Une fois de plus, l’audience de l’affaire qui oppose le ministère public à Abdoulaye Harissou, le notaire de Marafa et à Aboubakary Siddikia, été renvoyée. Il faut désormais attendre le 15 juin prochain pour connaître la suite que la justice camerounaise donnera à ladite affaire.
Selon le quotidien Mutations édition du 19 mai 2016, le 18 mai dernier, il n’a pas fallu «plus de 19 minutes» au juge pour mettre fin à l’audience du jour. Juste le temps pour lui de constater l’absence des accusés suscités. «Ils n’ont pas pu être extraits de la prison centrale de Kondengui», a déclaré l’un des avocats présents au Tribunal Militaire de Yaoundé.
Il faut dire que le 15 avril 2016, l’audience n’avait non plus duré. Le Commissaire du Gouvernement avait signifié au Tribunal le refus de se présenter à la barre de deux commissaires de police en service à la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE). Les Commissaires Essomba et Mbouyom sont cités par l’accusation et par ailleurs présentés comme des témoins de la défense.
À titre de rappel, il est à noter que les journalistes Félix Ebolé Bola de Mutations, Rodrigue Ntongué de Canal 2 international et Baba Wame le Président de l’Association des cyber journalistes font l’objet des poursuites judiciaires dans le cadre de cette affaire. Ils comparaissent libres. Et ils doivent répondre de l’accusation de non-dénonciation des faits susceptibles de nuire à la défense nationale.
Les autres accusés Abdoulaye Harissou et Aboubakary Siddiki sont accusés pour leur part de complicité d’assassinat, port et détention illégale d’armes et de munitions de guerre, bande armée, complicité d’hostilité contre la patrie et complicité de révolution.
Une parodie de justice militaire aux ordres de la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE)
Dans ce procès Kafkaïen la présidente n’est autre que l’épouse du Directeur Général de la Recherche Extérieure (DGRE), Mme Abega Mbezoa épouse Eko Eko Léopold Maxime
Au Cameroun la lutte légitime contre le terrorisme rime hélas avec la restriction des libertés et la répression politique. Le notaire Abdoulaye Harissou et le chef d’entreprise Aboubakar Sidiki, tous les deux des opposants politiques originaires du Nord où sévit le groupe terroriste Boko Haram, sont ainsi les victimes d’une cabale judiciaire orchestrée par les sécurocrates du régime en place.
Nous renouvelons notre appel à leur libération immédiate et sans autre simulacre de procès.
Monsieur Le Président Paul BIYA, l’instrumentalisation politique de la Justice au Cameroun est devenue consternante et pathétique. De grâce ayez le courage d’y mettre urgemment un terme, en commençant par libérer Me Abdoulaye Harissou et M. Aboubakar Sidiki.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)