À son arrivée au pouvoir le 6 novembre 1982, Paul Biya a placé son magistère sous le signe de la rigueur et de la moralisation. En réalité, il ne s’agit que de slogans car M. Paul Biya est l’antithèse de ces deux valeurs.
En effet, depuis l’annonce de l’arrestation prochaine de l’ex-DG de l’ART, Jean Louis Beh Mengue, les réseaux sociaux et la presse camerounaise se sont presque enflammés. Hier, au cours d’une émission de débat interactif sur une radio privée de Yaoundé, un confrère s’en délectait en ces termes:”le président est en train de monter d’un cran dans la traque des prévaricateurs de la fortune publique “.
Je me suis alors dis soit ce confrère est naïf, soit il n’a pas compris Paul Biya. Et Dieu seul sait qu’ils sont nombreux des camerounais qui donnent encore du crédit à cette imposture de lutte contre les atteintes à la fortune publique. POURTANT, même dans ses rêves les plus fous, PAUL BIYA NE LUTTERA JAMAIS CONTRE LES DÉTOURNEMENTS DE DENIERS PUBLICS AU CAMEROUN. Sa longévité au pouvoir se nourrit du clientélisme, de la corruption et de la prédation des ressources publiques. Y mettre fin serait proclamer la chute de son régime. Voici pourquoi :
1- la lutte contre les détournements de deniers publics est du ressort exclusif des organes en principe autonomes et indépendants
(TCS, CONAC, Anif, Contrôle supérieur de l’Etat, etc.). Pourquoi Paul Biya ne veut pas laisser ces institutions “lutter contre la corruption en toute indépendance ? Pourquoi fait-il de la lutte contre la corruption une affaire personnelle ?
2- Pourquoi Paul Biya garde le secret autour de son salaire mensuel ?
3- Si Paul Biya avait la volonté d’assainir les moeurs publiques, ça se saurait: quelques résolutions des états généraux de la fortune publique du 9 au 11 octobre 2012 auraient déjà été mis en application : loi sur l’enrichissement illicite, décret d’application de loi du 23 mars 2006 sur la déclaration des biens, élections des magistrats par leur pairs, etc.
4- La plupart de ceux qui ont été jetés en prison sous le prétexte de la lutte contre la corruption sont soit ceux qui se sont mis en travers des intérêts mafieux de son clan ( SIYAM Siewe), soit ceux qui n’étaient pas d’accord avec sa longévité au pouvoir (Marafa), soit sont des cadres rigoureux, intègres et compétents qui ont placé leur gestion sous le signe de la transparence (Iya, OLANGUENA, Abah Abah, Forjindam), L’on se souvient encore du DG de LA SCB, Messi Messi Robert qui dut s’exiler au Canada pour avoir voulu empêcher le pillage de cette banque par le clan Biya.
Un dictateur ne se débarrasse pas aussi facilement des personnes qui ont été ses proches collaborateurs. Paul Biya ne peut donc pas jeter en prison des personnes qui l’ont servi au plus haut niveau pour des détournements qu’il ne peut combattre. Ce serait trop facile pour être vrai. Les poursuites à tête chercheuse, l’absence de preuves contre certains déjà condamnés devant les tribunaux est la preuve qu’ils n’étaient pas le profil de serviteur de l’Etat que BIYA recherchait : médiocre, discret, servile, laquet, vénal, prompt à se soumettre aux caprices du clan Biya. La plupart, quand il était aux affaires ne se sont-ils pas entendus dire: “il veut même montrer quoi ?”, “il se prend pour qui ? “, “il travaille plus que qui”? “on lui demande de sortir l’argent, il refuse, est ce que c’est son argent”?
CHERS CAMEROUNAIS, OUVRONS LES YEUX ET NE NOUS LAISSONS PLUS BERNER PAR PAUL BIYA ET SES COPAINS
Michel Biem Tong, Journaliste, correspondant du CL2P au Cameroun
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