Le Front social démocratique (SDF), premier parti politique de l’opposition camerounaise, a fait part de sa « consternation » face aux agissements du régime de Biya consistant à négocier « régulièrement » avec des terroristes de la secte Boko Haram et à fournir d’importantes sommes d’argent pour la libération d’otages
Au même moment, déplore SDF, « les membres de la société civile, avec lesquels son régime était en négociation et devrait maintenir le dialogue, ont été enlevés, déportés et enfermés à Yaoundé et sont accusés de terrorisme».
Dans un communiqué publié à l’issue des assises de son bureau exécutif national (NEC), tenues le week-end dernier dans le chef-lieu de la région du Nord-Ouest, Bamenda, il a aussi pris acte de ce que le pouvoir mène une guerre non déclarée contre les citoyens d’obédience anglophone du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Cette dernière allusion, note-t-on, vise directement l’enlisement de la crise anglophone, qui paralyse ces deux régions depuis plus de 6 mois à la suite de revendications au départ corporatistes d’avocats et d’enseignants, qui se sont ensuite muées en exigences de fédéralisme voire de séparatisme.
Analysant les dernières mesures prises par le gouvernement et allant dans le sens de l’apaisement, le SDF note que le président Paul Biya «reconnaît enfin sa responsabilité directe dans la crise anglophone actuelle».
Le parti condamne avec fermeté «la militarisation, les atteintes aux droits de l’Homme, les enlèvements, les punitions collectives et l’état d’insécurités organisés par le régime» dans les régions d’expression anglaise du Cameroun.
Il dénonce également les procédures judiciaires en cours contre des leaders religieux dans la zone, accusés d’avoir incité des responsables d’établissements confessionnels à ne pas résister au mot d’ordre appelant à année scolaire blanche dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
Face aux multiples exactions relevées, la formation a annoncé la mise sur pied d’une commission d’enquête spéciale en vue de dresser l’état des meurtres et autres violations des libertés commis depuis le début de cette crise.
Après avoir adressé ses félicitations à Emmanuel Macron pour «sa brillante élection», le 7 mai dernier comme président de la République française, le SDF a annoncé la tenue de son congrès à octobre 2017, à une date qui reste à déterminer.
© Source : Apanews