“Robert Bourgi le sapeur de Fillon”, comme c’est étrange!
Les contreparties sont pourtant connues, notamment l’indéfectible soutien attendu par les tyrans de la Françafrique du locataire de l’Élysée .
Il n’empêche, les mêmes jureront devant les Français que “la Françafric” c’est fini…
Mais il est à parier qu’une fois élu, ce ne seront plus seulement les costumes que les “amis Africains” voudront généreusement offrir au grand “maître” élyséen, ce sont des châteaux et des valises d’argent, y compris parfois à leur insu aux proches et autres émissaires.
Et ce sont curieusement les mêmes tristes personnages qui à Paris, viendront encore et toujours tenir le discours le plus intolérant et réactionnaire à forte connotation raciste et xénophobe contre ces “immigrés économiques africains” qui ne sauraient être des “réfugiés ni politiques, ni climatiques” …et dont la France a le “devoir de renvoyer ou raccompagner par charters entiers chez eux”.
De grâce Mesdames et Messieurs, arrêtez donc déjà de les contrainte à la migration en pérennisant ce vieux système Foccart!
Joël Didier Engo, Président du CL2P
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L’Afrique, si concernée par la présidentielle française…
En dépit du fait qu’il n’y ait plus, en France, de lieu où s’élaborent des stratégies pour préserver les intérêts français dans ce que Paris considérait jadis comme son « pré-carré » en Afrique, les Africains continuent de s’intéresser à l’élection présidentielle en France, parce que celle-ci a longtemps eu, chez eux et sur leur vie, des conséquences insoupçonnées.
Alexis Guilleux : Avant les primaires socialistes, Manuel Valls s’était offert une petite tournée africaine. François Fillon, le candidat de la droite et du centre à, lui aussi, sacrifié à ce qui est en passe de devenir une tradition. Emmanuel Macron, lui, s’est limité à l’Algérie. Et voici que Marine Le Pen s’annonce au Tchad, pour rencontrer les troupes françaises. Verra-t-elle le président Déby Itno ?… L’Afrique serait-elle en train de devenir une terre électorale, où se jouerait, en partie, la présidentielle française ?
Jean-Baptiste Placca : S’il y a un enjeu à tous ces voyages, alors, il est très peu électoral. Car, le nombre de Français votant dans la plupart de ces pays ne justifie pas de si longs déplacements. Le corps électoral, dans tout le Mali, équivaut péniblement à la population du seul Ier arrondissement de Paris. Certes, une voix est une voix. Mais, s’ils sont réellement à la recherche de suffrages, alors, les candidats feraient un meilleur usage de leur temps, en écumant des contrées moins éloignées et plus peuplées… de Français !
En revanche, depuis 1981, la présidentielle française s’est, parfois, jouée en terre africaine. Souvent pour le pire, comme avec les tristement célèbres diamants de Bokassa. Et depuis, pour à peu près toutes les présidentielles, l’on parle plus souvent de l’Afrique pour de présumés financements occultes que par rapport au poids décisif des électeurs français du Gabon ou du Burkina dans le choix du nouveau président.
Mais alors, comment expliquer que les Africains, eux, soient toujours si intéressés par l’élection présidentielle, en France ?
Sans doute en raison des conséquences qu’a longtemps eues ce type d’échéance sur le destin des populations de toutes ces anciennes colonies françaises, que l’on considérait naguère, à Paris, comme le pré-carré africain. Sauf que le pré-carré n’existe plus. Simplement parce qu’il n’y a plus, en France, de lieu où s’élabore une stratégie, une réelle politique africaine. L’on serait tenté de dire : tant mieux ! Car, lorsqu’il s’en élaborait une, la finalité de cette politique visait rarement les intérêts supérieurs des peuples africains. Elle préservait plutôt ceux de la France, qui coïncidaient rarement avec ceux des jeunes nations africaines. C’est, d’ailleurs, ainsi que les dictatures improductives qui ont tant nui à l’Afrique et l’ont mise dans l’état dans lequel elle est ont, pour la plupart, été suscitées, soutenues et maintenues au pouvoir par Paris. Certes, les élites africaines aux manettes au lendemain des indépendances assument leur part, historique, de responsabilité dans tout cela. Mais nous parlons, ici, d’une génération qui n’est déjà plus là pour répondre de ses choix et de ses actes passés.
Peut-on les condamner ainsi, toutes en bloc, sans aucune nuance ?
Non, évidemment. L’élite qui a conduit les pays à l’indépendance avait, pour certains, un réel courage. Si ces cadres ont eu des défaillances, cela tenait davantage à la nature des indépendances conquises… ou concédées, qu’à leur compétence intrinsèque. La plupart sortaient des universités françaises, américaines, soviétiques, ou de l’Ecole normale fédérale de l’Afrique occidentale française William Ponty de Dakar. Et certains de ces cadres se retrouvaient, par exemple, dans des cabinets ministériels, à cohabiter avec des conseillers techniques qui avaient été leurs camarades dans les écoles et universités françaises. Des camarades que la plupart d’entre eux surclassaient, mais qui, dans leur propre pays, avaient plus de pouvoir et jouissaient de plus d’égards qu’eux.
Comment peut-on affirmer cela, comme cela ?
Parce que l’on considérait, dans la haute administration, en France, les sujets que l’on envoyait en Afrique comme les moins brillants de leurs promotions. On les désignait par une expression : « bons pour l’Afrique ». Ces conseillers techniques étaient là, malgré tout, pour préserver les intérêts de la France. Leur résister revenait souvent, pour les cadres africains, à courir le risque d’être considérés comme étant anti-français, et cela pouvait se payer cher. Les réseaux Foccart étaient là pour veiller à cela. Et bien des carrières ont ainsi été ruinées.
Comment passe-t-on des intérêts de la France à tous ces financements occultes, si souvent décrits par l’avocat Robert Bourgi, à nouveau dans l’actualité depuis hier ?
Ce que l’on vend aux chefs d’Etat africains, c’est le privilège d’avoir un ami à l’Elysée. Ce qui, par temps de contestations internes, peut être une assurance tous risques. Et, parce que les porteurs de valises, un jour ou l’autre, se sont mis à parler, les populations africaines savent désormais se saisir du moindre petit indice pour construire des histoires de milliards, que les dirigeants africains laisseraient s’échapper, à travers divers canaux indétectables, y compris pour les organismes en de contrôle des comptes de campagne.
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Robert Bourgi, généreux ami de Fillon et homme de la Françafrique
L’avocat Robert Bourgi a confirmé au journal Le Monde avoir payé les costumes de prix du candidat à la présidentielle François Fillon. Figure de la Françafrique, présenté comme le fils spirituel de Jacques Foccart, il est l’homme des réseaux qui assurèrent, après les indépendances, la continuité de l’influence de la France dans les anciennes colonies africaines.
Robert Bourgi est tombé tout jeune dans la Françafrique. C’est par l’intermédiaire de son père, gaulliste pur sucre, qu’il rencontre Jacques Foccart dès les années 1970, alors qu’il est coopérant, professeur de droit en Afrique. Le conseiller de De Gaulle et Pompidou le présente à Jacques Chirac et surtout, en 1978 au président ivoirien Félix Houphouët-Boigny, homme-clé des réseaux franco-africains.
Robert Bourgi affirme qu’à l’époque, Jacques Foccart était le maître d’œuvre du système de mallettes d’argent entre l’Elysée et les palais présidentiels africains. L’avocat soutient aujourd’hui n’avoir lui-même jamais transporté de valise, mais simplement accompagné des émissaires.
Au fil des années, l’influence de Robert Bourgi grandit. Il devient un intime du Gabonais Omar Bongo. Il le surnomme « papa » et obtient pour lui la tête du ministre Jean-Marie Bockel, qui voulait mettre fin au système. C’est même Robert Bourgi lui-même qui laisse filtrer dans la presse la nouvelle de la mort du président gabonais en 2009. Cet été-là, il pousse pour l’élection de son fils Ali.
A Paris, il sait aller dans le sens du vent. Un temps proche collaborateur de Dominique de Villepin, il se tourne vers son rival, Nicolas Sarkozy. Après son élection, l’avocat gardera une véritable influence à l’Elysée, au grand dam des diplomates français.
A (RE)ECOUTER → Robert Bourgi, invité de RFI en 2011, veut la fin de la «Françafrique»
En 2011, au nom d’une « France propre et de la rupture » voulue par le nouveau président français, il révèle que durant plus de 25 ans, les politiques français auraient été financés par les pays africains. Il pointe notamment la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 2002.
Quant à François Fillon, Robert Bourgi se rapproche de lui en 2012. L’année suivante, l’avocat contribue même à l’organisation de son voyage au Sénégal et en Côte d’Ivoire.
Par RFI