Jean Ping est arrivé à Paris vendredi matin 28 octobre. L’opposant gabonais doit rester en France quelques jours. Il doit se rendre également aux Etats-Unis la semaine prochaine. L’ancien chef de la commission de l’Union africaine ne reconnait pas la victoire d’Ali Bongo à la présidentielle et il se considère comme président élu. Samedi, il a notamment tenu un meeting sur le parvis des droits de l’homme, au Trocadéro, à Paris, afin de remercier la diaspora pour son action.
Devant ses partisans chantant et dansant, c’est en vainqueur que Jean Ping a été accueilli, a constaté notre journaliste sur place, Sébastien Nemeth. Faisant le signe de la victoire, il a pris un bain de foule, avant de mobiliser les troupes : « Vous êtes devenus un modèle de résistance. Pendant des années, vos revendications n’ont jamais été entendues. On vous répondait : “Les chiens aboient, la caravane passe”. Mais aujourd’hui les panthères ont remplacé les chiens. »
Les panthères, symboles de l’équipe gabonaise de football, vont même stopper et renverser la caravane, a poursuivi Jean Ping, ajoutant que la peur avait changé de camp et qu’il ne dialoguerait jamais avec le pouvoir.
Beaucoup d’opposants sont venus de loin pour voir leur champion. Une visite qui les a remotivés. « C’est très important, c’est très touchant parce que c’est le choix du peuple », dit un homme. « Quand on se dit que quand on marche, quand on fait des manifestations, rien ne se passe, poursuit une femme. Là on a vu le président Ping et il nous a motivés, reboostés. » « Les gens viennent de partout, par amour pour notre pays. Ça donne des frissons mais surtout ça donne encore plus de motivation. Il y avait un peu de défection, mais à, le fait de le voir, ça va sûrement galvaniser beaucoup de personnes », renchérit un autre manifestant.
Avant de partir, Jean Ping a reçu des cadeaux, pris un second bain de foule et entonné l’hymne national. Il a résumé son message à ses partisans en une phrase : « Ne lâchez rien ! »
Source : RFI
LE DISCOURS DU PRÉSIDENT ÉLU JEAN PING AU TROCADERO À PARIS SAMEDI 28 OCTOBRE 2016
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Un ex-proche de Bongo présente les preuves de la fraude électorale, dans le Journal du Dimanche
EXCLUSIF. Les résultats de l’élection présidentielle gabonaise du 27 août, gagnée par Ali Bongo avec 49,80% des suffrages, sont toujours contestés par l’opposition, dont le candidat Jean Ping a remporté 48,23% des voix. Homme clé du dispositif Bongo pendant son septennat, Séraphin Moundounga fût vice-premier ministre et garde des Sceaux. Démissionnaire, en fuite de son pays pour avoir refusé de reconnaître les résultats de cette élection, il déclare en exclusivité au JDD que le président Bongo a falsifié les résultats. Et qu’il en a la preuve.
Elu au parlement sans discontinuité depuis 26 ans, cheville ouvrière de la campagne électorale d’Ali Bongo en 2009, fidèle serviteur de son gouvernement pendant sept ans, il connait tous les rouages du pouvoir gabonais. Mais Séraphin Moundounga, vice-premier ministre du Gabon et garde des Sceaux du Gabon démissionnaire, en est revenu.
“Ali Bongo a triché et j’en ai la preuve”
Dans un entretien exclusif accordé jeudi au JDD dans le bureau de ses avocats, M° Jean-Marc Fedida et M° Julie Fabreguettes, Séraphin Moundounga affirme : “Ali Bongo a triché et j’en ai la preuve.” “Ce résultat a donné lieu à des divergences profondes entre le président Ali Bongo Ondimba et moi-même alors que j’étais ministre de la Justice, détaille-t-il. Chaque candidat a aujourd’hui entre ses mains une copie originale papier du PV de chacun des bureaux de vote sur le territoire. Je les ai aussi et je les ai numérisés. Les observateurs de l’Union européenne les détiennent également. Sur tout le territoire, Jean Ping l’a emporté avec 60% des résultats contre 38% pour Ali Bongo et 2% pour les autres candidats.”
En fuite depuis le 10 septembre, il raconte également sa cavale, les violences qui s’accroissent sur place et son intention de saisir les juridictions nationales et internationales pour “traduire devant la justice” Ali Bongo, qu’il appelle “le dictateur”.
Source : le JDD