J’exprime toute ma solidarité à Hurinews et à Michel Biem Tong – qui est aussi la solidarité du Comité de Libération des Prisonniers Politiques CL2P face à une cabale d’un autre temps et d’une autre époque orchestrée par un collègue au Cameroun.
Sans lui prêter un intérêt démesuré parce qu’elle ne le mérite point. J’y vois néamoins l’expression d’un pays où la noble profession de journaliste a cédé le pas à un obscurantisme politique intégriste relayé fidèlement par des femmes et des hommes gavés depuis 34 années à la pensée unique et au culte de la personnalité. Au moins pourraient ou devraient-ils avoir la décence – dans un respect de la pluralité des opinions et de la liberté d’information – d’observer puis d’apprécier de loin le travail remarquable et courageux abattu par un jeune journaliste, sans essayer en permanence de le caricaturer, ou de proférer des menaces à peines voilées dont on devine les réelles intentions.
Je le dis ici sans plus m’encombrer de prudence devant la récurrence des attaques: nous veillerons au respect de l’intégrité de Michel Biem Tong et du site d’information en ligne Hurinews (dont nous assurons l’hébergement à l’extérieur du Cameroun), et n’hésiterons pas à confondre ses détracteurs voire à les poursuivre, si d’aventure leurs menaces sous-jacentes venaient à être mis en exécution .
Joël Didier Engo
Président du CL2P
L’article querellé: “CAMEROUN: MONSIEUR ESSO, ME LYDIENNE EYOUM NE NOUS DOIT RIEN!»
http://www.camer.be/53207/30:
Dangerous journalism
Par Charles Cacharel Ngah Nforgang, https://www.facebook.com/
Le journalisme de HURINEWS et de Michel Biem Tong est un journalisme dangereux. Bref, ce n’est pas du journalisme. C’est tout, sauf le journalisme. Cela fait honte à la profession et aux journalistes
Je suis tombé par hasard sur un article du site Hurinews et signé de michel Biem Tong. Lisez le titre et le chapô, cherchez le contenu. Regrettable.
Cameroun : Justice : Monsieur Laurent Esso, Me L. Eyoum ne nous doit rien !
Au cours d’un point de presse ce mardi 12 juillet à Yaoundé, le ministre de la Justice a annoncé que malgré la libération de l’avocate franco-camerounaise suite à une grâce présidentielle à elle accordée, ses biens resteront confisqués et génèreront des dommages et intérêts qu’elle doit au Cameroun après sa condamnation en 2014. Un énorme scandale au regard de la forfaiture judiciaire dont Me Lydienne Eyoum a été victime juste pour avoir fait son travail et rien que son travail : exécuter une décision de justice
MONSIEUR CHARLES NFORGANG, HURINEWS.COM N’EST PAS UN MEDIA DANGEREUX
Par Michel BIEM TONG, journaliste
Charles Nforgang, cher confrère,
Rassures-toi, je ne voulais pas réagir à ta claque peu confraternelle puisque j’aurais appris que tu es un enseignant de journaliste et un journaliste comme moi ça apprend chaque jour. Seulement, la manière de procéder (violente) et le canal utilisé (les réseaux sociaux) m’inspirent le double sentiment de satisfaction et de désolation.
Je suis satisfais de ta réaction parce que hurinews.com
C’est aussi cela: porter le fer aux plaies, oser mettre les pieds là où personne ne s’aventure (défendre les droits de l’homme y compris ceux de ces anciens barons du régime jetés en prison sur la base de simples ragots et condamnés pour détournements de deniers publics sans la moindre preuve). C’est tout à l’honneur de hurinews.comqui reste et demeure droit dans ses bottes.
Je ne peux qu’en être fier de toutes les façons puisque depuis quelques années, mon engagement en faveur des personnes reconnues comme prisonnier politique au Cameroun (dont les « Eperviabes ») par l’association parisienne CL2p fait de moi un homme à abattre. Quand je lance le journal en ligne hurinews.com
le 20 octobre 2014, je suis conscient que ce site d’information fera des gorges chaudes, dérangera plus d’un. Et nous y voilà.
Seulement, ce qui me désole est qu’à travers ton acrimonie envers hurinews.com
ou sa ligne éditoriale, je vois des millions de lecteurs dépités par le pire des journaux en ligne qui existent sur cette terre, je vois un corps de métier prêt à me déposséder de mon statut de journaliste et par conséquent, à m’exclure de la profession. Nous y sommes presque.
Toutefois, quand à la suite de la publication par hurinews.com
de l’article intitulé « Cameroun : Justice : Monsieur Laurent Esso, Me L.Eyoum ne nous doit rien ! », tu réagis ici et sur ta page facebook en écrivant « Dangerous journalism : Le journalisme de HURINEWS et de Michel Biem Tong est un journalisme dangereux. Bref, ce n’est pas du journalisme. C’est tout, sauf le journalisme. Cela fait honte à la profession et aux journalistes », la première question que je me pose est de savoir le journalisme finalement c’est quoi ? Est-ce le compte rendu brut des faits ou alors c’est aussi une prise de position par rapport à un problème ou une question bien déterminée?
Je constate pour ma part qu’au Cameroun (et seulement au Cameroun), le journaliste se limite au compte rendu des faits. Point. Il ne les questionne pas, il ne défend pas de cause, il évite tout engagement. Lorsque vous choisissez de défendre des causes (pire, celles qui sont qualifiées d’indéfendables), on dit que votre journalisme est dangereux, honteux, que vous ne faites même pas du journalisme du tout. Où est la dangerosité pour un cyberjournal d’actualité des droits de l’homme de faire entendre la voix d’une femme victime d’une impitoyable machine judiciaire qui non seulement a piétiné tous ses droits à un procès juste et équitable mais aussi lui a brisé la carrière et même la vie?
Ceux des journalistes camerounais qui ont écumé les plateaux de radio et de télé après la libération de cette avocate pour avaliser la thèse officielle selon laquelle Me Eyoum « a spolié » l’Etat du Cameroun, sans la moindre date, ni le moindre chiffre encore moins le moindre document relatif à cette affaire, en quoi ceux là sont utiles aux Camerounais qui cherchent à comprendre ce qui s’est réellement passé ?
Charles Nforgang, j’aimerais que tu saches qu’au-delà de l’éthique et de la déontologie journalistiques (auxquelles hurinews.com
est toujours resté fidèle), un journal ou un média c’est aussi son choix éditorial et les choix éditoriaux, mieux, le positionnement d’un média ne se discutent pas. L’enseignant de journalisme et le journaliste que tu es le sait mieux que moi.
Autant les médias d’Etat au Cameroun ne parle de Paul Biya qu’en bien (la déontologie recommande pourtant l’équilibre des sources), autant il existe des médias pro-Tombi ou pro-Eto’o par exemple, où alors des journaux qui choisissent de ne peindre qu’en blanc tel baron du régime ou tel autre, autant il existe un média qui déclare, arguments à l’appui, que Me Lydienne Eyoum ne doit rien à l’Etat du Cameroun. Quiconque connaît comment fonctionne l’univers médiatique en général ne devrait pas être surpris par cet état de fait.
Le procès fait à hurinews.com
est donc sans objet.
Merci
Michel BIEM TONG, journaliste