À sa place qu’aurions-nous fait? Si ce n’est «prospérer» rapidement et à moindre coût dans un pays à fort potentiel, quasiment bradé par des décideurs politiques jouisseurs, dénués de tout sens de la gouvernance d’un État et de l’intérêt général.
Il appartient à chacun d’entre-nous, aux organisations de la société civile, et aux leaders d’opinion de changer cet état de fait.
Le moment est venu de reconnaître que le dictateur camerounais a tenu aussi longtemps au pouvoir (34 ans que ça dure!) en liquidant systématiquement des secteurs stratégiques de l’économie camerounaise au Groupe Bolloré et à d’autres opérateurs peu scrupuleux, qui en retour ont su lui assurer une assistance financière et une véritable assurance politique tous risques, notamment auprès des différents locataires de l’Élysée depuis François Mitterrand (toutes familles politiques confondues).
Voilà pourquoi Paul Biya peut encore se permettre de résider quasiment une moitié de l’année en Suisse, n’accordant la moindre considération à l’opinion voire au vote exprimé par les Camerounais; s’étant par ailleurs assuré que nombre de ses proches – imposés comme partenaires d’affaires à des prédateurs néo-coloniaux – sont à jamais à l’abri du besoin.
Est-ce la faute du seul Bolloré ou la nôtre aussi?!
Joël Didier Engo, Président du CL2P
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Cameroun : la catastrophe ferroviaire a fait des dizaines de morts
Environ 1 300 personnes voyageaient à bord de ce train de neuf voitures auxquelles avaient été ajoutés huit wagons afin d’embarquer plus de passagers, en raison de la paralysie du trafic routier.
L’accident, dont les causes sont toujours inconnues, s’est produit vendredi vers 11 h 00 (10 h 00 GMT) près de la gare d’Eseka, à environ 120 km à l’ouest de Yaoundé.
Le déraillement d’un train bondé au Cameroun vendredi a fait au moins 75 morts selon le dernier bilan de la police, samedi 22 octobre, et de 500 à 600 blessés selon les sources. « Mes sincères condoléances aux familles endeuillées suite au déraillement du train de la compagnie Camrail à Eseka », a écrit le président Paul Biya sur sa page Facebook, alors qu’il était en déplacement à l’étranger. En mémoire des victimes, il a décrété le lundi 24 octobre comme journée de deuil national.
« J’ai demandé au gouvernement de fournir une aide totale pour les survivants, tandis que les enquêtes seront faites pour déterminer la cause du déraillement », a-t-il ajouté. Le train de la compagnie Camrail, dont l’actionnaire principal est le groupe Bolloré, assurait la liaison entre Yaoundé et le port de Douala, les deux plus grandes villes du pays.
L’accident, dont les causes sont toujours inconnues, s’est produit vendredi vers 11 h 00 (10 h 00 GMT) près de la gare d’Eseka, à environ 120 km à l’ouest de Yaoundé. « Il y a eu un bruit sourd. J’ai regardé derrière moi et les wagons derrière nous ont quitté les rails et commencé à s’empiler les uns sur les autres. Il y avait beaucoup de fumée », a constaté un journaliste de l’agence de presse Reuters qui voyageait en tête du train. Joint par Le Monde Afrique, il poursuit : « Les wagons de derrière ont fait des tonneaux tandis que le nôtre, tracté par une locomotive devenue folle, a fini par se stabiliser 5 kilomètres plus loin, dans un bosquet. »
Environ 1 300 passagers à bord
Environ 1 300 personnes voyageaient à bord de ce train de neuf voitures auxquelles avaient été ajoutés huit wagons afin d’embarquer plus de passagers, en raison de la paralysie du trafic routier, causé par l’effondrement, vendredi également, d’une section de l’autoroute reliant Douala à Yaoundé. Les secours ont commencé dans la nuit à dégager la voie et rétablir ainsi les communications entre la côte et l’intérieur du pays.
Depuis le 21 octobre soir, les habitants du quartier Beedi, où se situe l’hôpital général, entendent le retentissement d’ambulances. Les familles des victimes ont uniquement deux heures pour voir leurs proches, entre 18 heures 20 heures.
«C’est à partir de 20 heures soit environ 8 heures après ce drame, que des ambulances sont arrivées pour secourir les blessés», témoigne Laurent, proche d’une femme blessée dans l’accident, qui est parti chercher sa sœur sur les lieux du drame.
«Nous avions deux choix, la Quintinie ou l’hôpital Général et nous avons choisi le second. Le personnel a été très réactif et n’a pas parlé administratif surtout d’argent comme souvent. Pour une fois, c’était uniquement l’état de santé du patient qui comptait, non son portefeuille.»
Désormais, les Camerounais se plaignent du manque d’informations concernant les 1 300 passagers du train intercity 152 de la Camrail. « Personne n’a jamais pu nous expliquer pourquoi Bolloré Railways n’a jamais voulu informatiser son ticketing » se demande Florian Nguimbis, blogueur. Cependant, ils se félicitent de voir que certains hôpitaux dont la Quintinie ait publié une liste complète des personnes admises.
Ils sont également surpris du temps de réaction de leur président de la république, Paul Biya, qui a finalement publié un communiqué samedi.
Dans un communiqué, Camrail dit coopérer avec les autorités camerounaises pour s’assurer que les blessés seront pris en charge et les familles des victimes soutenues. La société ajoute qu’une enquête technique est en cours et promet que ses conclusions seront rendues publiques « dès qu’elles seront connues ».
Le Monde Afrique