Cameroun-détention arbitraire: l’interminable parodie de procès du journaliste Ahmed ABBA et de tous les autres devant le tribunal militaire de Yaoundé
Ahmed Abba, le correspondant en langue haoussa de RFI au Cameroun, a été arrêté à Maroua, le 30 juillet 2015.. © via facebook profil
Source: Radio France Internationale (RFI)
Le correspondant de RFI en langue haoussa est notamment accusé de complicité et non-dénonciation d’actes terroristes. Cela fait un an et demi qu’il est en prison, il avait été arrêté alors qu’il travaillait sur des attaques de Boko Haram. Les juges doivent se prononcer sur le rapport d’expertise censé servir de base au procès. Un rapport vivement dénoncé par maître Nakong, l’un des avocats d’Ahmed Abba.
Au Cameroun la lutte légitime contre le terrorisme rime hélas avec la restriction des libertés et la répression politique*
Nous renouvelons notre appel à la libération immédiate du correspondant en langue haoussa de RFI, ainsi que celle de tous les autres infortunés traînés parfois depuis des années devant le tribunal militaire de Yaoundé, notamment Me Abdoulaye Harissou, M. Aboubakar Sidiki, puis les journalistes Baba Wame, Rodrigue Ndeutchoua Tongue et Félix Cyriaque Ebolé Bola – qui sont des victimes de choix de la vaste cabale judiciaire orchestrée par les sécurocrates de la dictature de Paul Biya. Nous ne pouvons décemment accorder le moindre crédit à toutes ces parodies de procès orientés contre des hommes de presse ou des leaders d’opinion originaires des régions considérées comme contestataires ou réfractaires à l’extrême longévité du régime de Yaoundé.
Nous ne cesserons pas d’en appeler à la communauté internationale, afin d’attirer son attention sur le détournement de la légitime et nécessaire lutte contre le terrorisme au Cameroun en purges politiques.
Monsieur Le Président Paul BIYA, l’instrumentalisation politique de la Justice au Cameroun est devenue consternante et pathétique. De grâce ayez le courage d’y mettre urgemment un terme, en libérant purement et simplement le journaliste Ahmed Abba et tous ceux qui comme lui – notamment Me Abdoulaye Harissou, M. Aboubakar Sidiki, puis les journalistes Baba Wame, Rodrigue Ndeutchoua Tongue et Félix Cyriaque Ebolé Bola – sont des victimes de choix de la vaste cabale judiciaire orchestrée par vos sécurocrates au nom de la lutte légitime contre le terrorisme au Cameroun.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)