Eh oui, les urnes démentent encore les sondages d’opinion et les pronostics journalistiques.
Faut-il s’en réjouir enfin, ou s’inquiéter du désaveu ainsi infligé à ce “diktat médiatico-sondagier” qui avait pris la fâcheuse habitude ces dernières années de prendre ses préférences partisanes aux relents clientélistes pour une vérité suprême?
À l’évidence la France s’achemine vers une confrontation présidentielle qu’aucune officine médiatico-sondagière n’a pu prévoir.
L’actuel locataire de l’Élysée peut au moins se dire qu’il pourra fièrement assumer et défendre son bilan face à celui qui a été le premier Ministre de Nicolas Sarkozy pendant tout son quinquennat. La confrontation des deux bilans puis des programmes présidentiels respectifs finira par rendre Hollande sympathique.
Comme disent les Camerounais, “il y a match”!!!
En réalité le problème ne vient pas tant des sondages en eux mêmes mais des manipulations volontaires pour construire et enfoncer une idée dans l’esprit des gens.
C’est pourquoi je parle d’un “diktat médiatico-sondagier ” à travers lequel certains personnages introduits dans les cercles décisionnels imposent leurs préférences par un matraquage médiatique, comme celui que connaissent parfois les populations dans les régimes autocratiques d’Afrique…
Sarkozy était ainsi imposé comme le leader “naturel” de la Droite française par des acteurs bien identifiés de la scène médiatique et financière française, et personne n’avait jusqu’ici eu le courage de dénoncer cette grossière manipulation.
Les électeurs des primaires de la droite viennent clairement de la désavouer. Et c’est la démocratie française qui en sort gagnante, même si les opinions réactionnaires de M. Fillon ne peuvent et ne doivent surtout pas être relativisées.
L’élection présidentielle sera précisément l’occasion de les présenter aux Français. Car elles ne sont pas – notamment sur les questions sociologiques – tellement différentes de celles d’une Marine Le Pen.
Joël Didier Engo