“Apprenez que ce n’est pas parce qu’il vous a touché qu’un homme laisse ses empreintes sur votre corps. Pas parce que vous l’avez aimé qu’il pose à jamais une serrure sur votre cœur. Pas parce qu’il vous fait un cadeau que vous devenez sa créature. Ce pouvoir-là, vous seule le donnez et le reprenez, c’est votre privilège.”
HEMLEY BOUM*, romancière camerounaise: “Lettre à NATHALIE KOAH” .
Que ce fut littéralement terrifiant de subir pendant des jours en France un matraquage médiatique sans précédent sur le Cameroun, qui a pu laisser penser à certains Français que la seule littérature de qualité et engagée au pays de Mongo Beti et d’Achille Mbembe relève de la “pornographie”…
Que non!
J’en suis presque au point de remercier la noble institution judiciaire française de venir – bien malgré elle – redorer l’honneur souillé de tant de femmes et d’hommes de culture du Cameroun, en interdisant la publication de ce livre indécent en France.
Il faut espérer maintenant que les médias hexagonaux couvriront aussi avec la même frénésie les multiples violations des droits de l’Homme au Cameroun, en mettant notamment l’accent sur le soutien apporté depuis 34 ans par une partie de la classe politique française à un despote de 83 ans, qui s’apprête une énième fois à tripatouiller la constitution de son pays pour se maintenir à vie au pouvoir.
Car c’est véritablement dans une quasi indifférence que des organisations de la société civile comme la nôtre (http://www.cl2p.org) et tant d’autres activistes essayent de porter ces questions dites sensibles (mais d’importance pour l’avenir des Camerounais-e-s) à la connaissance des Français, sans jamais rencontrer le même succès que Mme Koah, qui s’est vue offrir la quasi totalité des plateaux de télévision et de radios de France en quelques jours.
À croire qu’elle recèle effectivement de cet insoupçonnable talent, pas à la portée du commun des défenseurs des droits humains, et singulièrement des droits des femmes au Cameroun.
Joël Didier Engo
Président du Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
*HEMLEY BOUM, romancière camerounaise: “Lettre à NATHALIE KOAH”