D’après l’écrivaine Calixte Beyala, les dictateurs africains ne seraient que les victimes (bien évidemment non consentantes) de vilains prédateurs occidentaux et particulièrement Français, qui les pousseraient à dilapider la fortune publique de leurs pays respectifs (Guinée Équatoriale, Gabon, Congo Brazzaville, Cameroun, Tchad…) ….dans des acquisitions somptuaires et autres achats compulsifs en occident.
Qui peut encore aujourd’hui raisonnablement accorder le moindre crédit à cette belle fable?
Encore faudrait-il que ces chers protégés de Mme Beyala soient des modèles en matière de démocratie et de bonne gouvernance, comme leurs homologues du Sénégal, du Bénin, du Nigéria, ou du Ghana.. Car dans leur illégitimité chronique en Afrique centrale, ils ne seraient au mieux que des otages (consentants) de certains “prédateurs” occidentaux et français qui les aident précisément à se maintenir au pouvoir par la force et la prédation économique.
Mais de cela évidemment Mme Beyala, pourtant si prompte à dénoncer et à raison l’ingérence occidentale en Afrique, est curieusement muette, notamment sur la pérennisation de ces tyrannies sanguinaires et crapuleuses en Afrique noire francophone.. Quand elle ne verse pas dans l’injure systématique pour fustiger ceux d’entre nous dans la diaspora qui font observer sa compromission honteuse avec la terreur politique qui sévit depuis des décennies dans cette partie du monde.
Simplement pathétique.
Joël Didier Engo, Président du CL2P
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Biens mal acquis : Rolls, Harley, aquarium à requins… Le shopping d’Obiang junior, fils de potentat
La perquisition en 2012 du penthouse parisien d’Obiang fils, amateur de luxe et accumulateur, avait laissé les enquêteurs pantois.
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Rolls, Harley, aquarium à requins… Le shopping d’Obiang junior, fils de potentat
Obiang junior affiche un salaire ministériel de 100 000 dollars annuels (plus de 95 000 euros). Depuis sa première nomination au gouvernement de son père, en 1996, cela nous mène péniblement à deux millions. A peine 10 % de la valeur de son seul yacht (comprenant un aquarium à requins), sa fortune complète étant estimée par les justices françaises et américaines, à près de 300 millions de dollars.
Il y a bien sûr son penthouse de luxe avenue Foch, là même ou l’on retrouve les rejetons des familles Bongo ou Al-Assad. Acheté 25 millions d’euros via des coquilles suisses, il sera revendu au même prix à l’Etat équato-guinéen en 2012, en pleine procédure pénale initiée en France, histoire de l’exfiltrer de son patrimoine personnel. Mais sa vraie valeur est estimée à 107 millions d’euros, dont 10 millions de travaux intérieurs, sans compter les 90 millions d’ameublement. Sa perquisition par la police française prendra une semaine, le temps, entre autres, de recenser ses 63 paires de chaussures.
Tabatière à 180 000 euros. Obiang fils aime aussi les beaux engins. En 2009, il rapatriait par avion privé, depuis les Etats-Unis, à destination de la Guinée-Equatoriale et via la France sept Ferrari, cinq Bentley, quatre Rolls-Royce, deux Bugatti et huit motos (dont cinq Harley-Davidson). Valeur totale, douze millions d’euros, dont une Maserati à 700 000, après remise de 10 % du vendeur (1). Les enquêteurs français s’égareront en trois parkings souterrains autour de l’Arc de triomphe (avenue Foch, avenue Marceau, avenue Victor-Hugo) avant de recenser la trace de ce «parc automobile hors du commun».
Plus généralement, Obiang junior aime les belles choses. En 2009, toujours, il claque 19 autres millions lors de la vente aux enchères de la collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé. Entre autres acquisitions : un service à café pour 190 000 euros, une tabatière en or pour 180 000… Le tout payé – quoiqu’avec quelques retards – par la société Somagui Forestal, dont il avait la tutelle ministérielle : «Il vendait librement des forêts de la réserve nationale à une société malaisienne, qui payait Teodorin Obiang en contrepartie de la concession donnée, la contrepartie étant de le payer directement», expliciteront les juges d’instruction français.
«Putes, coke, alcool». Une villa à Malibu ? Trente millions de dollars ! Des reliques de Michael Jackson ? Un million (2). Un écran géant Panasonic ? 100 000. De la sape ? Deux millions claqués chez Dior ou YSL. Du vin ? Va pour du romanée-conti à 250 000… Sans parler du train de vie habituel, qu’un ancien majordome résumera sous le triptyque «putes, coke, alcool».Les enquêteurs sont ressortis estomaqués de leurs diverses perquisitions avenue Foch : «Equipements et décorations ostentatoires, salles de bains majestueuses, robinets recouverts de feuilles d’or, corail.» Mais aussi salle de jeux, salle de cinéma, salon de coiffure, salon oriental, hammam, le tout relié par des ascenseurs. Un «bien immobilier exceptionnel», résumeront les juges d’instruction dans leur ordonnance de renvoi en correctionnelle. Certes, comme l’avait proclamé le président congolais Denis Sassou-Nguesso, sortant en 2007 de l’Elysée après un entretien avec Nicolas Sarkozy, «en France, tous les dirigeants du monde ont des châteaux et des palais, qu’ils soient du Golfe, d’Europe ou d’Afrique». Mais tous n’ont pas un aquarium à requins.
(1) Sur ce seul point, Teodorin Obiang fait bien mieux que feu Omar Bongo, qui s’était offert une BMW de luxe en 2010 pour célébrer une première décision de la cour d’appel annulant la procédure contre les biens mal acquis. Joie de courte durée.
(2) Ces reliques de feu Michael Jackson serviront, bien à retardement, à indemniser le peuple de Guinée-Equatoriale après transaction pénale aux Etats-Unis.