Incroyable: Le Président gambien sortant Yaya Jammeh a mis en scène sa conversation téléphonique avec le nouveau Président élu Adama Barrow. Dans cette vidéo, on le voit féliciter son successeur en lui souhaitant bonne chance. Les deux hommes en viennent même à rigoler au téléphone. Une scène inimaginable dans les “démocratures” francophones d’Afrique centrale où le pouvoir s’exerce à vie.
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Gambie: victoire surprise d’Adama Barrow, défaite historique de Yahya Jammeh
Fait inhabituel…un autocrate africain qui reconnaît sa défaite et appelle son challenger en direct devant les caméras de télévision.
Belle sortie de M. Yaya Jammeh…Il aura ainsi eu ce sursaut d’humanité que ses concitoyens n’espéraient plus après plus de 23 ans d’une tyrannie brutale.
En Afrique centrale, les “sujets” des monarques tropicaux Biya, Déby, Bongo, Sassou, ou Kabila ne peuvent évidemment imaginer un tel scénario dans leurs pays respectifs (Cameroun, Tchad, Gabon, Congo, RDC). Ces tyrans auraient aussitôt dépêché leurs forces de sécurité déguisées en milices pour bombarder le siège de campagne de l’opposant vainqueur, quadriller toutes les ruelles et bidonvilles, puis massacrer les populations civiles récalcitrantes dans l’indifférence relative voire le soutien implicite d’une certaine communauté internationale, dont la France.
Comment changer cette bonne vieille tradition françafricaine de soutien aux autocrates, notamment ce regard condescendant auréolé par le passé colonial, qui amène tant d’Hommes politiques hexagonaux à porter un regard méprisant sur les peuples d’Afrique et leur continent (du Nord au Sud)?
Il faudra vraisemblablement d’autres Yaya Jammeh ou d’autres Jean Ping pour “chasser le colon dans nos têtes” et nous défaire progressivement de ces chaînes par lesquelles la sous-région francophone d’Afrique centrale est maintenue sous une chape autoritaire Française, au mépris souvent de l’aspiration profonde de ses populations à l’alternance démocratique, et au changement du modèle inégal de partenariat économique avec la France.
Joël Didier Engo, Président du CL2P