Le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie a adressé une lettre au Président de la République lui demandant de ne pas se présenter à l’élection de 2018.
Le bal des motions de soutien est définitivement lancé dans les différentes régions du Cameroun. Les militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) multiplient depuis quelques jours des motions de soutien pour un appel à la candidature de leur président national à la Présidentielle de 2018. Après les militants du département du Wouri, c’est au tour du Manidem d’adresser sa motion de soutien non pas pour soutenir le président Biya, mais pour l’exhorter à ne pas suivre ses propagandistes. Le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie a également adressé sa lettre auprès du Gouverneur de la région du Littoral. Ses raisons sont les suivantes : « le Kamerun ne va pas bien. Si le développement économique et social piétine, c’est parce que notre économie est assujettie aux intérêts exogènes. La pauvreté et la misère sont grandissantes, conséquences de la prévarication organisée de nos ressources ». Tout cela, d’après le parti politique, ajouté au fait que le progrès et la justice sociale ne sont pas à l’ordre du jour.
Voilà ce qui pousse le Manidem à dire non à une nouvelle candidature du chef de l’État. Par contre, le mouvement propose d’organiser des assises nationales où les forces représentatives du peuple vont se retrouver pour débattre de l’avenir du Kamerun ; de procéder à la révision du code électoral de façon consensuelle afin de l’arrimer aux normes internationales ; d’organiser des élections générales transparentes et équitables. Pour les militants du Manidem, en prenant en compte ces propositions, «Paul Biya, non seulement ouvrira un avenir radieux au pays et aux Camerounais, mais encore rentrera de manière glorieuse dans l’histoire de l’Afrique ». Il est question de l’avis du président de ce parti, Dieudonné Yebga, de dire non « aux ennemis de la démocratie et oui à un Kamerun nouveau dans l’alternance. Ce n’est pas le statu quo qui peut améliorer la situation décrite plus haut que traverse le pays ».
Par ailleurs, à propos du Manidem né en mars 1995, les militants soutiennent que l’identité du parti s’affirme quotidiennement avec le travail « que nous faisons pour que ce pays se redresse. Cette identité n’est plus liée du tout à notre ancienne appartenance à l’Upc bien que nous sommes héritiers des fils spirituels de Um Nyobe ». Selon Anicet Ekane, figure emblématique dudit parti : «le Manidem est le seul et peut-être l’unique véritable parti politique dans le sens étymologique du terme. Nous en voulons pour preuve que nous sommes le seul parti véritablement démocratique. Nous sommes un parti où il y a une certaine élaboration collective de nos points de vue, de notre programme, de notre démarche », déclarait-il dans une interview réalisée en 2003 par notre confrère Le Messager. Et d’ajouter : «Le Manidem est un parti qui a pris pour fondement de base la promiscuité avec les masses populaires, avec le peuple camerounais. Pour reprendre la belle expression employée par le camarade Dikoumè Mbonjo, c’est que le Manidem est isolé avec les masses».
Linda Mbiapa, stg