L’actualité politique du Cameroun est marquée par les appels à la candidature présidentielle des partisans de Paul BIYA (83 ans, 34 ans de règne). À côté remontent de plus en plus à la surface des contre appels, venant des partis d’opposition, de la société civile, et des leaders d’opinion…auxquels il faut joindra désormais une proposition saugrenue d’une immunité juridictionnelle.
Mais on argue généralement des garanties d’immunité pour un tyran et sa famille, que lorsque ceux-ci consentent préalablement et de leur vivant à jouer pleinement le jeu de la démocratie réelle et du respect de l’État de Droit.
Dans le cas de M. BIYA, nous nous en éloignons étonnamment chaque jour au Cameroun. L’hypothèse de garanties d’immunité à lui accorder, n’a donc jamais paru autant saugrenue qu’aujourd’hui..De toute évidence elle n’entamera pas la détermination des victimes de sa machine de terreur, notamment devant d’autres ressorts juridictionnels. Personne d’autre que Paul BIYA ne peut changer cet état de fait de son vivant, et éviter cette échéance qui se profile dangereusement à l’horizon pour ses proches et ses principaux lieutenants.
Il faudrait pour cela qu’il en prenne rapidement conscience du haut de ses 83 printemps (officiel). Sa proximité affichée et revendiquée avec certaines personnalités du sérail politique français comme Alain Juppé – déjà considéré Président de la République Française à Yaoundé – n’y changera rien.
Bien au contraire….
Car M. Juppé du haut de sa toute puissance Élyséenne n’empêchera pas que des organisations structurées de la société civile demandent des comptes à un despote africain et/ou à tous ceux qui l’auront accompagné pendant 34 ans (voire plus) dans une entreprise planifiée et exécutée de démolition des carrières, des familles, des vies humaines…. dans le seul et unique but de pérenniser sa dictature.
Le favori des sondages à la primaire républicaine doit savoir que l’ancien Pré-carré français en Afrique sera – lui aussi – de moins en moins une zone de prédilection pour les alliances et les accointances personnelles les plus contre-nature.
Joël Didier Engo, Président du CL2P