Une démarche d’apparence naïve voire irréaliste : croire que de simples citoyens peuvent par une réunion ou une assemblée rassembler collectivement des forces pour un projet de société…telle est l’approche du mouvement Nuit Debout qui depuis fait date.
C’est dans cette optique qu’un groupe de militants pour une alternative démocratique et sociale au Cameroun ont souhaité tenir un débat de 19h00 à 20h00 place de la République à Paris, convié par la Commission Internationale de Nuit Debout. Pour eux, il est clair que la société civile camerounaise ne saurait rester à l’écart de la convergence des luttes de Nuit Debout en faveur d’un mieux-être social, d’une meilleure répartition des richesses et d’un renouvellement ou d’une renaissance démocratique.
Le débat est posé : Où en est la démocratie camerounaise pour qu’aujourd’hui des citoyen-ne-s soit obligé-e-s d’interpeller d’autres citoyens, aussi bien à Yaoundé qu’à Paris, afin de construire ensemble une société plus juste et équitable pour ses ressortissants.
Si les valeurs humanistes et la solidarité ne prévalent pas en 2017 alors que deviendra le Cameroun? Faudra-t-il accepter comme une fatalité que la jeunesse fuie le pays et meurt aux portes d’une l’Europe forteresse? Faudra-t-il accepter pour les uns les faveurs et les conditions d’un marché du travail complètement dévoyé et voué au clientélisme et au passe-droit et pour les autres l’économie informelle dégradante où les droits régressent voire n’existent plus? Faudra-t-il que l’homme ou la femme camerounais-e se résigne à renoncer à exercer sa citoyenneté pour n’être plus qu’un consommateur ou une consommatrice de bière? Faudra-t-il renoncer pour toujours à une école républicaine porteuse d’ascension sociale et à des conditions de vie décentes et dignes de ce nom?
Autant de sujets qui font échos au mouvement “Vendredi noir”, à la restauration de l’État de droit avec la fin des emprisonnements politiques, et l’avènement d’une transition ou alternance démocratique au Cameroun. La démarche de l’opération « vendredi noir » est importante car elle s’inscrit au calendrier des revendications constantes visant un Cameroun plus positif, qui lutte contre toute modification de la constitution à des fins personnelles, tout en revendiquant les droits élémentaires de santé, d’eau potable et d’énergie.
Si contre vents et marées, le régime de Paul BIYA n’a qu’une obsession: tripatouiller par la force la constitution, pour effectuer un autre hold-up électoral, la société civile ne demande qu’une chose: mobiliser pour le Cameroun avant qu’il ne soit tard.
OYONO ZAFRAN