Pour Prosper Nkou Mvondo le Cameroun a besoin d’un homme neuf à la tête de l’État
« Dans les traditions africaines, un homme de 83 ans ne va ni au champ, ni à la chasse, ni à la pêche ; il dort, il mange, il raconte de belles histoires à ses petits-enfants et arrière-petits-enfants. Il ne travaille plus pour les autres; les autres travaillent pour lui. Ceux qui font des appels pour que le président Paul Biya se représente ont visiblement perdu la raison. »
Dans une interview accordée au quotidien Mutations du mercredi 2 mars 2016, le porte parole de «2018: Tout sauf Paul Biya» Prosper Nkou Mvondo, avoue avoir voté pour Paul Biya aux élections présidentielles de 2011 «parce que je ne trouvais pas mieux sur la liste des candidats», explique-t-il. De plus Prosper Nkou Mvondo sait que c’était un énième mandat pour le Président de la République mais se consolait sur le fait que ce soit le dernier. A présent il l’invite à prendre une retraite «méritée». «Je suis aujourd’hui déçu de découvrir qu’il met tout en œuvre pour s’éterniser au pouvoir. visiblement, il se comporte comme si le Cameroun était sa propriété privée», dit-il dépité.
Concernant la manifestation du parti Univers qui a regroupé des milliers de personnes à Ngaoundéré pour expliquer à l’opinion le concept «2018: Tout sauf Paul Biya», le porte parole du mouvement dit avoir fait une simple déclaration de manifestation publique à la sous-préfecture. «J’ai fait parvenir la déclaration du congrès du parti Univers par voie d’huissier de justice, et immédiatement le sous préfet m’a délivré le récépissé prévu par la loi», explique-t-il simplement, interpellé par le fait que les autorités administratives ne délivrent pas aussi simplement le précieux document, surtout pour une manifestation contre Paul Biya.
Pour lui, «le sous préfet de Ngaoundéré II n’a fait que son travail, et il a bien fait». Conscient des difficultés liées aux manigances de la puissante machine qu’est le RDPC, le porte parole du mouvement ne s’avoue tout de même pas vaincu d’avance. «Nous allons d’abord mener la bataille sans nous avouer vaincu d’avance. La machine dont vous parlez est effectivement puissante. Mais sa fragilité vient de son illégitimité. La machine est animée par des hommes qui ont peur, parce qu’ils ont beaucoup de chose à se reprocher». Mais il est temps pour lui de prendre sa retraite. «Dans nos traditions africaines, un homme de 83 ans ne va ni au champ, ni à la chasse, ni à la pêche: il dort, il mange, il raconte de belles histoires à ses petites enfants… Il ne travaille plus pour les autres, ce sont les jeunes qui travaillent pour lui. Vous comprenez que notre problème en ce moment c’est Paul Biya».
Le mouvement reconnait que Paul Biya n’a pas uniquement un bilan négatif de ses «multiples» mandats. «Nous lui devons beaucoup de choses. Il a fait ce que Dieu lui a permis de faire. Mais chaque chose a son temps; chaque présidence a son temps. Le président Paul Biya a fait son temps. Qu’il laisse le temps et l’espace à quelqu’un d’autre».
Géraldine IVAHA, Cameroon-info.net