Sans être dans la polémique, je ne partage pas la perception qui voudrait que ce simple constat soit assimilé à une haine caractérisée du Cameroun. Simplement parce que je n’ai jamais croisé de Camerounais qui n’aime pas son pays ou serait heureux de le voir “sombrer dans des difficultés”.
Peut-être ne l’aime-t-il pas de la même manière que d’autres et ne peut-il plus se résigner ou se taire de le voir “sombrer désespérément dans des difficultés”.
Je suis au nombre de ceux-là qui ne s’embarrassent plus de belles formules propagandistes dites patriotiques pour constater que le consensus républicain est hélas rompu dans ce pays, et qu’une écrasante majorité de ressortissants de ce pays ne se reconnaissent plus dans le modèle social, politique, et économique soutenu ou vanté par les partisans du statu quo dictatorial en place.
Nous ne pouvons d’autant plus nous identifier à cette vaste escroquerie qu’elle procède par la division, le népotisme, et le crime d’État.
Le dire en fait-il de moi un homme mû par la haine de mon pays d’origine au nom de je sais quels crimes, sévices, et châtiments endurés par les miens dans l’approbation ou l’indifférence générale? Non.
La rupture du consensus national est bien plus profonde que la somme de nos déceptions, souffrances, et ressentiments individuels; dès lors qu’elle dénote l’impossibilité – pour ce qui constituait autrefois la nation camerounaise – de s’inscrire dans un avenir et un projet commun; dans un pays littéralement pris en otage par une clique familiale et villageoise avec la complicité des valets de service.
Pour le reste vous pourrez retourner le problème dans tous les sens, cela n’y changera rien. En effet, tant que ce despote et sa cour s’imposeront au pouvoir par la force armée et la fraude électorale institutionnalisée, le délitement désespéré que nous constatons se poursuivra, malgré quelques belles rustines ici ou là.
Cessons de nous raconter des histoires, comme disent familièrement les Camerounais.
Joël Didier Engo, Président du CL2P
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Cameroun – Affrontement de Kifem (Kumbo) dans le Nord-Ouest: L’autre version des faits qui contredit celle du Ministre de la Défense Joseph Beti Assomo.
Une élite du village Kifem met en cause des gendarmes « provocateur et voleurs de chèvres » alors que le ministre de la défense tente dans un communiqué de légitimer la descente musclée des hommes en tenue à Kifem.
Alors que l’attention était focalisée dans la matinée d’hier lundi 4 septembre 2017 sur le lancement officiel de la rentrée scolaire 2017 -2018 dans les Régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest après une année précédente sans école dans ces deux Régions à cause de la crise dite anglophone, un grave incident a replongé le Nord-Ouest dans la violence.
En effet, une descende de la gendarmerie dans un village de Kifem, département du Bui, a mal tourné, entrainant un affrontement armé entre les populations et les hommes en tenue. Ces échauffourées ont fait un bilan d’un mort côté civil et un gendarme grièvement blessé.
Sur les causes de cet incident mortel, deux versions s’opposent. Les populations accusent les gendarmes d’abus de pouvoir, d’intimidation et de vol.
« Des gendarmes sont allés dans mon village de Kifem ce matin, à la recherche d’un fermier de Hem Hem. Après avoir obtenu le fermier, ils ont aussi volé des chèvres appartenant à des voisins. Cela a provoqué un soulèvement des populations et les agents de la gendarmerie nationale ont lancé des gaz lacrymogènes et ont ensuite ouvert le feu sur la population non armée. Au moment où nous parlons, une personne est décédée et 3 autres ont été blessées et emmenées à l’hôpital. Les officiers de la gendarmerie sont toujours pris au piège à Kifem. Le général de l’armée commandant la région du Nord-Ouest m’a assuré qu’il vient d’ordonner aux soldats d’aller à Kifem pour protéger la population. Le capitaine gendarme commandant de compagnie de Bui a Kumbo est déjà suspendu par sa Hiérarchie. Il est à noter que cet incident n’a rien à voir avec la reprise de l’année scolaire aujourd’hui. Je reçois déjà des informations déformées sur les réseaux sociaux qui tentent de relier l’incident à la réouverture scolaire. C’est tout simplement faux. Le capitaine gendarme suspendu n’est pas à son premier méfait à MBui » a raconté hier lundi, M. Band, élite du village de kifem
En réaction, Joseph Beti Assomo, le ministre délégué à la présidence en charge de la défense a publié dans la même journée d’hier, un communiqué pour exposer sa version des faits à l’attention de l’opinion nationale et internationale. Dans ce communiqué, Joseph Beti Assomo explique que les gendarmes qui sont allés à Kifem pour une opération de lutte contre les stupéfiants, ont été pris à partie par la population. Selon le patron de l’armée, les civils ont été les premiers à ouvrir le feu et les hommes en tenue ont répliqué dans le cadre de la légitime défense.
Toutefois, le Ministre de la défense qui appelle la population au calme, dit avoir suspendu le commandant de Compagnie de Bui sur ordre du Chef de l’Etat en attendant les résultats de l’enquête ouverte à la suite de cet incident malheureux.
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Au moins deux morts au Cameroun
Dans le nord-ouest anglophone du Cameroun, des heurts entre gendarmes et populations ont fait au moins deux morts lundi.
La tension reste perceptible à Kumbo, deuxième grande ville de cette région située à environ 80 km de Bamenda.
Selon les autorités camerounaises, une opération de lutte contre les stupéfiants serait à l’origine de cet incident qui s’est soldé en plus des deux morts par l’incendie d’un lycée, des blesses et des dégâts matériels important.
Des forces de l’ordre continuent de patrouiller dans les artères de la ville de Kumbo.
Les séquelles des violents affrontements de lundi entre gendarme et population sont encore visibles.
Les reste des pneus incendie, carcasse de voiture jonchent encore les rues de cette ville.
L’un des blessées lundi par balles, a succombé à ses blessures.
Ce qui porte a deux le nombre de personne tués.
Selon ce témoin oculaire sous anonymat, les populations accusent les gendarmes venues pour une rafle dans cette zone où prolifère la consommation de chanvre indien de vol de bétails et des biens.
“Les gendarmé sont venu pour rafler ici, ils ont prix en plus du chanvre indien, de l’argent aux populations, vole nos chèvres. Je ne sais pas si ces gendarmes travaillent pour aider notre nation ou de voler, il ont pris beaucoup de chose et les populations ont voulu intervenir il ont tiré sur une personne”, a indiqué ce témoin.
Des manifestants en colère ont hissé le drapeau du SCNC, mouvement qui revendique l’autonomie des régions anglophone du Cameroun, avant de mettre le feu au lycée bilingue de la ville et certains bâtiments administratifs.
Frédéric Takang -BBC Afrique