À longueur de journée les Camerounais feignent ainsi d’en avoir assez de ces dictatures qui règnent en Afrique centrale, dont celle de Paul Biya depuis 34 ans.
Mais ils sont aussi les premiers à relayer les grotesques machinations orchestrées par ces mêmes tyrans contre ceux qui les defient dans les urnes, puis à soutenir encore plus explicitement leurs hold-up électoraux, y compris quand tous les décomptes de voix traduisent la victoire incontestable d’un opposant qu’ils traînent alors immédiatement dans la boue, comme Jean Ping au Gabon ou le général Jean-Marie Mokoko maintenu en détention arbitraire au Congo Brazzaville.
Probablement la conséquence logique d’un trop long formatage totalitaire et d’une certaine cupidité généralisée, y compris dans la Presse.
Le Cameroun devra ainsi hélas encore attendre pour sortir de sa dictature. Le Gabon vraisemblablement pas, parce que son peuple a montré ces dernières semaines une réelle prédisposition culturelle au changement démocratique. Qu’il en soit gratifié et soutenu…notamment dans l’épreuve sanglante et répressive qui est la sienne depuis le 27 aôut.
Joël Didier Engo, Président du CL2P