Par Olivier Tchouaffe PhD Contributeur au CL2P et Joël Didier Engo Président du CL2P
Le déni du problème anglophone par des intellectuels et des universitaires proches du régime de Yaoundé s’est malheureusement transformé en une position quasi officielle du gouvernement, porteuse d’une politique ouvertement anti-minorités et génocidaire; promue par les faucons de la dictature trentenaire de Paul Biya. Cette forme d’instrumentalisation réactionnaire d’un mouvement de désobéissance civile doit devenir une source de préoccupation majeure. Pourquoi?
Tout d’abord, l’utilisation de la rhétorique génocidaire doit être replacée ici dans le contexte d’un héritage colonial soutenu par une idéologie capitaliste mondiale et ses logiques de guerre impériales, visant notamment à légitimer la division coloniale du travail, l’exploitation des ressources, et les politiques génocidaires utilisées parfois par le pouvoir colonial pour justifier l’esclavage, le travail forcé, et les crimes contre l’Humanité. Se référer à nos frères et sœurs anglophones en terme linguistique colonial en proférant des menaces génocidaires est répugnant et inacceptable pour quiconque, surtout de la part de ceux qui ont les compétences nécessaires pour le connaître. Cet état de choses démontre que l’individu qui profère ce type de menaces ne comprend pas la relation entre sa propre identité et sa mentalité, mais aussi le rapport qu’il y a entre cet héritage colonial esclavagiste et celui des politique anti-noirs (ou anti-minorités) et les génocides.
Ce genre de rhétorique manipulatrice et conspiratrice doublée de paranoïa sur «l’ennemi intérieur» est une fixation permanente des politiciens ethno-fascistes qui ne comprennent pas ou font mine de ne pas comprendre que les différences politiques peuvent être réglées par autre chose que la violence. Fondamentalement parce que cette mentalité vient en soutien à une forme de privatisation ou de confiscation des institutions de l’État et à la guerre. En effet l’ethnofaciste a une difficulté singulière à accepter le concept de politique d’opposition dans une logique de contribution collective. Pour lui ou pour eux, la catégorie d’ «adversaire» politique est par nature une catégorie biopolitique qui doit être exterminée. Vu sous cet angle toutes les formes d’oppositions sont déclarées persona non grata et les ethnofacistes sont ainsi prêts à mener le pays en enfer s’il faudrait que cela se produise. Au fond, l’ethno fascisme est habitée (malgré les formules grandiloquentes) par une profonde paresse intellectuelle et une faillite morale, qui le rendent incapable de saisir les complexités des sociétés contemporaines et leurs vérités humaines.
La question cruciale est de savoir où allons-nous avec tout ça?
Car avec les ethnofacistes, il n’y a pas d’incitation à une véritable politique de paix et de développement équilibré. Mais ayons le courage de leur dire et répéter que l’impasse répressive actuelle conduit inéluctablement le Cameroun vers une internationalisation de la crise, à l’issue de laquelle pourrait lui être opposé (voire imposé) le droit à l’autodétermination de la minorité anglophone opprimée.
Et aucune personne raisonnable ou responsable ne devrait se résigner à l’idée de cette partition qui guette dangereusement le Cameroun. Parce que ce pays est notre Maison commune: Francophones et Anglophones de toutes les tribus, ethnies, régions, et religions. Nous devons rester unis parce que nous devons aussi notre solidarité nationale à nos frères et sœurs anglophones.
Nous devons admettre la réalité, notamment que nous avons un chemin difficile devant nous. Le gouvernement de ce pays semble être pris en otage par des pyromanes réactionnaires qui prétendent être des républicains et des penseurs libres, mais qui insidieusement alimentent sans cesse le repli tribal, le sectarisme, et le déni du problème anglophone dans les médias acquis aux thèses génocidaires, au point où cette puanteur tend à se répandre partout.
Gardons à l’esprit que l’Histoire est de notre coté, car les fascismes ont toujours été vaincus.
Olivier Tchouaffe PhD Contributeur au CL2P et Joël Didier Engo Président du CL2P
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Cameroun: Politics, Identity, Mentality, and the Anglophone Problem
By Olivier Tchouaffe PhD contributor to the CL2P and Joel Didier Engo President of the C2LP
The denial of the Anglophone problem by intellectuals and academics close to the regime in Yaoundé has unfortunately turned into a quasi-official position of the government reflecting anti-minority and genocidal politics sought by the hawk of the Biyas’s dictatorship.
This is a cause of major concern:
– First the use of genocidal politics must be viewed in the context of colonial legacy backed by global corporate capitalism and imperial militaristic war machines to legitimate the colonial division of labor, exploitation and genocidal politics that were used by colonial power to justify slavery, forced labor, and crime against humanity
. Referring to our Anglophone brothers and sisters in patronizing colonial language and genocidal threats is repugnant and unacceptable for anybody and even worse for somebody who has the credentials to know better. This state of affairs demonstrates that the individual preferring this kind of menace does not understand how his own identity and mentality relate to that history of slavery anti-black and genocidal politics. This kind of conspiratorial manipulative practice and the paranoia of the “enemy within” is a permanent position of ethno-fascist politicians who cannot understand that political difference can be settle by something other than violence. Because that mentality is also supported by the privatization of the state and war machines, the ethnofacist has a problem to understand the concept of oppositional politics within logic of contribution. For them, the category of the “opponent” is by nature a bio political category that must be exterminated. Within that logics, all forms of opposition are persona none grata and they are ready to take the country to hell If needs be to make that happen. At the core, ethnofascism is driven by an intellectual laziness and a moral bankruptcy unable to grasp the complexities of politics and its simple truths.
– The crucial question is where do we go from here?
With the ethnofacists there are no incentives for a real politics of peace and development. However, let us have the courage to say to ethno fascists that the current impasse of repression inevitably leads Cameroon towards an internationalization of Anglophone crisis, at the end of which could be opposed (or even imposed) the right to self-determination for the oppressed Anglophone minority.
Indeed no reasonable person could or should resign themselves to the idea of partition which is dangerously becoming a reality in Cameroon. Because this country is (also) our Common House, Francophones and Anglophones of all tribes, .ethnicities, regions, and religions must stand united because we owe our Anglophone brothers and sisters our solidarity.
But we must admit the reality that we have a tough road ahead. The government of this country seems literally taken hostage by reactionary pyromaniac arsonist who pretend to be republicans and free thinkers, yet still feeding the tribal genocidal politics, sectarianism, and denial of the English-speaking problem in the media and stinking up the whole place.
History however is on our side
Olivier Tchouaffe PhD contributor to the CL2P and Joel Didier Engo President of the C2LP