En envisageant le retrait des pays du continent de la Cour Pénale Internationale, l’UA pourrait ainsi délivrer une sorte de permis de tuer à des hommes dits forts qui règnent par la terreur meurtrière sur leurs ressortissants, à l’instar de ce que les populations du Burundi endurent en ce moment. Même si malheureusement la logique qui a prévalu jusqu’ici dans les poursuites de la CPI est inégale.
Le retrait de l’Afrique de la Cour Pénale Internationale était devenu inévitable et prévisible…Car une Cour internationale de Justice ne peut prioritairement inculper et juger des dirigeants issus d’une seule ère géographique, quand bien même tant de crimes de masse seraient imputables à certains.
Est-ce pour autant que l’Union Africaine est à même de mettre en place un mécanisme juridictionnel impartial, capable notamment de mettre fin à l’impunité dont jouissent des criminels d’État sur le continent? Il est permis d’en douter sérieusement, au regard de l’instinct de solidarité qui prévaut entre les inamovibles tyrans sanguinaires au nom – arguent-ils souvent – de la souveraineté de leurs États.
Nous restons néanmoins persuadés que le droit d’ingérence humanitaire a été une des grandes avancées du droit international, notamment pour la protection des populations civiles en Afrique, et l’UA aurait tort de délivrer ainsi une sorte de permis de tuer à des hommes dits forts qui règnent par la terreur meurtrière sur leurs ressortissants, à l’instar de ce que les populations du Burundi endurent en ce moment .
Nous ne pourrons pas nous plaindre en permanence de l’indifférence relative de la communauté internationale par rapport aux drames qui continuent d’ensanglanter notre continent, si nous nous révélons incapables de mettre un terme définitif à ces tyrannies d’un autre temps avec leur lot de crimes contre l’humanité et parfois de génocides.
Joël Didier Engo
Président du Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)