention. Et le Sénateur Jean-Yves LECONTE et moi-même sommes engagés, depuis longtemps, pour obtenir sa libération, en application de la décision du Groupe de Travail de l’ONU sur la Détention Arbitraire.
Lors de cette conférence de presse, Jean-Yves LECONTE a exprimé : « son entière confiance dans les engagements exprimés par les plus hautes autorités, Mr. Hollande et Mr. Biya, à Yaoundé » sur ce dossier. J’ai de mon côté rappelé ma profonde conviction que dans un cas comme celui de Lydienne YEN EYOUM : « il ne faut pas évoquer le dossier mais le négocier, il faut créer un climat de négociation où la France reconnaît la lutte contre la corruption du Cameroun, mais pousse également le Cameroun a reconsidérer le cas de Lydienne« . Ma conviction est que la France et le Cameroun doivent œuvrer ensemble pour le renforcement des mécanismes de l’ONU contre la détention arbitraire et pour l’applicabilité de ses décisions.
Le Groupe de Travail de l’ONU sur la Détention Arbitraire a rendu deux décisions, concernant Lydienne EYOUM et moi-même, qui doivent être appliquées. Elles visent notre libération, qui est intervenue dans mon cas le 24 février 2014, une sanction contre les auteurs des détentions arbitraires, et une complète indemnisation.
Avec le Sénateur Jean-Yves LECONTE, nous sommes également revenus sur mon projet de créer un Organisme de suivi des anciens détenus arbitraires et anciens otages. Un projet de Mission d’information sur la création de cet organisme et sa nécessité est en cours pour être présenté à la Commission des Affaires Etrangères du Sénat. Le Président de la République du Cameroun, Paul Biya, a déclaré le 6 juin 2014 à Yaoundé : « La paix par le Droit est donc possible. A condition que les États reconnaissent la primauté du droit international et le rôle prééminent des Nations Unies« . Il est temps de passer de la parole aux actes.