Reporters Sans Frontières (RSF) a publié le 20 avril 2016, son classement sur l’état de la liberté de la presse dans le monde. Le Cameroun gagne 7 places par rapport à 2015. Le pays de Paul Biya est parti de 133e place au 126e rang. Mais il reste encore parmi les derniers en matière de liberté de la presse, malgré la floraison de médias.
Le chapitre que RSF consacre au Cameroun est intitulé «Des radios sous la menace permanente d’une fermeture». L’ONG internationale y écrit que « Presse écrite et audiovisuel sont florissants au Cameroun, mais les nombreuses radios présentes sur l’ensemble du territoire n’ont pas reçu leur agrément définitif. Une technique utilisée par le gouvernement pour les garder sous la menace permanente d’une fermeture. Deux d’entre elles ont ainsi arrêté de diffuser à Bafoussam, à l’ouest du pays, parce qu’elles avaient déplu au gouvernement de Paul Biya. De leur côté, les journalistes qui dérangent sont facilement mis aux arrêts ou accusés de “terrorisme”. Motif vague qui permet des arrestations arbitraires», dit RSF.
La Nouvelle Expression (LNE) indique que ce classement selon RSF est fonction du degré de la liberté dont jouissent les professionnels des médias. « Le classement est donc une photographie de la situation de la liberté de la presse, fondée sur une appréciation du pluralisme, de l’indépendance des médias, de la qualité du cadre légal et de la sécurité des journalistes dans ces pays. Il n’est donc pas un palmarès des politiques publiques, même si les gouvernements ont naturellement une responsabilité importante. Il n’est pas non plus un indicateur de la qualité de la production journalistique dans un pays», nuance LNE.
La Namibie (17e) est le premier pays africain sur ce classement. Viennent ensuite le Ghana (26e), le Cap-Vert (32e), l’Afrique du Sud (39e) et la Burkina Faso (42e), et le Botswana (43e). La Finlande est le pays le mieux classé alors que l’Érythrée le moins ouvert en matière de liberté de la presse.
Le classement de RSF existe depuis 2002. Selon l’ONG, il « repose sur une mesure de la situation de la liberté de la presse, fondée sur une appréciation du pluralisme, de l’indépendance des médias, de la qualité du cadre légal et de la sécurité des journalistes dans 180 pays. Il est établi grâce à un questionnaire proposé en vingt langues à des experts du monde entier. À cette analyse qualitative s’ajoute un relevé quantitatif des violences commises contre les journalistes sur la période prise en compte».
Jean-Marie Nkoussa, Cameroon-info.net