Un jeune camerounais porté disparu après plusieurs jours de torture par les éléments du BIR à Bafoussam
Nous avons l’honneur d’exposer à l’opinion nationale et internationale les faits suivants:
– Que le jeune Nembot Thierry, orphelin, âgé d’une vingtaine d’années, originaire de Dschang est porté disparu depuis le 16 aout dernier;
– Que le sieur Goufack Ngouadjio Corentin, né le 06 aout 1983 à Dschang, CNI N° 118 652 033 4 établie à OU02, promoteur des Ets ALCOM OUEST, spécialisé dans la production des ouvrages métalliques et basé à Mbouo Bandjoun (Dos d’Anne entrée carrefour Mbouo) téléphones : 699 27 94 19 et 674 358 286 est allé chercher le jeune Nembot Thierry au village aux fins accroître ses activités, il y a plus de quatre ans;
– Qu’en date du 16 aout 2016, suite à un désaccord avec son employé Nembot, le sieur Goufack a décidé de le conduire manu militari au sein de l’unité du Bir de Bafoussam, qui s’est installée dans l’enceinte de l’aéroport de Bafoussam en 2012, à Bamougoum et forte d’une vingtaine d’éléments;
– Qu’alerté par les populations, quelques défendeurs des droits de l’homme sont descendus à l’aéroport de Bamougoum à plusieurs reprises le 20 aout dernier pour s’entendre dire par les éléments du BIR que le jeune Nembot ne s’y trouvaient pas et cela malgré les insistances des riverains qui assistent impuissants au quotidien à la torture systématique du jeune Nembot à l’aide du balançoire électrique, du dos de la machette, des rangers de l’armée et autres moyens lugubre de torture propres aux commandos;
– Que plusieurs témoins qui ont vécu cette violence inouïe et barbare ont affirmé que le jeune Nembot était pratiquement à l’article de la mort, dans un état presque critique, avec des saignements partout;
– Que selon les explications du sieur Goufack que nous avons rencontré dans son atelier à Bandjoun, c’est le colonel Atangana, Commandant du Sixième secteur militaire (SM6) à Bamenda, qu’il a présenté sa photo dans son téléphone portable qui lui aurait demandé de conduire son employé au camp du BIR;
– Que selon plusieurs témoignages, il s’agit d’une pratique rituelle dont se libre régulièrement le sieur Goufack aux fins d’enrichissement et de puissance;
– Que dès le lundi 22 août dernier une coalition des Ongs, Mandela Center, NDH Cameroun, Comptoir d’assistance Judiciaire, Solutions Cameroun et bien d’autres sous la houlette du Commissariat d’intervention générale auprès des Nations Unies s’est constituée et a alerté le commissaire du Gouvernement près le Tribunal Militaire de Bafoussam, le chef de bataillon Sikati II Kamwo Florent Aimé, le Chef d’Antenne de la Sécurité militaire de de Bafoussam, le Capitaine Onana Ebodé Ambroise , ainsi que le Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Bafoussam;
– Que le commissaire du Gouvernement près le Tribunal Militaire de Bafoussam a affirmé que le capitaine en charge de l’unité du BIR de l’aéroport a confirmé que le jeune Nembot a subi de violentes tortures de ses éléments mais n’est pas en mesure d’indiquer dans quel état se trouvait le jeune homme;
– Qu’à ce jour nous n’avons aucune nouvelle de ce jeune camerounais porté disparu après la torture sauvage des éléments du BIR malgré tous les moyens déployés à notre niveau;
– Qu’une plainte sera diligentée contre le sieur Goufack et complices pour Arrestation et séquestration (Article 291), Torture (Article 273-3) et tentative ou Meurtre (Article 275) du jeune Nembot Thierry tels que prévus et réprimés par les dispositions de la Loi N° 2016/007 du 12 juillet 2016 portant Code pénal camerounais;
– -Que nous sollicitons le concours de tout citoyen épris de justice au tel : 679798180 pour que cet acte barbare et inhumain ne se reproduise plus jamais;
– Qu’il convient de rappeler que le Bataillon d’Intervention Rapide, plus connu des camerounais sous le sigle BIR est la transformation de l’ancien Bataillon Léger d’Intervention, créé décret n° 99-16 du 1er février 1999 pour faire face aux nouvelles menaces contre la sécurité du territoire, notamment les coupeurs de route du Nord et de l’Extrême Nord. Du BLI au BIR et en février 2008, le BIR a muté par l’étendue de ses missions, la spécificité de sa formation et de son commandement, par l’augmentation de ses effectifs, de ses équipements. Aujourd’hui, le BIR a un poids sans égal dans le dispositif de défense camerounais. Le BIR est une force de 3e catégorie dans l’armée camerounaise et constitue une formation de la réserve générale d’infanterie spécialisée dans les actions de type commando.
Tout apport est attendu pour sauver ce jeune camerounais s’il est encore en vie.
Par Jean Claude Fogno, Journaliste