COMMUNIQUE DE PRESSE.
Cinq (5) ans après le début de la crise post-électorale, et quatorze (14) ans après le début des exactions subies par les populations civiles principalement à l’Ouest de la Côte d’Ivoire, et qui ont été ciblées du fait de leur appartenance au groupe ethnique Wê, aucun membre des forces pro-Ouattara suspecté d’avoir commis ces graves crimes contre l’humanité n’a été poursuivi par Madame le Procureur près la Cour Pénale Internationale.
Face à ce désespoir et à cette négligence coupable, 1073 victimes et leurs ayants droit ont décidé d’adresser des demandes de participation au Service concerné de la Cour Pénale Internationale.
Parallèlement, un document de dénonciation de crimes accompagné des éléments de preuves a été également adressé au Bureau du Procureur.
Des centaines de victimes du groupe ethnique Wê continuent de se mobiliser en vue de saisir également la Section de Participation des Victimes et des Réparations de la Cour Pénale Internationale.
De par le nombre important des victimes, l’ancienneté des crimes subis en 2002, leur degré de cruauté renouvelé en 2011 puis en 2012 et cela de manière aussi ostentatoire, les victimes s’étonnent de l’inertie du Procureur de la CPI, alors qu’elles continuent de subir de nouveaux crimes et les conséquences des exactions déjà subies surtout dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire.
Ce sentiment d’invincibilité et d’impunité qui se développe chez les forces pro-Ouattara, auteurs présumés de ces crimes, qui ont de surcroît bénéficié de promotions de la part du pouvoir ivoirien, et cela manifestement à titre de récompense, leur laisse tout le temps nécessaire pour faire disparaître les preuves.
Ces 1073 victimes ayant subi les pires souffrances, dont 230 enfants, attendent de Madame le Procureur BENSOUDA, qui est pratiquement arrivée à la moitié de son mandat, des poursuites à l’encontre de ces individus afin que la Cour Pénale Internationale ne perde pas le peu de crédibilité qui lui reste face aux critiques grandissantes dont elle fait l’objet.
Pour le Collectif des Avocats des Victimes,
Habiba TOURE