Les choses seraient elles plus simples si à la suite de leur inculpations pour détournement de fonds, les ‘eperviables’ faisaient au préalable une déclaration sur leurs bien au soleil ? cela pourrait-il, au-delà des poursuites judiciaires sans fin et condamnations multiples, décanter un tant soit peu la situation ? jusqu’à présent, à part Dzongang, président du parti politique « la dynamique », peu de camerounais tardent à souscrire à cette obligation morale qui attend toujours d’avoir l’onction juridique d’un décret d’application. En tout cas, Abah Abah, s’y est plus ou moins employé indirectement.
A la suite de sa condamnation à 25 ans de prison en janvier 2015, « le TCS lui a attribué 29 immeubles à travers le pays. En réalité, il ne s’agit pas d’immeubles bâtis mais de terrain nus morcelés en une trentaine de titre foncier exploités à des fins agricoles (la palmeraie de Meyila, son village) ». Cette affirmation est du cyber-journaliste Michel Biem Tong qui dans son site Hurinews.com, rend publique la liste des avoirs de M. Abah Abah :
« -Une mini-cité construite à Soa en 1995 ; un appartement acheté à la SIC Mendong Yaoundé en 1990 ;
-une résidence construite à Efoulan en 1986 ; une résidence construite à Odza en 1997;
-3 appartements à la SIC Mfandena ;
-une modeste résidence dans son village à Meyila (sud).
Rappelons que nous sommes-là avant la nomination de M. Abah Abah à la direction des Impôts en mars 1999. Le fameux immeuble de Bali (Kayo Elie) à Douala, preuve par 9 des détournements d’Abah Abah d’après les procureurs de la 25e heure, après investigations, appartiendrait à un de ses proches parents, pas à lui ».
Abah Abah a été arrêté le 31 mars 2008 à son domicile par le GSO, une unité spéciale de la police, il est accusé de malversations financières. Le 13 janvier 2015, le TCS l’a condamné à une lourde peine de 25 ans de prison pour le détournement d’une somme de près de 5 milliards de F CFA. Pour MBT, « il s’agit en réalité d’un déficit dû au non- reversement de la part de TVA au crédit foncier. Mais affirme le journaliste, après investigations, « cette somme n’a pas été détournée. Elle a été emportée par les contrôleurs du TRESOR et reversé dans les caisses publiques. Le Consupe a induit le TCS en erreur » Y a-t-il là matière à réviser ce procès? « Ils disent qu’Abah Abah a créé 48 comptes pour brouiller la traçabilité du reversement des fonds au crédit foncier.
Ils disent qu’entre juin 2003 et décembre 2004 Abah Abah n’a plus reversé de l’argent au CFC, alors qu’en décembre 2003 le PM a signé un décret qui transforme les comptes de l’État dans les banques en postes comptables du Trésor, et Abah ABAH n’a pas été désigné comme titulaire du compte Trésor. Comment pouvait-il continuer à mouvementer le compte de la Direction des Impôts? »
Pour MBT, « la révision est possible et même irréversible mais la justice n’est pas libre. Encore qu’Abah Abah agissait sur instructions du Minefi de l’époque, c’est-à-dire Meva’a M’eboutou qui l’autorisait à mouvementer les comptes de DI. On ne pouvait pas poursuivre Abah Abah pour ce chef d’accusation (qui n’est pas un détournement à proprement parler) et laisser Meva’a libre.» Quel est son avis sur ce qu’il croit être une cabale judiciaire? Rappelons qu’Abah Abah est aussi condamné pour une rocambolesque tentative d’évasion. « Il s’agit d’un ensauvagement du judiciaire par un lobby politique très puissant qui veut confisquer le pouvoir au Cameroun », croit pouvoir avancer Michel Biem Tong. «Abah Abah est réputé pour sa rigueur et ses compétences et ces atouts ne sont pas pour arranger certains ressortissants puissants du Sud comme Mebe Ngo’o et Rémy Ze Meka et même BELINGA Eboutou. Voilà la vraie raison de sa détention. » Pour l’heure, Abah Abah donne du grain à moudre à la justice, qui pourrait par souci de clarification, jeter un coup d’œil sur cette déclaration indirecte des biens, soit pour le disculper des faits d’enrichissement illicite, soit pour le confondre sur son propre terrain.
Par Edouard Kingue
Source : Le Messager