Nous renouvelons notre appel à leur libération immédiate et n’accordons le moindre crédit aux parodies de procès qui se tiennent par intermittence devant le tribunal militaire de Yaoundé.Il s’agit d’une cabale liberticide orchestrée par les sécurocrates de la dictature de Paul Biya,sous couvert de la légitime lutte contre le terrorisme.Elle déshonore la République du Cameroun et ses institutions.
Au Cameroun la lutte légitime contre le terrorisme rime hélas avec la restriction des libertés et la répression politique.
Les avocats du correspondant de RFI Ahmed Abba plaident la relaxe
Source: RFI
Ahmed Abba (photo), correspondant en langue haoussa de RFI au Cameroun était à nouveau au tribunal militaire de Yaoundé, mercredi 5 octobre. Il y est poursuivi pour complicité d’acte de terrorisme et non dénonciation d’actes de terrorisme. L’audience a permis à ses avocats de soulever des exceptions de forme sur la recevabilité du principal témoin de l’accusation, présenté comme un expert en cybercriminalité. La défense a aussi plaidé la nullité du rapport produit par cet expert avant d’appeler à l’acquittement d’Ahmed Abba.
Les avocats d’Ahmed Abba ont mis un grand soin à démontrer premièrement les irrégularités de forme dans l’acte constitutif de l’expert présenté comme témoin par le commissaire du gouvernement. Par conséquent, le rapport, fruit du travail de cet «expert», est irrecevable, ont constaté Me Charles Tchoungang et Me Clément Nakong, avocats de la défense.
Conclusion logique, selon Me Nakong, Ahmed Abba ne peut qu’être libéré. «Tout concourt vers l’absence de preuves, l’absence de témoins. Cela veut dire que ce dossier est vide et lorsque le dossier est vide, le code de procédure pénale a prévu qu’on acquitte la personne poursuivie», résume-t-il.
L’audience, particulièrement suivie, a vu les présences remarquées des représentants de la Commission européenne et de l’ambassade de France. Toujours au rang des soutiens, celle de la Fédération camerounaise des éditeurs de presse représentée à l’audience par son vice-président Michel Michaud Moussala. «Ma présence ici visait à venir encourager ce journaliste et le rassurer sur l’entière disponibilité de ses confrères. Qu’il ne pense pas qu’il est seul», explique-t-il.
Le 19 octobre prochain, le tribunal devra se prononcer sur la question des exceptions de la défense. Cette audience est déjà annoncée comme décisive, car elle pourrait déboucher soit sur l’examen au fond du dossier, soit à la relaxe pure et simple d’Ahmed Abba pour défaut de preuves.
[spacer style="1"]
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P) renouvelle son appel pour la libération immédiate d’Ahmed Abba et de tous les autres
Nous n’avons en effet pas cessé d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le détournement par le régime de Yaoundé de la légitime et nécessaire lutte contre le terrorisme en purges systématiques infligées à des activistes, journalistes, et leaders d’opinion «dérangeant», majoritairement originaires du grand Nord du Cameroun.
Monsieur Le Président Paul BIYA, l’instrumentalisation politique de la Justice au Cameroun est devenue consternante et pathétique. De grâce ayez le courage d’y mettre urgemment un terme, en libérant purement et simplement le journaliste Ahmed Abba et tous ceux qui comme lui – notamment Me Abdoulaye Harissou, M. Aboubakar Sidiki, puis les journalistes Baba Wame, Rodrigue Ndeutchoua Tongue et Félix Cyriaque Ebolé Bola – sont des victimes de choix de la vaste cabale judiciaire orchestrée par les sécurocrates de votre régime au nom de la lutte légitime contre le terrorisme au Cameroun.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)