Certains ragots de bistrots font état de ce que l’avion présidentiel « Albatros » a été acheté par les prisonniers politiques Marafa Hamidou Yaya, Jean Marie Atangana Mebara et Yves Michel Fotso alors qu’il était de seconde main et défectueux. D’après ces mauvaises langues, il s’agit d’un coup d’État planifié par ces prisonniers politiques (notamment Marafa) avec la complicité de l’ancien chef de l’État français, Nicolas Sarkozy qui serait un ami à lui. Ce coup d’État consistait, selon ces histoires de bar, à faire acheter un vieil avion qui devait crasher avec le chef de l’État et sa famille à son bord.
Il convient de faire les précisions suivantes :
1- Lorsque le président camerounais Paul Biya décide, en août 2003, de faire commander un avion en location (l’Albatros) et d’abandonner le BBJ-2, Marafa Hamidou Yaya n’est plus secrétaire général à la présidence depuis le 24 août 2002.
2- A l’audience du 27 mai 2014 au Tribunal criminel spécial, le colonel Charles Ndongue, en service à l’État major particulier aux moments des faits et témoin de l’accusation dans l’affaire Mebara, a déclaré que l’Albatros « n’avait aucun problème majeur… c’était juste un incident mineur qui a été très vite réglé. Puis je suis allé rassurer le chef de l’État que tout est rentré dans l’ordre, j’ai même reçu des félicitations de sa part…j’ai même appris que cet avion continue de voler à ce jour ».
3- Le colonel Ndongue, pilote de l’armée de l’air formé dans des écoles de formation a émis un avis d’expert selon lequel : « il y avait juste un problème de volets de l’avion (les ailes) qui avait du mal à rentrer mais qui a été très vite réglé…si les volets ne rentraient pas dans l’avion, nous aurions eu deux possibilités : soit voler en basse altitude jusqu’à Paris et modérer la vitesse, soit faire demi-tour… l’âge d’un avion n’a pas d’importance, la Kenyan Airways avait connu il ya quelques années un crash à Mbanga Pongo (non loin de Douala, ndlr) pourtant, il n’avait que 6 mois alors que l’Albatros, vieux de 17 ans, volait encore »
4- Le colonel Bentham, commandant de bord de l’Albatros, a indiqué devant la justice camerounaise que cet incident ne pouvait en aucun cas être d’origine criminelle (Cf Jean Marie Atangana Mebara in Le secrétaire général de la présidence de la République au Cameroun : Entre mythes, textes et réalités, P221)
5- C’est parce que le FMI a constaté que le Cameroun était en train de s’offrir un avion neuf (BBJ-2) prêt à être livré au Cameroun depuis le 28 octobre 2002 que Paul Biya décide de troquer cet avion contre l’Albatros. En effet, au cours de l’audience du 27 août 2014 suscitée, le colonel Justin Mitlassou, autre témoin de l’accusation a déclaré que : « si l’acquisition du BBj-2 a échoué, c’est parce que le Fonds monétaire international (Fmi) a manœuvré pour qu’on en arrive là ».
6- Que les tenants de la thèse selon laquelle l’avion Albatros a failli tuer le chef de l’État et sa famille avec nous indiquent donc un rapport d’enquête administrative commis à l’issue de cet incident qui conforte leur conviction et qu’on en parle plus.
Merci