Fru Ndi et les sages du SDf accusent le régime de Paul Biya de mener une guerre contre les anglophones. Le SDF félicite par ailleurs Emmanuel Macron pour son élection.
Les membres du Comité exécutif national du Social democratic front (Sdf) se sont retrouvés hier samedi 27 mai 2017 à Bamenda, dans la région du Nord-Ouest, « pour débattre et examiner les questions liées à la vie du parti, la scène nationale et internationale » précise le Communiqué final publié au terme de la réunion du Comité exécutif national, instance plus connue sous l’acronyme NEC.
Plusieurs résolutions ont été prises au terme des travaux présidés par le Chairman Ni John Fru Ndi. Les sages de la formation politique leader de l’opposition ont par exemple accusé le régime de Biya qui dirige le pays depuis plus de 30 ans, de mener une guerre contre les citoyens du Sud-Ouest et Nord-Ouest, qui sont les deux Régions anglophones du pays.
Sur le plan international, le Comité exécutif du Sdf a adressé ses félicitations à Emmanuel Macron pour « sa brillante élection » le 07 mai 2017 comme président de la République française.
Au sujet de la vie du parti, le Comité exécutif a maintenu l’organisation du Congrès du Sdf au mois d’octobre 2017, sans toutefois donner avec précision une date.
Ci-dessous, toutes les résolutions prises au terme des assises d’hier dans le chef-lieu de la Région du Nord-Ouest:
[spacer style="1"]
Crise anglophone: Assiste-t-on à un enlisement ou au dénouement ?
Dans son édition du 26 mai 2017 le quotidien Le Jour constate que depuis l’arrestation des principaux leaders de la contestation anglophone, on assiste de plus en plus à des cas d’incendie dans les Régions anglophones à savoir le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Le quotidien indiquait au passage que rendu à ce jour, on compte déjà une vingtaine d’édifices et de lieux publics incendiés par des individus inconnus. La conséquence de cette situation est qu’aujourd’hui les populations de ces Régions vivent dans la psychose. Pour d’aucuns ces personnes qui mettent le feu sur les édifices et les lieux publics, y trouvent le moyen pour contraindre les populations à respecter les mots d’ordre de ville morte.
Assiste-t-on à l’enlisement de la crise anglophone ou à son dénouement, Jean Tsomelou le Secrétaire général (Sg) du Social democratic front (Sdf) pense qu’il faut que le Gouvernement met fin au problème. «La situation est difficile. Les cas d’incendies qui se multiplient sont regrettables. Tous ces actes sont vraiment regrettables. Il faut voir comment venir à bout de tout cela. C’est toute une population qui souffre. Je ne sais quoi dire à une population désespérée, qui attend que le Gouvernement résolve leurs problèmes sinon de prendre davantage conscience. La confiance n’est certes pas aisée quand on est en crise. On ne peut pas dire plus qu’on ne l’a dit. Il faut que le Gouvernement résolve ce problème tout comme brûler ne résout rien», déclare-t-il.
Pour Nji Rengou Soulé le Chargé de la Communication de l’Union démocratique du Cameroun (Udc), il faut privilégier la négociation. «Je puis dire que les activistes qui récupèrent une telle approbation et qui se greffent autour de ce qui devait être résolu par la négociation, sont dépassés par les évènements. Les actions qu’ils se posent sont horribles. Ce n’est pas en brûlant les écoles, les édifices publics qu’ils vont trouver la solution au problème. Tout brûler, tout détruire ne sert à rien. Ils doivent plutôt rentrer revisiter l’histoire. En revisitant l’histoire autour d’une table, on revoit ce qui avait été conclu et s’il y a eu des dérapages au cours de l’évolution du processus, qu’on corrige de commun accord tout cela. Il faut privilégier la négociation et non la destruction», pense-t-il.
Le Pr Alain Fogue du Mouvement pour la renaissance aussi interrogé à ce sujet déclare «je n’ai pas assez d’éléments pour pouvoir dire si la crise anglophone se radicalise. Mais selon les dernières informations qui viennent du Tribunal militaire de Yaoundé où plus de 25 personnes comparaissent, le Commissaire du Gouvernement a requis la mise sous surveillance judiciaire de deux leaders du consortium. C’est déjà une bonne nouvelle car il faut que les autres otages politiques qui sont encore détenus puissent être libérés».
Par Liliane J. NDANGUE | Cameroon-Info.Net