Y-a-t-il encore un pilote dans l’avion Cameroun? Il est permis d’en douter sérieusement.
Tant les promotions, les affectations clientélistes, puis surtout la mise à la retraite d’office du prisonnier politique Paul Ayah Abine qui ressortent du simulacre de conseil supérieur de la magistrature tenu ce jour à Yaoundé, témoignent de la triste réalité d’une institution judiciaire prise en otage et téléguidée à partir de Ndonko, village natal de l’octogénaire et inamovible conseiller juridique du Président de la République, Jean Foumane Akame.
Car le seul réel enjeu du simulacre qui s’est joué au Palais Présidentiel de Yaoundé ce jour était pour le tout puissant Foumane Akame de recaser son poulain Yap ABDOU dans le siège ô combien convoité à la cour suprême, celui du Premier Avocat Général (jusqu’ici occupé par M. Paul Ayah Abine); précisément après le piètre bilan de M. Yab Abdou à la tête du Tribunal Criminel Spécial (le fameux TCS)…
En ce sens M. Emmanuel Njere, nouvellement nommé Président du Tribunal Criminel Spécial (TCS), eu égard à ses références, son parcours, et ses états de service dans la haute administration camerounaise …n’est en réalité que le bouche-trou de (premier) choix du tyran Paul Biya et de son cousin de conseiller juridique-Secrétaire du Conseil Supérieur de la Magistrature, Jean Foumane Akame.
Pauvre Cameroun!
“Ce qui est important c’est la réforme institutionnelle pour une justice indépendante et impartiale. Ce qui est important ce sont une loi qui protège les Magistrats du siège des influences extérieures notamment du Pouvoir Exectutif , par exemple l’inamovibilité. Ce qui est important c’est la réforme du Conseil Supérieur de la magistrature afin qu’il ne soit plus un organe dominé par le Pouvoir Exécutif tant dans sa composition que son fonctionnement. Ce qui est important c’est la mise en conformité de la législation interne en matière pénale avec les conventions internationales et régionales relatives aux droits civils et politiques auxquelles notre pays a adhéré. .. Ce sont des préalables sans lesquels le changement des hommes ne peut avoir qu’un impact faible.” Dixit Dieudonné Ambassa Zang, Ancien ministre réfugié politique en France
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Joël Didier Engo, Président du CL2P