Dans l’observation de la scène politique africaine, ce que je perçois comme terriblement désolant, c’est que quand un peuple souffre et se bat de toutes ses forces contre un ennemi d’apparence implacable, ses co-souffrants voisins, qui souffrent pourtant d’exactement la même cause, ne lèvent pas même le petit doigt. Pire, ils ne se sentent pas concernés.
Nous sommes pourtant plus que jamais à l’ère des hold-up constitutionnels et électoraux avec un musellement dans une violence politique intolérable, tant psychologique que physique, du peuple qui élira dans le calme et la transparence le “Choix du Peuple”.
Finalement chacun nage à contre-courant dans son petit coin et dans l’isolement. Du coup, on a le sentiment que le dictateur bien-aimé continue à avancer sous couvert d’une impunité de plus en plus assourdissante.
Le manque de ressources certes, autant humaines qu’économiques. Mais avant tout principalement le déficit de conscience, de vision à long terme et le courage civil.
Il manquerait pourtant de peu…. surtout quand on voit des choses aussi futiles qu’un concert de sifflets ou des appels au rassemblement pacifique sur Facebook effrayer le fossoyeur de la nation.
Ce qui terrorise avant tout les tyrans c’est l’union des forces. Du concert de sifflets ou de casseroles aux réseaux sociaux et la communication entre militants par sms, la faille est là.
Une vision consensuelle de l’ennemi commun et de l’objectif, la stratégie, l’organisation, l’incorruptibilité
le sens du sacrifice pour un objectif précis) et la vigilance face à la récupération politique, les amalgames et autres raccourcis réducteurs, “suffiraient” à atteindre un développement intéressant vers une émancipation efficace.
Plus facilement dit que fait, bien sûr.
Mais en tout cas pas impossible.
Par Rebecca Tickle, Journaliste