Les autorités congolaises soupçonnent Ghys Fortuné Dombé Bemba de complicité avec le pasteur Ntumi, toujours recherché pour sa présumée responsabilité dans l’attaque sur Brazzaville du 4 avril dernier.
Quarante-huit heures après son interpellation, le journaliste Ghys Fortuné Dombé Bemba, directeur de publication du journal Talassa, a été entendu par le procureur vendredi 13 janvier. Il l’a inculpé pour « complicité d’atteinte à la sûreté intérieure ». Vendredi soir, il s’apprêtait donc à passer la nuit en prison, à la maison d’arrêt de Brazzaville.
C’est un article publié dans l’édition du 9 janvier qui vaut au journaliste son inculpation. Un article qui relaie des vœux à la Nation signé non pas du chef de l’Etat comme le veut la tradition, mais du pasteur Ntumi, autrement dit le fugitif numéro 1 de Brazzaville, toujours recherché pour sa responsabilité présumée dans l’attaque du 4 avril dernier.
Selon l’avocat de Ghys Fortuné Dombé Bemba, au cours de l’audience le procureur a expliqué qu’il voyait dans cette publication la preuve d’une complicité entre le journaliste et le pasteur. « Faux », répond Me Blaise Nzouzi, puisque le message en question circulait, dit-il, sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours. Son client se serait donc contenté de le reproduire mais cela n’indiquerait pas pour autant qu’il soit en contact direct avec son auteur.
Quoi qu’il en soit, après l’audience, Ghys Fortuné Dombé Bemba a été conduit en prison, en attendant une seconde comparution dont la date n’a pas encore été fixée. Quant à son journal Talassa, il a été « définitivement interdit » jeudi 12 janvier par l’organe de régulation des médias au Congo pour un autre article jugé « injurieux » vis-à-vis du chef de l’Etat et contraire au code de déontologie. Mais selon le président du Conseil supérieur de la liberté de communication, il n’y aucun lien autre que temporel entre les deux affaires.
Radio France Internationale (RFI)