La Cour suprême du Cameroun confirme la condamnation à 20 ans de prison de deux anciens proches du président. Jean-Marie Atangana Mebara, ancien secrétaire général de la présidence, et Inoni Ephraïm, son adjoint à l’époque et qui a depuis été Premier ministre du Cameroun. Tous les deux ont été condamnés pour détournement de fonds publics et ils n’ont désormais plus aucun recours.
Après des années de procès, Jean-Marie Atangana Mebara et Inoni Ephraïm ont épuisé tous les recours possibles. Sans succès.
On leur reproche d’avoir détourné 1,7 milliard de francs CFA, c’est-à-dire environ deux millions et demi d’euros, alors qu’ils étaient respectivement secrétaire général de la présidence et secrétaire général adjoint.
Les faits remontent à 2004 : à cette époque, la compagnie aérienne Camair en très grande difficulté financière voit une partie de sa flotte clouée au sol par le loueur Ansett. Pour que le trafic reprenne, la compagnie camerounaise est obligée de payer ses dettes. Une partie est versée par le ministère des Finances, l’autre par le secrétariat général de la présidence. Le problème, c’est qu’Ansett a reçu plus que prévu.
Et selon l’Etat camerounais, il s’agit de détournement de fonds. Les deux accusés se sont toujours dits innocents. L’an dernier, la Commission africaine des droits de l’homme avait demandé la libération de Jean-Marie Atangana Mebara. Mais rien n’y a fait : la Cour suprême a donc confirmé leur condamnation à 20 ans de prison.
Une décision politique ?
Pour Joël-Didier Engo, le président du Comité de libération des prisonniers politiques à Paris, cette décision est avant tout politique.