Faire oublier la défaite électorale et le massacre des populations civiles explique évidemment l’empressement du boucher de Libreville à mettre les Gabonais devant son coup de force accompli.
En effet quand un chef de l’État remporte de manière incontestable une élection et haut la main, il n’éprouve nullement le besoin comme Ali Bongo de museler les réseaux sociaux, de tirer à bout portant sur sa population civile, de s’adosser derrière une parodie de verdict d’une cour constitutionnelle inféodée à sa famille, puis de se presser de “prêter serment” retranché dans son palais.
Généralement y compris en Afrique noire (Nigeria, Bénin, Sénégal, Ghana, Burkina Faso, RCA, etc…) les candidats élus sont félicités par leurs challengers avant même la proclamation des résultats officiels. Puis ils attendent paisiblement l’investiture officielle sans séquestrer ni menacer leurs opposants de mort, ni pointer un pistolet sur la tempe de celles et ceux de leurs concitoyens qui expriment des réticences.
Le temps de cette Afrique du pouvoir absolu par la force et le sang est révolu.
Il ne s’agit point de soutenir personnellement tel ou tel, mais d’être enfin cohérent et fidèle à ces principes démocratiques élémentaires qui nous garantissent ce bien être et cette sécurité là où nous sommes “confortablement” installés à l’étranger, quand d’autres meurent sous les balles des forces de sécurité transformées en milices au Gabon.
Joël Didier Engo, Président du CL2P