«Un seul peuple, une seule Nation», c’est le message lancé par les évêques camerounais. La Conférence épiscopale a souhaité s’exprimer sur la situation dans les régions à majorité anglophones de l’ouest du Cameroun. La crise dure depuis six mois. Aujourd’hui, les revendications sociales portées par les avocats et les enseignants sont devenues plus politiques. Les leaders de la contestation sont jugés pour terrorisme et appel à la sécession, Internet a été coupé pendant trois mois et les opérations «ville morte» se poursuivent.
Le message des évêques s’appuie sur un constat : la situation devient de plus en plus préoccupante et préjudiciable à toute la Nation. La Conférence épiscopale propose donc une série de mesures pour enfin mettre fin à six mois de tensions : la reprise des cours dans toutes les écoles, les lycées et les universités, la fin des grèves et opérations « ville morte », la poursuite d’une vraie politique de décentralisation. Enfin, les évêques demandent aussi que soit clarifié le sort des prévenus, c’est-à-dire des leaders de la contestation anglophone.
Le message des évêques est non seulement un appel à l’apaisement, mais aussi un moyen de montrer leur engagement. Tout au long du texte, la Conférence épiscopale rappelle qu’elle s’est impliquée avec zèle dans les événements.
Et ce n’est peut-être pas anodin. Lorsque trois évêques de Bamenda ont été convoqués par la justice à la suite d’une étrange plainte il y a 15 jours, plusieurs observateurs y ont vu un message. Une sorte de pression pour que l’Eglise s’implique davantage dans cette crise anglophone.
Et aujourd’hui, l’appel de la Conférence épiscopale est très clair. Les évêques relèvent quand même que cette convocation devant un tribunal de Bamenda est inopportune et contre-productive.
Par RFI