Les commissaires Essomba et Mbouyom sont pourtant cités par l’Accusation et la Défense, dans un procès kafkaïen présidé par l’épouse du Directeur Générale de la Recherche Extérieure (DGRE), Mme Abega Mbezoa épouse Eko Eko Léopold Maxime
Le 15 avril dernier au cours du procès de Me Abdoulaye Harissou et Aboubakary Siddiki, le commissaire du Gouvernement a rendu publique la correspondance des commissaires Essomba et Mbouyom cités par l’accusation et par ailleurs présentés comme des témoins de la Défense. Dans ladite correspondance ces deux commissaires en service à la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE) signifient leur refus de se présenter à la barre. «Avant le début de cette audience, je suis allé au cabinet du Délégué Général à la Sûreté Nationale pour le rencontrer. Mais jusqu’au moment où je quittais les lieux, il n’était pas encore arrivé à son bureau. Le tribunal va continuer à mobiliser ses ressources pour obtenir leur présence devant la barre», a déclaré le commissaire du Gouvernement, dans les colonnes du quotidien Le Jour du 18 avril 2016.
Le journal précise que cette action du commissaire du Gouvernement avait pour but d’obtenir de Martin Mbarga Nguele, le Délégué Général à la Sûreté Nationale, l’ordre de faire venir au tribunal militaire de Yaoundé les deux commissaires pour qu’ils comparaissent. Ce 15 avril, il était prévu «l’audition des témoins de l’accusation qui devait marquer l’ouverture des débats de l’affaire dans laquelle Me Abdoulaye Harissou et Aboubakary Siddiki sont accusés de complicité d’assassinat, de détention d’armes de guerre et des munitions, d’outrages au Président de la République», indique Le Jour.
Il est à noter que les journalistes Rodrigue Tongue, Baba Wame et Felix Cyriaque Ebole Bola sont également poursuivis par la justice camerounaise dans le cadre de cette affaire. En 2014 ces journalistes accusés dans cette procédure pour «non-dénonciation» avaient envoyé une correspondance au DGSN. Ils cherchaient à recouper «l’information selon laquelle un certain «douksaga» serait dans un hôtel attendant que le régime lui donne une rançon pour démobiliser ses troupes qui préparaient un mouvement d’insurrection contre les institutions en place». Le DGSN avait donc transmis la note à la DGRE. C’est comme ça que les journalistes ont pu être en contact avec les commissaires Essomba et Mbouyom.
Rodrigue Tongue, Baba Wame et Felix Cyriaque Ebole Bola sont co-accusés de Me Harissou et Aboubakary Siddiki. En octobre 2014 ils ont été inculpés pour non-dénonciation, et placés sous surveillance judiciaire. Quelques mois après, la mesure avait été levée. La présidente du tribunal Madame Abega Mbezoa épouse Eko Eko a décidé de renvoyer l’audience à la date du 13 mai 2016 une fois de plus pour la citation des témoins de l’accusation et pour la recomposition du tribunal.
La défense a émis le souhait de voir Mme Eko Eko être dessaisie du dossier. La raison avancée étant qu’elle est l’épouse du patron de la DGRE, Léopold Maxime Eko Eko.
Source : Liliane J. Ndangue | Cameroon-Info.Net
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